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Villeneuve, (Laurent) Paul-Emile
Article mis en ligne le 16 décembre 2012
dernière modification le 14 juillet 2021

par Sosnowski, Jean-Claude

Né à Dijon (Côte-d’Or) le 27 mai 1813. Décédé à Villecomte (Côte-d’Or) le 21 septembre 1897. Médecin, directeur de l’asile départemental d’aliénés de la Côte-d’Or à Dijon. Signataire de l’appel du 11 mars 1846 des phalanstériens de Dijon en faveur d’Arthur Young et de Cîteaux (Côte-d’Or). Membre du conseil d’administration de la Boucherie sociétaire de Dijon en 1851.

Paul-Emile Villeneuve est le petit-fils de Gabriel Gabet. Son père, Laurent-Antoine (François) Villeneuve, (13 août 1788, Dijon-12 novembre 1858, Bessey-lès-Cîteaux), avocat, est fils d’un propriétaire et premier adjoint de la ville de Dijon sous l’Empire, Laurent Villeneuve, et d’Anne Gaudelet. Le 13 août 1810 à Dijon, Laurent-Antoine Villeneuve épouse à l’âge de 22 ans, l’une des filles de Gabriel Gabet et Marie Malardot, Sophie, alors mineure de « quatorze ans et environ cinq mois ». Une dispense impériale a été accordée, elle est née le 29 ventôse an IV (19 mars 1796) à Dijon, section de l’Egalité. Parmi les témoins de ce mariage, on peut citer François Malardot, horloger à Dijon, oncle de la mariée, beau-frère de Gabriel Gabet, ami et témoin également lors du mariage de Jean-Baptiste Frillié en 1813. De cette union sont nés en 1811 une fille Aimée Stellina Villeneuve et le 27 mai 1813, Paul-Emile Villeneuve. La naissance des enfants est déclarée par l’oncle paternel Antoine Philibert Villeneuve, marchand orfèvre, autre ami et témoin du mariage de Frillié. Sophie Villeneuve-Gabet décède le 7 juin 1813 probablement des suites de son accouchement. Son mari Laurent-Antoine Villeneuve se remarie en 1856 à Bessey-les-Cîteaux avec Bernarde Nonin [1], dont il a une fille née en 1825 à Dijon, reconnue ultérieurement.

Paul-Emile Villeneuve suit des études de médecine à Paris à partir de 1833 et loge avec un ami, François-Numa Moyne, chez le couple François et Sophie Rude. Celle-ci réalise son portrait en 1838. Il soutient sa thèse de médecine en août 1840, la même année que François Barrier et que Joseph Blanc qui s’installe également à Dijon. Paul-Emile Villeneuve est probablement le signataire (« P. Villeneuve ») de l’appel lancé le 11 mars 1846 par les phalanstériens de Dijon aux phalanstériens de France en vue de sauver la colonie de Cîteaux, eu égard aux « sacrifices » et au « dévouement » d’Arthur Young en faveur de l’Ecole sociétaire. « Les intérêts de M. Young se lient aux intérêts moraux et matériels de l’Ecole sociétaire ». N’ayant jamais participé à cette expérience, les phalanstériens dijonnais ne peuvent être suspectés « de partialité » [2]. En 1851, il est élu membre du conseil d’administration de la boucherie sociétaire initiée par Hector Gamet. L’objectif est de réaliser « la formule : Vérité, bien être qui résume à elle seule le problème humanitaire [...]. Vérité puisqu’une association ne pouvant spéculer sur aucun de ses membres, les produits seront livrés au prix de revient [...], bien être, puisque la viande est un objet de première nécessité, et que le prix en sera réduit à sa juste valeur » [3]. Au lendemain du coup d’État du 2 décembre, le commissaire central de police de Dijon qualifie Paul-Emile Villeneuve de « socialiste avancé, très intelligent, très influent et dangereux » [4]. Il réside 18 rue Bossuet à Dijon, hôtel saint-Louis où le clan Gabet a résidé à un moment ou un autre. A la différence d’autres individus recensés, il n’est pas qualifié de fouriériste. Son nom est inscrit dans le répertoire Noirot établi durant le Second Empire.

A partir de 1854, il cesse toute activité professionnelle – il avait été nommé directeur de l’asile d’aliénés de Dijon en 1846-1847 - et se retire dans le château de ses beaux-parents à Villecomte. Il a épousé Marie-Rose Moret dont il a une fille Sophie en 1851.