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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Deléage, Gabriel
Article mis en ligne le 28 juillet 2017
dernière modification le 24 janvier 2018

par Desmars, Bernard

Né le 23 juin 1811 à Saint-Étienne (Loire), décédé le 3 juillet 1885 à Saint-Genest-Lerpt (Loire). Négociant, puis rentier. Actionnaire de la Société européo-américaine de colonisation au Texas, de la Société de Beauregard (Vienne, Isère), de la Librairie des sciences sociales.

Gabriel Deléage est le fils d’un négociant stéphanois. En 1846, au moment de son mariage avec la fille d’un propriétaire de Monistrol-sur-Loire (Haute-Loire), il a pris la succession de son père qui est parti s’installer dans la commune de Saint-Genest-Lerpt, en périphérie de Saint-Étienne. Les deux époux s’installent également à Saint-Genest-Lerpt, où ils sont recensés de 1851 à 1881. Mais Gabriel Deléage garde son établissement commercial à Saint-Étienne ; il est désigné tantôt comme négociant, tantôt comme fabricant de rubans. Il utilise aussi une adresse stéphanoise pour sa correspondance avec l’École sociétaire.

Deléage se manifeste principalement par le soutien financier qu’il apporte à la vie de l’École et à deux essais sociétaires, soutien qu’il exprime parfois directement, ou qui transite par Pierre Tiblier le correspondant stéphanois de l’École sociétaire dans les années 1850 et 1860. Au milieu des années 1850, il souscrit pour 4 725 francs à la Société européo-américaine de colonisation au Texas [1]. Quelques années plus tard, il prend des actions dans la Société agricole et industrielle de Beauregard, fondée à Vienne par Henri Couturier et soutenue par plusieurs fouriéristes stéphanois [2]. En 1869, alors que la société en commandite Noirot et Cie qui exploite la Librairie des sciences sociales est transformée en société anonyme, Deléage souscrit pour deux actions (100 francs). Il complète son engagement en 1872, en le portant à huit actions (400 francs) [3]. Tandis que certains fouriéristes envisagent dès ce moment la liquidation de la librairie, très déficitaire, il se prononce pour son maintien et s’engage à verser 200 francs annuellement pendant trois ans afin d’assurer sa survie [4]. Il utilise aussi les services de la librairie pour s’abonner à L’Opinion nationale et aux États-Unis d’Europe, deux périodiques fondés par des anciens saint-simoniens, le premier par Adolphe Guéroult, un « bonapartiste de gauche », le second par Charles Lemonnier, le fondateur de la Ligue internationale de la paix et de la liberté [5]. Quand des difficultés financières menacent l’existence de l’établissement dans la seconde moitié des années 1870 et au début des années 1880, il accepte d’apporter de nouveaux fonds afin d’éviter sa disparition ; en 1876, après la dissolution de la société du Texas, il verse à la librairie le produit de la vente de ses parts sociales, soit 600 francs ; à cette somme, il ajoute 200 francs de « subvention » [6]. Les années suivantes, il continue à soutenir la librairie [7]. Il envoie également de l’argent à Adolphe Jouanne, le fondateur de la Maison rurale d’expérimentation sociétaire de Ry (Seine-Maritime).