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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Chipron, Victor (Emile)
Article mis en ligne le 8 mai 2013
dernière modification le 26 janvier 2015

par Sosnowski, Jean-Claude

Né le 26 octobre 1817 à Lyon (Rhône). Décédé en Allemagne après mai 1855 et avant le 10 janvier 1857. Mécanicien. Correspondant de l’Union harmonienne en 1840. Militant républicain et démocrate-socialiste sous la Seconde République.

Victor Chipron naît dans une famille protestante lyonnaise [1]. Son père Louis Gabriel Chipron est négociant et réside au 3 rue Sainte-Catherine à Lyon. Sa mère Jeanne Elizabeth Deonnat est d’origine genevoise. Mécanicien ou ouvrier argenteur, fort instruit, il tente dans sa jeunesse de se présenter à l’École polytechnique. Sans que l’on sache à quelle époque ni dans quelles conditions, il voyage en Grande-Bretagne et parcourt l’Amérique. « Il a rapporté de ses excursions par-delà l’Atlantique une foule d’observations qui ne manquent pas de donner de l’autorité à ses paroles, toutes les fois qu’il est question des institutions qui conviennent le mieux à un peuple grand et libre. Son voyage en Angleterre ne lui a pas moins été utile pour toutes les questions qui touchent à l’industrie pratique » [2].
Fouriériste, il est correspondant de l’Union harmonienne pour l’année 1840. Il réside alors 4 rue du Delta-Lafayette à Paris. Son nom n’est pas cité parmi les « artistes et travailleurs appartenant à l’Ecole sociétaire » [3] de Paris, répertoriés à la suite.
En 1848, il fait partie de la Commission du Luxembourg. Il appuie vigoureusement le projet de Banque du peuple de Proudhon. Il appartient, avec Barbès et Huber, au « Comité central des Droits de l’Homme et du Citoyen ». En 1849 il est avec Napoléon Lebon, Félix Pyat et A. Raginel rédacteur en chef de L’Égalité, journal des campagnes. Membre influent du Comité démocratique-socialiste pour les élections de mai 1849, il est nommé à la commission des Vingt-cinq. C’est en cette qualité qu’il est accusé de complot et d’attentat dans le procès du 13 Juin et condamné, en 1850, par la Haute Cour de Versailles, pour participation à l’affaire du 13 juin 1849 et condamné à la déportation en même temps que Commissaire, Gambon, Guinard, Langlois (du Peuple), Daniel Lamazière, etc. Incarcéré à Doullens, il appartient au groupe des onze détenus dont Blanqui, « considérés à tort ou à raison, comme les plus dangereux » [4], transférés à Belle-Ile depuis Mazas, le 30 octobre 1850. Chipron est incarcéré avec Blanqui jusqu’à la fin mai 1855. Gracié le 20 mai [5], il est libéré le 1er juin [6]. Chipron est alors qualifié d’ingénieur et chimiste. Il souhaite s’exiler en Angleterre [7] et décède en Allemagne quelques mois plus tard [8].