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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

91-95
La vie scientifique
Article mis en ligne le décembre 1991
dernière modification le 4 septembre 2004

par Bordet, Gaston

Colloque « Proudhon : Fédération, fédéralisme », Besançon-La Chaux de Fonds, 8-11 novembre 1990

Depuis 1987 c’est devenu une institution, chaque année se tient un colloque Proudhon. Et depuis cette date, tous les trois ans est organisé à Besançon un grand colloque international centré sur un thème donné.

Il y a trois ans, en 1987, le thème choisi avait été « Proudhon : pouvoirs et libertés ». Cette année, les organisateurs, la Société Proudhon et l’Atelier Proudhon de l’Ecole des Hautes Etudes proposaient aux chercheurs de profiter du bicentenaire (trop oublié) de la Fête de la Fédération de 1790 pour aborder un thème majeur de la pensée proudhonienne : Fédération, Fédéralisme.

La question était étudiée en quatre paliers successifs. Dans un premier temps, les participants se sont interrogés sur le concept de Fédéralisme et ses différents aspects chez Proudhon. Tour à tour, Pierre Ansart, de l’Université Paris VII (« La sensibilité fédéraliste chez Proudhon »), Rose-Marie Ferenczy, de l’Ecole des Hautes Etudes (« La pensée proudhonienne une pensée en rupture, le refus du monisme »), Patrice Rolland, Université Paris XII (« Le fédéralisme, un concept social global chez Proudhon »), Jean Bancal, Université Paris III (« Perennité du confédéralisme proudhonien ») et Thomas Fleiner, Université de Fribourg, Suisse, (« L’esprit fédéraliste chez Proudhon et l’Europe ») approfondissaient la théorie générale de Proudhon sur le fédéralisme et ses différentes composantes.

Dans une seconde étape, le système fédéraliste proudhonien était confronté à l’événement fondateur historique du fédéralisme au moment de la Révolution Française (Mona Ozouf) et à cet autre événement qui aurait pu remplir d’aise Proudhon lui-même s’il ne s’était terminé par un échec : « Un non-événement, l’enracinement politique du principe fédératif proudhonien sous la IIe République, 1848-1851 » (Rainer Riemenschneider, Université de Brunswick, Allemagne). Comparaison également avec d’autres systèmes au cours du XIXe siècle : « La réorganisation de la société européenne selon Saint-Simon (Françoise Fichet-Poitrey, CNRS), « La politique dans la pensée d’Auguste Comte » (Emannuel Lazinier, président de la société A. Comte), « La République occidentale dans la pensée d’Auguste Comte » (Mirella Larizza-Lolli, Université de Milan), « Le fédéralisme européen de Lammenais » (Gaston Bordet, Université de Besançon), « La Fédération contre le Fédéralisme : Michelet contre Proudhon » (Georges Navet, Université de Reims). Plus spécialement, la pensée géopolitique de Proudhon était examinée par rapport au systéme de Fourier en trois études conver-gentes : Jonathan Beecher (Université de Californie, Santa Cruz), « Le fédéralisme dans la pensée des socialistes utopiques », Jean-Paul Thomas (Atelier Proudhon), « La structure politique dans la pensée de Fourier et de Proudhon », et Bruno Verlet (Paris), « Proudhon et les Fouriéristes : la montée progressive d’une tension ».

En une troisième démarche, la réflexion s’attachait à rechercher des lieux, des moments où la réflexion de Proudhon avait pu proposer, sinon des solutions, du moins des hypothèses : Philippe Raxhon (Université de Liège) dans « Proudhon, le fédéralisme et la Révolution Française : la réponse des catholiques, des libéraux, des socialistes dans la Belgique unitaire du XIXe siècle », Gilda Manganaro-Favaretto (Université de Trieste), avec « La querelle du Fédéralisme en Italie au milieu du XIXe siècle », Charles Thomann (La Chaux-de-Fonds), « L’anarchisme dans les montagnes neuchâteloises », Marc Vuilleumier (Université de Genève), « Proudhon et la naissance de la Suisse moderne, 1845-1850 », Dan Berindei (Université de Bucarest), « Proudhon et les Roumains », autant de chercheurs, d’historiens qui présentaient des situations où le système fédéraliste du penseur franc-comtois avait offert plus et mieux qu’une simple théorie utopique et irréaliste.

Enfin, ne convenait-il pas de se demander si la pensée de Proudhon n’avait pas des prolongements aujourd’hui dans ce XXe siècle finissant ? Trois éléments de réponse ont été apportés. Luz Rœmheld (Université de Dortmund), « La question du Fédéralisme en Allemagne aujourd’hui », Régis Faudot (responsable anarchiste, journaliste à Radio libertaire), « Fédéralisme et anarchisme : une pratique ouvrière », M. Braud (journaliste), « Socialisme et fédération, l’expérience de la revue socialiste La République moderne, 1944-1948 ».

