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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Benoît, Edouard (Antoine-Théodore)
Article mis en ligne le 17 janvier 2009
dernière modification le 13 novembre 2013

par Desmars, Bernard

Né le 7 avril 1816 à Château-Salins (alors dans le département de la Meurthe, aujourd’hui en Moselle), décédé le 1er mars 1871 au Croisic (Loire-Atlantique). Négociant. Maire et conseiller d’arrondissement. Disciple de Fourier vers 1840, actionnaire de l’Union agricole du Sig.

Edouard, frère cadet de Jules Benoît, l’un des meilleurs amis de Victor Considerant, est né à Château-Salins où son père travaillait aux salines ; la famille Benoît vit ensuite quelques années à Salins (Jura), avant de revenir à Château-Salins, puis de s’installer en 1826 au Pouliguen (Loire-Atlantique), où le père, Joseph-Antoine Benoît s’associe avec Louis-Hyacinthe Lévesque, homme d’affaires et homme politique nantais, pour exploiter une raffinerie de sel.
Edouard adhère à la doctrine fouriériste tout en ayant des relations amicales avec Victor Considerant ; il en est moins proche cependant que son frère Jules, qui tutoie le chef de l’Ecole, alors qu’Edouard le vouvoie. La correspondance qu’il adresse à Considerant concerne autant ses tourments intérieurs - il se dit très sujet à la mélancolie et confie volontiers son mal de vivre - ou son bonheur matrimonial après son mariage en 1842, que ses convictions phalanstériennes et ses efforts - d’après lui-même peu couronnés de succès - pour diffuser la doctrine sociétaire dans sa région (voir document).

Trois lettres de Benoît à Considerant
Archives nationales, 10AS-36

Il s’abonne à La Phalange et, en 1840, il s’engage à verser 200 francs à l’Ecole sociétaire . Il fait partie des actionnaires de l’Union du Sig. Etabli vers 1840 comme négociant au Croisic, une commune proche du Pouliguen, il est élu au conseil municipal en août 1845 ; puis, à la fin de la même année, il est nommé maire, malgré ses réticences initiales, le sous-préfet déclarant qu’il est le seul de sa commune à posséder l’instruction nécessaire pour remplir cette fonction. Sous le Second Empire, il est très apprécié par le sous-préfet, qui favorise son élection au conseil d’arrondissement : « M. Benoît est un maire très honorable, très capable, s’occupant constamment des améliorations à apporter dans sa commune dont il est maire depuis longtemps. Il apporterait le même zèle lorsqu’il représenterait les intérêts de son canton. On peut compter sur son concours politique, il en a donné des preuves, son influence est assez grande ; elle ne ferait que s’accroître de l’appui de l’administration supérieure et lui faciliterait les moyens de dominer l’opinion hostile au gouvernement ». En 1855, il est élu conseiller d’arrondissement ; réélu en 1858 au même poste, il ne se représente pas en 1864 . L’année suivante, il abandonne ses fonctions municipales, apparemment à cause d’un conflit avec deux nouveaux conseillers.
A partir du début des années 1850, il n’existe aucune trace de militantisme fouriériste. Il ne semble pas, par exemple, avoir soutenu les tentatives de réorganisation du mouvement sociétaire, suscitées par quelques disciples à partir du milieu des années 1860. Il meurt en mars 1871.