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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

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Présentation
Article mis en ligne le 31 juillet 2017

par Ucciani, Louis

Nous avons voulu ici, sous un titre reconnaissons-le un peu séducteur, faire l’inventaire de quelques-unes des pistes de lecture actuellement abordées en philosophie autour de Charles Fourier. Ainsi voyons-nous avec intérêt les contributions des deux auteurs des livres de philosophie les plus récents sur Fourier publiés en français (Arantes et Morilhat), ainsi que celles de deux représentantes de la tradition italienne (M.A. Sarti et L. Tundo), elle aussi matérialisée par la publication de nombreux ouvrages.

Avec cette nouvelle livraison thématique des Cahiers Charles Fourier, nous pensons avoir pu donner un aperçu de comment, en ces périodes de remise en cause des références — notamment et surtout en philosophie politique — le modèle délaissé, oublié, que constitue Fourier sait encore et à nouveau résonner en nos raisons. Nous relevons en tout cas qu’il y a renouveau dans l’intérêt porté à Charles Fourier, renouveau dont notre revue et le succès du récent colloque d’Arc-et-Senans témoignent à leur manière — sans oublier bien sûr la toute récente traduction de la biographie signée Jonathan Beecher (dont, rappelons-le, nous présentions les premières pages dans le numéro spécial Fourier de la revue Luvah.

Mais s’arrêter à constater importerait peu si ne devaient s’esquisser de nouvelles pistes.

Fourier philosophe signifie l’appropriation par la philosophie de l’homme et de son œuvre. La tendance classique et habituelle en histoire de la philosophie (Renouvier), a été très vite relayée par un souci de restitution du texte (Simone Debout), puis par une appropriation et un « penser avec » (René Schérer). Aujourd’hui semble s’esquisser une ouverture qui, partant des acquis de ce premier cycle, pourrait nous entraîner vers une phase nouvelle.

Fourier philosophe signifie aussi l’appropriation de la philosophie par Fourier. En quoi il faut entendre qu’il ne s’agit plus d’introduire Fourier dans l’histoire de la philosophie comme moment plus ou moins important ou anecdotique, mais bien d’instiller dans la philosophie sa théorie de la rationalité dans la connaissance ou l’agir, les éléments fouriéristes. Or, cette phase passe par la réaffirmation constante de la première — l’entrée dans le corpus — et par la tentative d’élaborer du philosophique avec Fourier.

Les axes ainsi ouverts sont multiples ; nous en retiendrons deux.

Penser avec, c’est faire l’expérience du multiple contre la réduction, c’est envisager que les choses et le monde s’éclairent non pas dans leur réduction au principe unique, mais bien de repérer que l’éclat des manifestations engage non à une marche à rebours mais à un prolongement. Prolonger l’éclat jusqu’à ce que la cacophonie se résolve en harmonie.

Dans l’agir, le nôtre est entériné par de long siècles, et nous le constatons escorté de son cortège d’angoisse et de folies ; il se perd dans la même quête réductrice. Or, germent des éclats de rire, des joies soudaines, qui toujours naissent des rencontres et du multiple : comment, dès lors, faire de l’anecdotique un principe ? C’est là que tout se tient, c’est là que s’offre un vaste champ d’investigation. Fourier en dégage une piste, nos mots sauront- ils aller plus loin ? Un enjeu en quelque sorte, une alternative face aux jours sombres qui, sinon, se profilent. Suivre alors ce libre essor qu’analyse ici Laura Tundo, le parcourir avec le poète (L. Bouchet) ou dans la polémique critique (C. Morilhat) ; en repérer les premières formes de recomposition poétique (M.A. Sarti) ou théoriques et pratiques (U. Arantes), ou encore en traquer les soubassements (M. Madonna-Desbazeille). Philosophies, ces lectures nouvelles autour de Charles Fourier prolongent et inaugurent, elles introduisent en douceur à un penser autre...

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À propos des traductions
Les traductions présentées dans ce numéro visent davantage à restituer l’esprit d’une recherche que ses méandres. Les textes d’origine étant en fait des chapitres d’ouvrages, ils ne sauraient être lus de manière totalement satisfaisante indépendamment de leur contexte. Si nous avons pour l’essentiel tenu à conserver les aridités du texte, nous avons cependant été amenés à opérer certaines coupures de passages trop techniques qui insistaient plus sur Zola que sur Fourier dans le texte de M.A. Sarti, ou encore de citations de Fourier dans le texte de L. Tundo. Ces passages, essentiels dans le livre, ne pouvaient être maintenus dans le cadre d’un recalibrage inhérent à la transformation d’un chapitre en article de revue.


Aphorisme du jour :
Les sectes suffisent à elles seules à guider la politique humaine dans le labyrinthe des passions
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