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Chevillard, Laurent-Jules
Article mis en ligne le 9 décembre 2012
dernière modification le 17 avril 2017

par Sosnowski, Jean-Claude

Né le 3 juin 1811 à Dijon (Côte-d’Or). Décédé à Paris le 18 novembre 1862. Avocat. Conseiller municipal de Dijon et conseiller d’arrondissement sous la monarchie de Juillet, membre de la commission municipale provisoire de Dijon en février 1848. Membre souscripteur de la Société dijonnaise d’assurance mutuelle pour les cas de maladies et d’accidents. Républicain. Préfet de l’Indre durant la Seconde République.

Laurent-Jules Chevillard naît le 3 juin 1811 à Dijon. Il est le fils de Denis Chevillard, cafetier-limonadier de Dijon, et d’Anne Joanne. Inscrit à l’ordre des avocats depuis le 6 novembre 1833, domicilié rue de la Liberté à Dijon, en 1839, Jean-Claude Oudot le cite parmi la trentaine de dijonnais qui « se disent hautement phalanstériens » [1]. Comme Gaulin, Chevillard est actionnaire du Courrier de la Côte-d’Or et l’un des directeurs lors de sa fondation en 1839. Le journal est marqué par son caractère anticlérical. Il est secrétaire de la Société philharmonique de Dijon, - Belot en est administrateur - dont la salle sert aux différentes conférences données par les propagateurs phalanstériens. Il est également membre souscripteur de la Société dijonnaise d’assurance mutuelle pour les cas de maladies et d’accidents. Electeur censitaire inscrit dans le collège électoral du premier arrondissement du département de la Côte-d’Or (Dijon-est), sa contribution fiscale s’élève en 1839 à 530,33 francs pour des propriétés foncières réparties sur les cantons de Genlis, Dijon-sud et Dijon-nord. « La faiblesse de sa santé l’obligea à renoncer au barreau » [2].

Lorsqu’éclate la révolution de février 1848, il est membre du conseil municipal de Dijon. Il est également conseiller d’arrondissement, canton de Dijon-nord depuis 1845. Il s’illustre le 26 février en donnant lecture des dépêches, juché sur la malle-poste. Membre de la commission municipale provisoire, républicain « qui affiche à cette époque des opinions très avancées » [3], un temps choisi comme candidat lors des élections législatives d’avril 1848, il évolue vers le parti de l’Ordre. Il est nommé préfet de l’Indre, par décret de Cavaignac du 15 juillet 1848. Autoritaire ou bien menant une administration « ferme et prudente » [4] selon ses contemporains, il interdit la plantation d’un arbre de la liberté à Châteauroux en février 1849. En 1850, il destitue arbitrairement un instituteur, adjoint au maire d’Argenton pour avoir donné « un cours public et gratuit de socialisme » [5] ; sa décision est annulée en cassation. Il prône une politique centralisatrice réclamant le pouvoir de nommer maires et adjoints y compris dans les communes ne dépassant pas le seuil légal de 6 000 habitants. Bien qu’accusé d’ouvrir ses salons aux légitimistes, il est nommé au rang de chevalier de la Légion d’honneur le 11 août 1850. Révoqué au lendemain du 2 décembre 1851, il retrouve des fonctions préfectorales temporaires en Ille-et-Vilaine en juillet 1852, fonctions dont il semble démissionner en décembre 1852. Il publie en 1862 un traité, De la division administrative de la France et la centralisation, études d’administration, dans lequel il développe des principes de décentralisation, prônant un retour à une division provinciale au détriment des départements. Marié, il décède sans enfant, à Paris le 18 novembre 1862.