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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Chapelain, Pierre-Jean
Article mis en ligne le 18 février 2013
dernière modification le 8 janvier 2023

par Sosnowski, Jean-Claude

Né à Lamballe (Côtes-du-Nord, auj. Côtes-d’Armor) le 15 juillet 1788. Décédé à Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône) le 11 mars 1867. Médecin à Paris puis médecin inspecteur des eaux de Luxeuil. Adepte du magnétisme animal. Chevalier de la Légion d’honneur. L’un des commissaires du projet d’Institut sociétaire pour quatre cents enfants.

Soldat de l’Empire, médecin adepte du magnétisme

Il est le fils de Joseph Chapelain, sans profession, décédé à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) et de Justine Morin décédée à Pancoët (Côte-d’Armor). Il fait les campagnes de Russie et d’Espagne, est prisonnier sur les pontons anglais et sur l’île de Cabrera (Baléares). Reçu médecin le 14 janvier 1817 à Paris, il est un médecin magnétiseur réputé. Proche de Balzac, il est disciple et confident de Joseph Philippe François Deleuze (1753-1835), bibliothécaire du Muséum à Paris, auteur qu’a lu Fourier et que semble avoir côtoyé Victor Considerant [1]. Il fonde en 1827, avec Dupotet de Sennevoy, une revue intitulée Le Propagateur du magnétisme animal. Tous les deux tiennent 6 rue de Seine à Paris, un établissement pour le traitement des maladies par le magnétisme selon le prospectus de lancement de la revue. Chapelain est nommé chevalier de la Légion d’honneur, par décret du 25 août 1834. Il aurait en fait acquis cette distinction sur les champs de bataille de l’Empire. Médecin inspecteur des eaux de Luxeuil, durant vingt ans, il se consacre au développement de l’établissement thermal, pour en faire l’un des plus importants de France. « Jamais inspecteur des eaux ne reçut, pour ses comptes rendus annuels, autant de médailles de l’Académie de médecine » [2]. Lors de son décès, il est marié à Céline Thomas, rentière.

Ami et disciple de Fourier

En 1833, il convainc Charles Harel de devenir actionnaire de l’entreprise de Condé pour cinq cent francs après qu’il lui ait prêté sa collection du Phalanstère [3]. Il paraît proche de Fourier et le convie à sa table à plusieurs reprises [4]. Il participe aux côtés de Considerant à la réunion du 31 juillet 1837 qui officialise la dissidence des membres de l’Institut sociétaire que préside Harel [5]. « Ami et disciple » [6] de Fourier, il assiste le docteur Simon dans les soins prodigués à Charles Fourier avant son décès ainsi que lors de son autopsie selon la lettre qu’adressent Clarisse Vigoureux et Victor Considerant aux sœurs de Fourier. D’après l’inventaire après décès de Charles Fourier, il réside à Paris, rue Basse du Rempart n° 14.

Le 20 août 1837, lors d’une réunion tenue en présence de Charles Fourier, il est désigné comme l’un des commissaires chargé de veiller à l’usage des fonds réunis pour étudier « une fondation en échelle réduite » [7], projet opportunément lancé par Victor Considerant pour donner des gages aux partisans de la réalisation de la théorie de Fourier. Il approuve le 22 janvier 1843 les différents plans et études établis par Maurize et Daly qui doivent finalement servir à la fondation d’un « Institut sociétaire pour 400 enfants » [8]. Chapelain appartient au cercle des fidèles à Victor Considerant, même s’il semble qu’il soit cité dans L’Almanach social pour l’année 1840 parmi les « artistes et travailleurs appartenant à l’Ecole sociétaire » à Paris. Il est indiqué qu’il réside alors 26 rue du Mont-Blanc. Le 31 octobre 1837, à la suite du décès de Charles Fourier, il apporte, ainsi que Julien Blanc, Barbier, Jules Bing et Michelot également commissaires du projet d’étude d’un phalanstère en « échelle réduite », un soutien inconditionnel à Victor Considerant en butte aux critiques des dissidents : « Maintenant que Fourier n’est plus au milieu de nous, il est de la plus grande importance de conserver à la doctrine toute sa pureté, toute son orthodoxie. Or M. Considerant nous paraissant être celui de tous les disciples de Fourier qui a le plus étudié la théorie et celui qui la connaît le mieux aujourd’hui, nous pensons que c’est à lui qu’il appartient de donner le ton et l’impulsion à l’Ecole sociétaire ». Par ailleurs, soulignent les auteurs, « le droit de critiquer les actes du centre ne devrait pas être accordé à d’autres groupes » [9]. Cette position n’empêche pas le journal Le Nouveau Monde en septembre 1839 de souligner son rôle dans l’approfondissement de la science sociale et de relater une expérience menée suite à sa découverte d’une « eau de sa composition, dont la vertu hémostatique est tellement puissante qu’en quelques minutes, elle peut arrêter les plus fortes hémorragies » [10]