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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Belot, Bernard-Charles
Article mis en ligne le 9 décembre 2012
dernière modification le 17 avril 2017

par Sosnowski, Jean-Claude

Né le 23 juin 1777 à Dijon (Côte-d’Or). Décédé le 16 octobre 1846 à Gevrey-Chambertin (Côte-d’Or). Elève polytechnicien (X 1796). Banquier à Dijon et propriétaire à Gevrey-Chambertin. Conseiller municipal de Dijon de 1812 aux Cent-jours, puis sous la monarchie de Juillet. Conseiller général du département de la Côte-d’Or nommé de novembre 1830 à 1833, élu pour la canton de Dijon-nord de novembre 1833 à 1842. Opposant dynastique durant la monarchie de Juillet. Membre souscripteur de la Société dijonnaise d’assurance mutuelle pour les cas de maladies et d’accidents.

Sa famille est originaire de Saulieu (Côte-d’Or). Son oncle Michel Belot est conseiller du Roi et directeur de la Monnaie de Dijon. Son père, Bernard Belot, est négociant et banquier à Dijon, anobli comme secrétaire du Roi en 1782, marié le 28 octobre 1770 à Nicole Lenoir, sœur de l’architecte Nicolas Lenoir dit le Romain. Bernard Belot est incarcéré durant la Terreur mais parvient à s’échapper pour Lyon et obtient d’être rayé de la liste des émigrés. Sa parenté avec Sébastien Ligeret de Beauvais, qui devient membre du Conseil des Cinq-cents en 1795 et qui a épousé l’une de ses sœurs, Jeanne Marguerite Belot, et dont le filleul François Ligeret de Chassey est alors accusateur public à Dijon n’est sans doute pas étrangère à cette décision. Bernard Charles Belot quant à lui, après des études au collège de Dijon, entre à l’Ecole polytechnique le 8 nivôse an V (28 décembre 1796). Conscrit de seconde classe, tiré au sort, il est autorisé à se présenter à l’examen pour l’artillerie de marine. Il quitte l’école le 6 floréal an VII. Son père lui fait intégrer la banque familiale. Le 31 décembre 1803 (9 nivôse an XII), il épouse à Autun, Marie de Beaurepaire, fille de Charles-Louis de Beaurepaire, ancien officier d’infanterie de marine. De cette union naissent au moins cinq enfants, dont quatre sont encore en vie en 1837. Après le décès de son père en 1804, Bernard-Charles Belot délaisse son activité bancaire en 1812 pour se consacrer à son domaine de Gevrey-Chambertin et à des études.

Cette même année 1812, il est nommé conseiller municipal de Dijon par décret impérial du 29 décembre. Il est maintenu dans ses fonctions lors de la Première Restauration et il est signataire comme l’ensemble du conseil municipal d’une adresse de soutien à Louis XVIII lorsque la nouvelle du débarquement de Napoléon Bonaparte est connue. Le 17 mars 1815, comme l’ensemble des conseillers, il refuse de signer une adresse de soutien à l’Empereur proposée par le nouveau maire Hernoux. Néanmoins, le 22 mars, le conseil municipal signe l’acte d’adhésion à l’Empire. Le 20 avril, Belot n’est pas renouvelé dans ses fonctions, le conseil municipal suspect est dissous. Il reste à l’écart de la vie publique durant la Seconde Restauration. Il est nommé au conseil municipal de Dijon par ordonnance royale du 23 août 1830 et premier adjoint le 19 mars 1831. Réélu en troisième position aux élections de septembre 1831, adjoint au maire Hernoux le 7 février 1832, sa fortune en revenu estimée à 10 000 francs annuels est la plus élevée des membres de ce conseil. En 1839, domicilié 5 rue Musette à Dijon, électeur dans le collège du premier arrondissement de Dijon, (canton de Dijon-nord), sa contribution fiscale globale s’élève à 862,73 francs dont 538,51 de contribution foncière sur ses propriétés de Gevrey-Chambertin, 183,71 pour celles de Dijon. Belot est engagé dans les rangs de l’opposition dynastique. Il est un des contributeurs dijonnais à la souscription organisée par le Bazar polonais de Lyon pour la fondation d’une médaille en mémoire de l’insurrection polonaise [1]. Il préside le banquet fédératif dijonnais du 11 novembre 1832 en l’honneur de Hernoux et Cabet, banquet initié à la suite du compte rendu aux électeurs du 22 mai 1832 des trente-neuf députés de l’opposition. Il porte le premier toast et souhaite une prochaine « loi sur l’instruction publique et l’abolition du monopole universitaire, solennellement promise par la charte » [2]. Non renouvelé dans ses fonctions d’adjoint en 1835, les officiers de la Garde nationale de Dijon lui rendent hommage et protestent contre cette décision, soulignant qu’il a toujours été « un obstacle constant aux projets contre-révolutionnaires » [3]. Il demeure cependant conseiller général du département de la Côte-d’Or, fonction à laquelle il avait été nommé en 1830 et à laquelle il est élu au titre du canton de Dijon-nord de 1833 à 1842. Le préfet Chaper lors des élections cantonales de 1833 considère qu’il « est un excellent choix, extrêmement honorable » même s’il est un opposant de la gauche dynastique. « Sous le rapport de la moralité, de l’attachement à l’ordre, de la rectitude de l’intention et des lumières théoriques, [le préfet] ne met personne au-dessus de M. Belot » [4]. Selon Henri Chabeuf, Belot est le promoteur du jardin botanique que dirige Léonard Nodot, de l’asile départementale d’aliénés, d’une Société de lecture constituée en 1826 et de la Société philharmonique. Il en est administrateur, et Chevillard secrétaire. La salle sert aux différentes conférences données par les propagateurs phalanstériens.

Son adhésion aux principes du fouriérisme n’est connue que par la mention qu’en fait Jean-Claude Oudot dans une lettre du 25 mars 1839. Belot est cité parmi la trentaine de Dijonnais « qui se disent hautement phalanstériens » [5]. Il est alors membre souscripteur de la Société dijonnaise d’assurance mutuelle pour les cas de maladies et d’accidents. Henri Chabeuf qualifie son aïeul maternel de « déiste et spiritualiste inébranlable, libéral, républicain même, mais de la plus absolue tolérance [...]. Il y eu sans doute de l’abstrait, de l’utopie même, dans cette noble intelligence, et il le disait lui même, Charles Belot était trop de son temps pour n’être pas un peu le fils de Rousseau » [6].