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Chasles, dit Chasles-Brenezay, Maurice (-Pierre)
Article mis en ligne le 14 avril 2009
dernière modification le 12 juillet 2021

par Desmars, Bernard

Né le 2 février 1823, à Souzay (Maine et Loire). Fondateur d’une mutuelle, partisan de la réalisation.

Fils d’un cultivateur, Maurice Chasles exerce la profession de meunier dans sa commune de Souzay. Il se marie en 1845 avec Rose Brenezay, fille d’un « arpenteur » de la même localité. Il prend alors le nom de Chasles-Brenezay.
En 1863, il fonde une mutuelle, l’Unité fraternelle de Souzay, qui réunit des cultivateurs, vignerons et artisans (des tonneliers, un boulanger, un cordonnier) ; il s’inspire pour cela de la société fondée à Ry (Seine-Maritime) par le fouriériste Adolphe Jouanne avec lequel il est en relation. Celà suscite les réserves du sous-préfet de l’arrondissement de Saumur ; Chasles, dit-il, « est un socialiste, un meneur. Il correspond fréquemment avec un sieur Jouanne [...] connu pour professer les doctrines phalanstériennes » [1]. La société fondée par Chasles prévoit, comme les autres mutuelles, de fournir à ses membres, en cas de maladie, les soins d’un médecin et des médicaments ; mais, précisent ses statuts, « elle dirige les efforts des médecins et pharmaciens vers les moyens de prévenir les maladies, en les intéressant à la santé de ses membres » : « la société les rétribuera d’autant mieux que la santé générale de ses membres sera meilleure » [2]. Mais les ambitions de Chasles dépassent largement les aides accordées aux malades ; « l’Unité fraternelle se propose encore, en tant et selon que ses ressources le permettront, d’alléger pour ses membres les charges de famille, encourager l’esprit d’ordre et d’économie, prévenir le chômage, procurer à ses membres quelques délassements innocents et instructifs ; enfin, créer pour l’homme du peuple un appui en toute circonstance que possible ; l’aider à sortir de la misère et l’empêcher d’y tomber » (article 2 des statuts de la mutuelle)
A la fin des années 1860, Chasles-Brenezay lance, à l’intention de ses condisciples, l’idée d’une souscription d’un million et demi ou de deux millions de francs pour un essai sociétaire ; il se déclare prêt à verser lui-même la somme de 10 000 francs [3] . L’initiative provoque des lettres de soutien dans La Science sociale et dans le Journal d’agriculture pratique, mais aussi des discussions au sein de l’Ecole sociétaire sur l’opportunité d’une telle initiative et sur les modalités d’une éventuelle réalisation phalanstérienne. Quelques disciples se déclarent prêts à apporter de l’argent, ou des terres, ou du bétail... Une commission formée de huit fouriéristes examine le projet, puis élabore un questionnaire qu’elle adresse aux militants [4], mais sans résultat concret. Au début de l’année 1870, Chasles réitère sa proposition et veut apporter à la future société sa propriété, d’une valeur de 30 000 francs, en espérant que d’autres disciples le suivent, afin de « peupler le domaine » avec 600 personnes. Les initiatives de Chasles ne débouchent finalement sur aucun essai sociétaire.

Deux lettres de Chasles-Brenezay
La Science sociale, 16 janvier 1869 et 1er février 1870

Dans les années 1870, il est abonné au Bulletin du mouvement social.