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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Devé, Alexandre (Adrien)
Article mis en ligne le 15 juin 2016
dernière modification le 10 juin 2016

par Desmars, Bernard

Né à Rouen (Seine-Maritime), le 6 mai 1826, décédé le 21 janvier 1897 à Paris (Seine) dans le 18e arrondissement. Ingénieur civil. Rejoint le mouvement fouriériste dans les années 1890.

Fils d’un marchand de vins de Rouen, Alexandre Devé demeure à Paris au milieu du XIXe siècle. Au lendemain du coup d’État du 2 décembre 1851, il fait partie des individus arrêtés et emprisonnés, mais il est finalement remis en liberté sans condamnation. En 1854, il épouse Léontine Delalande. La même année, il est condamné à six jours de prison pour rébellion. Il exerce la profession d’ingénieur civil. Sous la Commune, il est délégué au comité central de l’artillerie, bureau du personnel ; en 1873, le Conseil de guerre le condamne par contumace à la déportation dans une enceinte fortifiée.

Selon son ami Léon Lamquet, son activité d’ingénieur civil fait d’abord de lui un homme riche ; mais pour échapper à la répression menée contre les Communards, il doit s’exiler ; puis, en raison de ses convictions, il reste un moment sans trouver d’emploi. Aussi vit-il très modestement dans ses dernières années [1].

A la fin des années 1880 et dans les années 1890, il demeure boulevard de Clichy. Il est nommé en 1887 administrateur du bureau de bienfaisance du 18e arrondissement, dont il est le vice-président en 1889. A la même époque, il est délégué cantonal scolaire, administrateur de la Caisse des écoles, membre de la Commission des logements insalubres et de la Commission d’hygiène publique pour le 18e arrondissement [2]. Il fait partie du bureau de la Société protectrice des animaux, dont il est le bibliothécaire archiviste [3].

Il n’apparaît que tardivement dans le mouvement phalanstérien. Il participe en 1893 aux activités de la Société de la paix perpétuelle, une association pacifiste fondée par Hippolyte Destrem afin d’élargir les activités de l’École sociétaire [4]. A partir de 1894, il assiste régulièrement au banquet qui, en avril, commémore chaque année la naissance de Fourier. Quand le groupe formé autour d’Adolphe Alhaiza prévoit la construction d’un monument en l’honneur de Fourier, Alexandre Devé fait partie du comité d’initiative chargé d’entamer les démarches et de recueillir les fonds nécessaires.

Son arrivée dans le mouvement sociétaire est à peu près contemporaine de celle de Léon Lamquet. Les deux hommes partagent un certain nombre d’engagements en faveur des écoles du 18e arrondissement et au sein de la Société de protection des animaux. Ils participent simultanément à de nombreuses manifestations dans le quartier de Montmartre.

Au lendemain de sa mort, La Rénovation présente Devé comme « un de nos plus fidèles et assidus condisciples » dont la disparition représente une grande perte pour « notre petit groupe parisien des disciples de Fourier ». Et en janvier 1898, une petite cérémonie a lieu devant sa tombe à l’occasion du premier anniversaire de sa mort. Selon La Rénovation, « l’Ecole sociétaire, et particulièrement notre groupe central, perdit en Alexandre Devé un de ses membres les plus sympathiques et les plus zélés » [5].