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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Luyrard (Luirard), Antoine Philippe dit Antony
Article mis en ligne le 19 janvier 2015

par Sosnowski, Jean-Claude

Né à Chalamont (Ain) le 1er mai 1812. Décédé le 27 avril 1863 à Chambéry (Savoie). Professeur et journaliste ; rédacteur et gérant de l’organe fouriériste lyonnais, La Revue sociale en 1845.

Il est le fils de Joseph Luirard, tailleur d’habits. Il a une carrière de rédacteur dans différents journaux dont La Gazette de France, Le Littérateur universel pour lequel il occupe la fonction de directeur-gérant à partir de juin 1839. Il écrit dans Le Kaléidoscope du commerce, organe des industriels et commerçants lyonnais. En 1844, lors du séjour de Flora Tristan, il est bien plus modéré que ses collègues du Censeur vis à vis du projet d’union ouvrière qu’elle prône ; Luyrard admet la nécessité d’une organisation du travail ; néanmoins il rejette l’idée d’une représentation et d’une union pérenne de la classe laborieuse. Au cours de l’année, il devient gérant de L’Observateur lyonnais qui prend la suite du Kaléidoscope du commerce. En avril 1845, il fait paraître La France militaire. Le journal est rédigé par des militaires du 49e de ligne selon La Tribune lyonnaise qui considère Luyrard comme « un écrivain distingué de cette ville ». Il est alors rédacteur de La Revue sociale dont il devient également gérant à partir d’avril 1845. Son nom n’apparaît que comme signataire de la rubrique théâtrale de mars 1845 [1] ; il y souligne sa

foi aux promesses de l’avenir et aux améliorations sociales. A nous, en effet, à nous hommes des réalités futures, qu’importe si le temps court et nous oublie derrière lui, pourvu qu’il fasse d’un présent triste à décourager les âmes pusillanimes, le point d’appui sur lequel le levier des saintes doctrines, prenant force un jour, soulèvera le monde pour le porter vers des régions plus hautes et plus pures !

En septembre 1845 lorsque Eugène Fabvier transforme La Revue sociale en L’Écho de l’industrie, Luyrard est annoncé comme le premier gérant responsable et rédacteur du nouveau titre [2]. Il est remplacé par Jean-Baptiste Favier dès le premier numéro. En septembre 1846, il est cité comme fondateur de La Sentinelle catholique de Genève. Ayant donné sa démission, il reste cependant attaché à la rédaction du journal, le comité ayant refusé de se séparer de lui et ayant accepté selon son vœu « plus de modération dans la polémique […] mais nous serons ferme comme lui pour défendre pied à pied le terrain des libertés religieuses » [3]. Il est en Suisse comme professeur de belles-lettres et d’histoire au pensionnat d’Onex.

En 1848, avec Aimé Ferraris, il fonde Le Patriote savoisien à Chambéry. Les deux journalistes sont accusés de complot visant l’annexion de la Savoie par la France et bannis. En août, la mesure est levée, semble-t-il grâce à l’intervention du ministre français des Affaires étrangères. Toujours avec Aimé Ferraris, il fonde Le National des états sardes, devenu Le National de Turin puis La Voix de l’Italie qui cesse de paraître en mai 1850. Encore à la rédaction du Patriote savoisien, il est à nouveau expulsé de Savoie en septembre 1852. Son retour est autorisé en mars 1853. Il reprend ses fonctions et subit une nouvelle expulsion en mai 1854 à la demande de la France. Il est poursuivi pour sa « conduite politique » et accusé d’avoir manqué d’égards envers le gouvernement qui lui accorde l’hospitalité. Néanmoins, le journal y voit plutôt le fruit de propos condamnant la croissance des impôts dans les États sardes, les mensonges du « despote de la France » [4] et la dénonciation de la volonté de rattachement de la Savoie à la France, propos pour lesquels le gérant responsable Jean-Pierre Guillet est finalement condamné le 31 juin 1854. Revenu en Savoie, retiré à Saint-Simon près d’Aix, où il s’occupe de littérature, il est à nouveau menacé d’expulsion en juillet 1855. Il publie l’année suivante un Dictionnaire historique, biographique, scientifique, statistique, géographique et littéraire de la Savoie ancienne et moderne.{}