Les participants au colloque ont eu la chance d’avoir droit à une double conclusion et une double synthèse : l’une prévue, préparée, qui répondait à l’interrogation fondatrice du colloque et à laquelle on ne pouvait échapper : « Le Fédéralisme européen actuel a-t-il quelque rapport avec le projet proudhonien ? » Qui, mieux que Bernard Voyenne, le grand historien de la Fédération pouvait apporter la réponse à cette question essentielle ? La seconde synthèse, imprévue, improvisée, fut demandée à Pierre Ansart : ce dernier venant de publier un remarquable ouvrage sur Les sociologies contemporaines, il lui a été demandé d’en présenter les grandes lignes et les conclusions essentielles. Ce fut un grand moment du colloque sur le thème « Un Proudhon méconnu, mais sans cesse utilisé », cours magistral qui laissa l’auditoire admiratif et reconnaissant.

Le colloque s’est déroulé deux jours à Besançon et deux jours en Suisse, à La Chaux-de-Fonds, dont une journée d’excursion sur les pas de Bakounine, de Kropotkine, et de la Fédération jurassienne de l’AIT, et sur ceux de Jean-Jacques Rousseau, avec une visite au superbe musée J. J. Rousseau de Mothiers et une visite scientifiquement présentée de la Bibliothèque municipale de Neuchâtel. La liste des personnes et des autorités qui ont permis un remarquable accueil des participants serait trop longue. Pourtant l’Université de Neuchâtel, la municipalité de La Chaux-de-Fonds, le Club 44, le Musée J. J. Rousseau, la Bibliothèqe de Neuchâtel, le consulat de France à Berne et notre cicerone en terre helvétique sont à remercier tout spécialement.

Gaston BORDET

Rappel

Le numéro 1 des Cahiers Charles Fourier, de même que le numéro spécial de la revue Luvah entièrement consacré à Charles FOURIER sont encore disponibles aux prix respectifs de 60F et 50 F franco de port.

On peut se les procurer en s’adressant à l’Association.

Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français

Claude Pennetier, qui a pris la suite du regretté Jean Maitron à la tête du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français nous a demandé de faire savoir à tous nos lecteurs qu’il leur est possible de contribuer à corriger les lacunes ou les imprécisions - inévitables - du Dictionnaire grâce à la mise en place d’une base de données informatisées de compléments et de correctifs. Le courrier est à adresser à Claude PENNETIER, GDR 55 CNRS, 9 rue Malher, 75004 PARIS.

Etudes Jean-Jacques Rousseau

Le numéro 8 de la revue Etudes Jean-Jacques Rousseau, à paraître en 1994, sera consacrée aux « Rêves rousseauistes ». Une partie de ce numéro sera consacrée aux utopies. Les lecteurs intéressés peuvent soumettre leurs propositions de contribution à Tanguy L’AMINOT, 10, chemin d’Auneuil, 60650 SAINT-AUBIN-EN-BRAY.

Colloques en préparation

 Centenaire de la mort de Victor CONSIDERANT. Colloque international « FOURIÉRISME ET FOURIÉRISTES » (Besançon, Salins, Arc et Senans, fin octobre 1993)

L’Association d’Etudes fouriéristes (qui recherchera la collaboration et le soutien de nombreuses sociétés d’études historiques et philosophiques : Société Proudhon, Société d’Histoire de la Révolution de 1848, Société des Etudes romantiques, etc...) profite de l’occasion offerte par le centenaire de la mort de Victor Considerant pour organiser un grand colloque historique et philosophique sous l’intitulé « Fouriérisme et Fouriéristes »

D’ores et déjà deux grands thèmes d’étude sont proposés aux chercheurs pour la préparation du programme du colloque qui sera arrêté en janvier 1992.

I. Le Fouriérisme

a. Les grands thèmes de la pensée fouriériste.

b. Fourier et la pensée sociale de son temps.

II. Les Fouriéristes

a. Victor Considerant, sa pensée, son action, son influence.

b. Les Fouriéristes dans le monde et dans l’histoire.

La correspondance doit être adressée à

Gaston BORDET

36, ave. Marceau

25000 BESANÇON

Elle peut indiquer les propositions de rapport et de communication, les propositions de collaboration, ainsi que toute indication sur les centres de recherche ou sociétés scientifiques intéressés par le colloque.

 Nous avons appris avec intérêt la préparation d’un autre colloque consacré à V. Considerant, qui se tiendra à Austin (Texas) en juin 1993.

Parutions annoncées

 L’historien américain Carl J. GUARNERI a remis à son éditeur (Cornell University Press) le manuscrit d’un travail très exhaustif sur l’impact du fouriérisme aux Etats-Unis qui paraîtra en 1991 sous le titre The Utopian Alternative : Fourierism in Nineteenth Century America. Nous rendrons compte dès sa publication de cet ouvrage qui s’annonce d’ores et déjà comme un événement.

 La biographie de Fourier rédigée par Jonathan BEECHER est désormais disponible en édition brochée, ce qui met cet ouvrage fondamental à la portée de (presque) toutes les bourses. Une traduction française en est par ailleurs en préparation.

Travaux en cours

 James Pratt, architecte à Dallas, travaille à un ouvrage sur la colonie fouriériste de Réunion.

 Un des prochains numéros des Cahiers Charles Fourier sera un numéro spécial consacré aux fouriéristes franco-américains. Il comportera plusieurs études et des biographies individuelles. Parmi les participants : Jonathan Beecher, Guy Clermont, Michel Cordillot, James Pratt, Bruno Verlet.