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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Galletti, B.
Article mis en ligne le 21 mars 2015
dernière modification le 11 décembre 2023

par Sosnowski, Jean-Claude

Pharmacien [1]. Rédacteur au Nouveau Monde et au Premier Phalanstère. Contribue à la souscription du groupe parisien du Nouveau Monde pour un projet de fondation d’un phalanstère d’enfants en 1841.

Lors d’un bal donné à Paris pour la souscription en vue de la fondation d’un phalanstère d’enfants lancée par le groupe parisien constitué autour du journal Le Nouveau Monde et relayée par Le Premier Phalanstère, il propose une « innovation […]. M. Galletti trouve injuste que ce soit toujours les cavaliers qui invitent les dames, quelques fois oubliées et délaissées. Tout le monde trouvait son observation juste, et on fut d’accord qu’alternativement les dames choisiraient leurs cavaliers. Mais l’entraînement était si général, que presque toujours et les dames et les cavaliers étaient d’accord sur leur choix » [2]. Par la danse et l’abandon de conventions, il prouve ainsi les bénéfices de l’attraction.
D’avril à juillet 1841, son nom est cité à plusieurs reprises dans Le Premier Phalanstère comme souscripteur à la fondation du phalanstère d’enfants pour un total de trois francs.
Il contribue à la rédaction du Premier Phalanstère. Un article d’Aucaigne sur la médecine rurale le conduit à un important travail sur l’organisation de la pharmacie dont il dénonce les pratiques commerciales [3]. En novembre 1841, il condamne les annonces publicitaires mensongères paraissant dans la presse ; « nous pourrons résumer ce système en deux mots : honneur et profit à celui qui trompera le mieux ! » [4] écrit-il. Il propose à la presse de fonder dans chaque localité « un centre unitaire d’annonces, dirigé par une commission spéciale, capable d’apprécier la valeur de tous les articles présentés, et réunir, ainsi dans une large classification méthodique, toutes les annonces d’offres et demandes, achats et ventes, pour tous les besoins de la société ». Galletti affirme que

ce principe d’amélioration échouerait devant la routine du paiement à 1 fr. 50 cent. la ligne ; mais la science sociale qui doit répartir les bénéfices selon le capital, le travail et talent de chacun, nous engage à régler la rétribution des annonces, proportionnellement à la valeur des objets, et aux bénéfices excessifs de la vente, de telle sorte que l’intérêt du journal se trouve en accord avec celui de sa clientèle et de la masse des consommateurs. Par ce moyen, la presse des annonces deviendrait, en peu de temps, un instrument puissant d’organisation intérieure et de prospérité nationale.

Ce même mois, Galletti est l’auteur d’une proposition parue dans Le Nouveau Monde visant à faire des églises des lieux où les « malheureux » [5] pourront se réchauffer en hiver. Le Nouveau Monde [6] se félicite de l’application de sa proposition à l’église de la Madeleine à Paris au cours de l’hiver 1843. En décembre 1841,Galletti s’intéresse aux dangers et aux aberrations de la circulation des voitures en ville. Il développe un parallèle avec la circulation sanguine dans le règne animal :

la structure des villes offre une certaine analogie avec celle du règne animal, étant sillonnées par des rues-maîtresses , espèces d’artères principales auxquelles viennent se grouper les veines des rues secondaires, et à celles-ci les fibres des ruelles et des impasses ; mais leur diamètre n’est pas gradué selon les besoins intérieurs, ni la circulation équilibrée et régulière comme pour les animaux ; ainsi les désordres des cités augmentent ou diminuent selon que nous nous éloignons ou nous nous rapprochons des lois organiques [7].

Afin de retrouver un « mouvement unitaire », il propose une réorganisation de la circulation parisienne en adoptant le principe d’un sens unique dans les rues parallèles. Il envisage ainsi de « marier » les boulevards des rives gauche et droite jusqu’au Pont d’Austerlitz en ouvrant une jonction entre la places des Capucins et les rues Censier puis Buffon, ce qui donnera écrit-il « une ceinture complète » à la ville. L’intervention de l’autorité est indispensable pour « régulariser le mouvement » entrant et sortant en remettant un plan de circulation sous forme de « carte routière » à chacune des voitures, quitte à taxer ce bulletin de route, préférable aux amendes et à l’impôt du sang – il cite la mort tragique d’Andron. Des entrepôts extérieurs doivent permettre d’éviter la traversée de la ville aux convois de marchandises en transit. Enfin, il propose de « réunir toutes les entreprises de voitures omnibus en correspondance générale, et régulariser leur circulation intérieure sur un plan unitaire ». En 1843, on lui doit également une première (et unique) livraison d’un opuscule intitulé De l’influence de l’air atmosphérique sur la vie, et de ses rapports avec l’agriculture, l’industrie et le commerce. Le Nouveau monde signale alors l’attachement de « Fourier à la culture de l’air » [8]. L’ouvrage est remarqué par les rédacteurs du Recueil de la Société polytechnique comme devant « être très profitable aux manufacturiers, aux pères de famille, et à tous les chefs d’établissements ». Galletti réside alors (32 ou 39) quai Pelletier à Paris.
En mai 1843, le médecin phalanstérien Auguste Jounin le soigne ; « la vue de M. Galletti a été menacée. M. Jounin lui a rendu la santé en se servant de la médecine homéopathique » [9]. Fin 1843, il donne son adhésion à la Correspondance phalanstérienne du groupe des harmonistes dont la gérance et le secrétariat sont assurés par Jounin. En 1844, tous deux cosignent l’opuscule De l’électricité en général, et de ses applications en particulier (c’est à dire en médecine).