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Desmard (Démard, Demard, parfois Desmares), Louis Robert
Article mis en ligne le 8 juin 2014
dernière modification le 8 novembre 2020

par Sosnowski, Jean-Claude

Né le 28 mars 1811 [1] et décédé le 2 octobre 1872 à Lyon (Rhône). Fabricant d’étoffes puis marchand de métiers. Fondateur et président de l’Association fraternelle des Travailleurs unis. Franc-maçon.

Au banquet d’octobre 1847 organisé par le Groupe phalanstérien des travailleurs de Lyon, Démard [sic] porte un toast « à la fusion de tous les peuples et de toutes les classes de la société ! » [2]. Il s’agit probablement de Louis Desmard, marchand de métiers ou d’ustensiles de fabrique. Il est le fils de Jean-François Desmard, fabricant résidant 90 montée du Garillan et d’Hélène-Louise Vende (ou Vande). Le 17 janvier 1833, alors fabricant d’étoffes montée du Gourguillon, il épouse Marie-Louise Meyer, fille d’un fabricant d’étoffes.

En 1848, il est président ou vice-président selon les sources du Club Jandard et du club du Jardin de la Montagne à La Croix-Rousse, il devient sergent-major de la garde nationale. Desmard est l’un des vingt-quatre sociétaires en nom collectif qui fondent l’Association fraternelle des Travailleurs unis de La Croix-Rousse, le 30 janvier 1849. Il en est le président. Un capital de 100 000 francs par action de 1 franc est établi. L’association crée un premier magasin central avec boulangerie situé 32 et 34 rue du Mail et un second rue du Chapeau rouge. L’idée est de « mettre en harmonie la production et la consommation au moyen d’un système d’échange des produits » [3]. En deux années de fonctionnement, voient le jour un magasin de gros, sept épiceries de détail, des boulangeries, deux magasins de charbon, un entrepôt de vin, une pâtisserie avec fabrique de chocolat. Les bénéfices doivent être affectés à des œuvres « d’éducation et de solidarité » [4]. Deux écoles primaires sont ouvertes et une « caisse des invalides du travail » est constituée. L’association doit verser des pensions mensuelles de 25 francs à huit coopérateurs âgés ou invalides. Le coup d’État de 1851 met fin à l’expérience officielle. Emprisonné à la maison d’arrêt de Perrache après le coup d’État, Desmard y séjourne encore le 13 mars 1852 alors qu’est liquidée l’Association des Travailleurs unis. Il est condamné par la Commission mixte du département du Rhône à la transportation et incarcération à Oran (Algérie plus). Le 12 juin 1852 sa peine est commuée par grâce présidentielle en transportation en Algérie avec choix de résidence (Algérie moins), puis en surveillance le 12 août 1854. D’après la Préfecture du Rhône, dès 1852, « les épiceries socialistes travaillent sourdement à se reconstituer » [5]. En 1863, il appartient au « Comité central » qui assure les liens entre l’opposition républicaine et les coopérateurs.

Desmard est un franc-maçon actif de la loge de rite écossais ancien et accepté, Les Amis des Hommes, à l’Orient de Caluire (Rhône), loge affiliée au Suprême Conseil de France et établie officiellement le 9 mars 1848. Elle existe probablement en relative autonomie et non-officiellement antérieurement. Cette loge est également celle de Joseph Reynier [6]. Le 30 avril 1849, ses locaux sont investis par l’armée qui opère une saisie jusque chez le trésorier. Vénérable et principaux officiers sont arrêtés le lendemain. En 1850, 18 membres sont cités devant le conseil de guerre de la 6e division militaire pour conspiration (complot d’Oran), 15 sont condamnés pour appartenance à une société secrète. Desmard est « reconnu coupable à l’unanimité [et condamné à] un an de prison, 50 F d’amende [et] 2 ans de privation [de ses droits] » [7]. Le jugement est cassé en conseil de révision et un second jugement acquitte les prévenus faute de preuves ; leur implication est fantasmée par les autorités. Néanmoins, en 1851, la loge est sous le coup d’une nouvelle enquête militaire pour constitution de société secrète. L’affaire est classée, la dénonciation est calomnieuse. Desmard est vénérable de son atelier en 1861 [8]. En mars 1869, il est l’un des fondateurs de la loge de rite écossais Lumière et Justice affiliée au Suprême Conseil de France [9]

Il réside 21 rue d’Austerlitz lors de son décès. Ses obsèques civiles ont lieu le 4 octobre 1872. Il est inhumé au cimetière de la Croix-Rousse.


Aphorisme du jour :
Les sectes suffisent à elles seules à guider la politique humaine dans le labyrinthe des passions
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