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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Battanchon, Gaston Félix
Article mis en ligne le 10 septembre 2016

par Desmars, Bernard

Né le 1er février 1852 à Genève (Suisse), décédé le 16 mars 1915. Directeur adjoint de l’Union agricole d’Afrique, à Saint-Denis-du-Sig (Algérie) dans la seconde moitié des années 1870 ; puis professeur départemental d’agriculture en Saône-et-Loire.

Gaston Félix Battanchon est le fils de Félix Battachon, compositeur et professeur de musique à Genève en 1852. Il effectue des études à l’École d’agriculture de Grignon entre 1871 et 1873. Puis, après un passage d’une année dans l’armée, il entre au service de l’Union agricole d’Afrique, vers 1874-1875. Il est nommé adjoint de Bleur, qui dirige les travaux agricoles de l’exploitation ; il est présenté comme « un ancien élève distingué de Grignon » [1] et doit progressivement se familiariser avec les conditions de l’agriculture algérienne aux côtés de Bleur auquel il doit succéder. Il est marié avec Greta Mansfield ; une fille naît pendant son séjour à Saint-Denis-du-Sig.

Les circonstances sont alors assez difficiles pour l’Union : depuis les environs de 1870, les administrateurs s’efforcent de renouer avec les objectifs initiaux de la société fondée en 1845-1846 par des fouriéristes lyonnais souhaitant associer le travail et le capital ; mais le retour à l’exploitation directe des terres nécessite des investissements coûteux et réduit les revenus tirés des locations. La société est dans une mauvaise situation financière au milieu des années 1870. De surcroît, Bleur décède en 1875, tandis que Victor Ratte, autre membre de la direction, quitte la ferme de l’Union. Félix Battanchon se retrouve donc seul à la tête d’une exploitation confrontée à de nombreux problèmes. Lors de l’assemblée générale des actionnaires de 1878, certains participants critiquent son inexpérience et les mauvais résultats de la société [2]. Ses fonctions cessent le 1er janvier 1879. Après son départ, le conseil d’administration découvre un trou dans les caisses de l’Union et se plaint de divers « abus » [3].

En 1885, il est nommé professeur départemental d’agriculture en Saône-et-Loire. Il fait partie de plusieurs associations agricoles et viticoles régionales et nationales ; il participe à de nombreux congrès et concours agricoles ; il prononce des conférences dans la Saône-et-Loire et dans les départements voisins ; il collabore à divers périodiques professionnels. Son activité lui vaut plusieurs décorations : chevalier (1891) puis officier (1897) du mérite agricole, officier d’académie en 1905, chevalier de la Légion d’honneur en 1905 [4].

En dehors de son passage à l’Union agricole d’Afrique, on ne lui connaît pas d’autres relations avec le mouvement fouriériste. Cependant, l’un de ses oncles paternels, Pierre-François Battanchon, professeur de musique à Libourne, puis à Bordeaux, figure sur un répertoire d’adresses de l’École sociétaire correspondant aux années 1850 et 1860 [5]. Sa tante Adèle Battanchon, mariée avec Alphonse Esquiros, est elle-même très proche en 1848 des féministes Jeanne Deroin, Eugénie Niboyet et Désirée Gay.