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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Tramaux, Joséphine
Article mis en ligne le 6 juin 2016
dernière modification le 26 juin 2022

par Desmars, Bernard

Née le 3 février 1833 à Busson (Haute-Marne). Actionnaire de l’Union agricole d’Afrique. Lectrice du Devoir et admiratrice de Godin et du Familistère. Souscrit à La Rénovation et à la statue de Fourier.

Joséphine Tramaux a une origine sociale modeste ; son père est charron, puis scieur de long et bûcheron ; sa mère est ménagère. Elle est encore recensée au sein de sa famille à Busson en 1846 ; mais elle quitte sa commune natale peu après et doit se trouver à Paris au moins dès 1848 et 1849, avant que Victor Considerant ne se réfugie en Belgique (juin 1849).

J’ai connu Monsieur V. Considerant et la plupart de ces messieurs de l’École, mes premiers deniers ont été engloutis au Texas […] J’ai connu aussi le fils de monsieur [Jean-Baptiste] Godin au collège Chaptal en 1856 [1].

Elle vit donc à Paris pendant plusieurs décennies, sans que l’on connaisse son activité professionnelle.

Elle est actionnaire de l’Union agricole d’Afrique, une société fondée par des fouriéristes lyonnais pour exploiter un domaine en Algérie, près d’Oran ; elle participe à plusieurs assemblées générales de la société du milieu des années 1860 jusqu’en 1881. Au début des années 1880, les terres et les bâtiments de l’Union sont loués à la société des Orphelinats agricoles d’Algérie, dirigée par Henri Couturier. Joséphine Tramaux est membre de cette nouvelle société ; elle figure dans la catégorie des « dames patronnesses » [2].

En 1884, elle retourne à Busson « pour soigner [ses] vieux parents » [3].

Le Familistère et Marie Moret

Joséphine Tramaux est une grande admiratrice du Familistère de Guise et de l’œuvre de Jean-Baptiste Godin. Grâce à son amie Virginie Griess-Traut, qui paie le montant de l’abonnement, elle reçoit Le Devoir, fondé par Godin en 1878.

J’ai la collection au moins de douze années sauf quelques numéros qui ne m’ont pas été rendus car je fais une active propagande.

En 1891, elle visite le Familistère de Guise et va « [s’]agenouiller au tombeau de cette grande figure, de cet homme incomparable, ce digne premier disciple du génie de Fourier », Jean-Baptiste Godin. Au jardin, elle prend une pierre qu’elle rapporte à Virginie Griess-Traut, et quelques graines de fleurs pour son propre jardin « en souvenir de ce voyage » [4].

Dans les années 1890, elle reçoit aussi l’organe fouriériste La Rénovation. Elle s’efforce de diffuser les idées phalanstériennes autour d’elle avec quelques succès. En mai 1897, La Rénovation annonce plusieurs nouveaux abonnements.

[Les] deux derniers nous viennent de deux nouveaux adhérents que l’École doit à la bienveillante propagande de Mlle Joséphine Tramaux, notre zélée condisciple [5].

Elle apporte sa contribution financière à la réalisation de la statue de Fourier (12 francs et 80 centimes). Toujours pour propager les idées phalanstériennes, elle réclame des exemplaires de la brochure distribuée en juin 1899 lors de l’inauguration du monument, afin de les diffuser dans son entourage [6]. Pourtant, dans une lettre à Marie Moret, la veuve de Jean-Baptiste Godin, elle déclare que « La Rénovation […] est loin de répondre à [ses] idées de propagande comme Le Devoir » [7]. Cependant, Virginie Griess-Traut étant décédée et ne pouvant elle-même payer l’abonnement au Devoir, Joséphine Tramaux demande en 1901 à Marie Moret de cesser de le lui adresser. Apparemment, Marie Moret lui répond, d’une part en lui envoyant désormais gratuitement le périodique, d’autre part en lui expédiant plusieurs ouvrages, dont Solutions sociales et Le Familistère illustré, ce qui suscite beaucoup d’émotion chez la bénéficiaire [8].

Joséphine Tramaux, après avoir lu le premier ouvrage, l’envoie « au gérant d’un des journaux les plus avancés du département de la Haute-Marne, L’Avant-Garde républicaine » [9] ; elle transmet le second à la « doctoresse Aisman-Volper, femme d’un grand courage et qui elle aussi a besoin de nos grandes idées pour y puiser le courage de la lutte perpétuelle contre les préjugés » [10]. Joséphine Tramaux prévoit de confier sa collection du Devoir à un patronage laïc ouvert en 1902 à Chaumont.

Je me vois vieille, 70 ans, il n’y a pas dans ma commune d’intelligence capable d’apprécier ces précieuses pages, je ne voudrais pas qu’elle tombe [sic] dans l’oubli [11].

D’ailleurs, elle envisage, après la mort de sa mère en 1902 (son père est décédé en 1890), de quitter Busson : « J’ai des intérêts matériels dans ce pays, mais aucune sympathie. Je ne sais pas encore si je resterai dans ce pays-ci » [12]. Elle est encore recensée à Busson en 1906. Mais en janvier 1908, c’est de Paris qu’elle adresse ses vœux de nouvelle année à Marie Moret [13].


Aphorisme du jour :
Les sectes suffisent à elles seules à guider la politique humaine dans le labyrinthe des passions
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