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Giudice, Luigi
Article mis en ligne le 24 juin 2013
dernière modification le 25 janvier 2018

par Desmars, Bernard

Né le 1er septembre 1826, à Gênes (alors dans le royaume de Piémont-Sardaigne, aujourd’hui en Italie), décédé le 8 août 1901, à Saint-Martin d’Albaro (près de Gênes, Italie). Sculpteur. Membre de la Scuola Societaria Italiana (École Sociétaire Italienne). En relation avec Godin, du Familistère de Guise.

Élève de l’Académie des Beaux-Arts de Gênes, Luigi Giudice part en 1854

La Rénovation, n°140, 31 octobre 1901

au Brésil pour y fonder une école de sculpture. Il séjourne un moment à Rio de Janeiro où il exécute plusieurs œuvres. C’est lors de son séjour à Rio qu’il est initié à la théorie sociétaire [1]. Il est décoré chevalier de l’ordre de la Rose du Brésil pour ses réalisations artistiques.

Il participe, peu après son retour en Italie, à la fondation dans les années 1870 d’un groupe phalanstérien réuni autour du chevalier d’Asarta et de l’ingénieur Dianoux, en relation avec le Centre sociétaire parisien. Ce groupe, quoique localisé à Gênes et n’ayant vraisemblablement guère d’influence au-delà, prend le nom de Scuola Societeria Italiana ; pendant plusieurs années, des banquets sont organisés autour du 7 avril pour célébrer l’anniversaire de la naissance de Fourier [2].

Lui-même est abonné au Bulletin du mouvement social, la revue fouriériste qui paraît dans les années 1870 [3]. En 1880, il s’engage à apporter pendant trois ans 20 francs chaque année pour assurer la survie de la Librairie des sciences sociales [4]. Puis, quand un nouveau groupe, la Ligue du progrès social s’efforce vers 1885-1886, sous l’autorité de Destrem, de réorganiser le mouvement sociétaire moribond, il lui apporte son adhésion [5]. Dans les mêmes années, il visite avec sa femme le familistère de Guise. Il est d’ailleurs abonné au Devoir, la revue publiée par Jean-Baptiste Godin [6]. Il envoie en 1887 au fondateur du Familistère un échantillon d’un produit qu’il a « composé et mis en commerce » et qu’il a appelé la « plastiline » ; elle doit « remplacer avec avantage la terre glaise que les sculpteurs emploient pour leurs modèles » ; Giudice assure que « beaucoup d’artistes distingués de plusieurs nations d’Europe et d’Amérique en font usage depuis longtemps, sans compter une trentaine de quintaux [qu’il a] envoyé [sic] au Japon par ordre de son gouvernement » ; il suggère à Godin de « voir si elle peut [lui] convenir dans [ses] ateliers de modelage » [7].

Au cours des années suivantes, il correspond avec le groupe de Destrem qui publie La Rénovation, organe auquel il est abonné. Dans la seconde moitié des années 1890, alors que le mouvement sociétaire s’est divisé en plusieurs courants, il entretient des relations avec le groupe de La Rénovation, dirigé par Alhaiza, et avec l’Union phalanstérienne et l’Ecole Sociétaire Expérimentale, les deux groupes fouriéristes dissidents [8]. Il apporte, en trois envois, 15,50 francs pour la réalisation de la statue de Fourier, érigée en 1899 [9]. A l’approche de la fin de l’année 1900, il écrit à Alhaiza :

Il faut lutter pour la vérité qui produira la justice éternelle par laquelle notre humanité entrera dans le grand concert de l’harmonie universelle.
... Quel malheur que les hommes en général soient si réfractaires à prendre connaissance de cette divine révélation ! Mais malgré tout, Sursum corda [Haut les cœurs] !

En Italie, le petit groupe génois, même s’il a perdu quelques-uns de ses membres, continue à se réunir le 7 avril. En 1897, l’assemblée a lieu chez Giudice lui-même (à la « Villa Giudice » à Gênes) ; dans un bref discours, le maître des lieux proclame la supériorité de la doctrine phalanstérienne sur les autres doctrines, et la nécessité de la mettre en pratique [10]. En 1901, toujours à la Villa Giudice, déplorant la méconnaissance dans laquelle reste cantonnée la pensée de Fourier, il porte un toast à sa mémoire et à la prospérité des Ecoles sociétaires, française et italienne [11].

Giudice consacre ses dernières années à la réalisation d’un bas-relief sur lequel il représente le génie de Fourier qui illumine les hommes et la série distribuant les harmonies. D’après une nécrologie rédigée par son condisciple Giuseppe Venzano, parue dans le journal génois Il Caffaro, l’œuvre, inachevée au moment du décès de Giudice, est destinée à un monument que le sculpteur souhaite élever à Fourier [12].

Les convictions fouriéristes de Luigi Giudice semblent partagées par sa femme (Maria Holvoel) et son fils qui restent en relation avec La Rénovation après 1902.


Aphorisme du jour :
Les sectes suffisent à elles seules à guider la politique humaine dans le labyrinthe des passions
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