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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Treuille, Alphonse (Narcisse Gabriel)
Article mis en ligne le 19 mai 2019

par Desmars, Bernard

Né le 26 mars 1817 à Poisay-le-Joli (Vienne), décédé le 8 mars 1883 à Paris, 9e arrondissement (Seine). Docteur en médecine. Membre du conseil de surveillance de la Société du 10 juin 1843, qui publie La Démocratie pacifique  ; membre de la Colonie agricole et manufacturière de Condé-sur-Vesgre.

Alphonse Treuille est le fils de Pierre Narcisse Treuille, un chirurgien militaire, qui, rentré dans la vie civile, est successivement qualifié dans les actes d’état civil d’officier de santé, puis de docteur en médecine. Pierre Narcisse Treuille est maire de Poisay-le-Joli de 1815 à 1818, la commune étant alors réunie à celle des Ormes. La famille s’établit à Paris. Alphonse Treuille y fait ses études de médecine et obtient un doctorat en 1838. Il est un moment « chirurgien-élève à l’hôpital des vénériens de Paris » [1].

Dans les années 1840, il participe aux travaux de l’École sociétaire. Pendant plusieurs années, il siège au sein du conseil de surveillance de la société fondée le 10 juin 1843 pour publier La Démocratie pacifique [2] ; il est aussi mentionné parmi les « rédacteurs habituels » du quotidien fouriériste pendant ses premiers mois (août-décembre 1843) et le premier semestre de 1844 ; sa collaboration semble cependant s’être limitée à la présentation d’un ouvrage concernant une épidémie ayant sévi dans la Dordogne ; dans cet article, Treuille s’inquiète de l’état de la « santé publique » ; pourtant,

les ressources que nous offre l’hygiène devraient suffire à la préserver de presque toutes les graves atteintes ; mais il faudrait pour cela qu’elles pussent être employées dans toutes les circonstances et en faveur de toutes les classes sans exception. C’est un résultat qu’on ne peut attendre que de l’application des données de la science sociale elle-même au règlement des rapports que les hommes ont entre eux [3].

En 1845, Alphonse Treuille publie un Traité pathologique et thérapeutique des maladies vénériennes, qui fait l’objet d’un compte rendu très élogieux dans le quotidien fouriériste. Celui-ci insère en septembre 1848 une publicité dans laquelle Treuille promet une « guérison du bégaiement et de tous les vices de la prononciation » [4].

La Démocratie pacifique, 17 septembre 1848

À la fin de la décennie, Treuille fait partie des membres de la Société de la colonie agricole et manufacturière de Condé-sur-Vesgre, qui, sur une partie des terrains de l’essai phalanstérien de 1832-1837 restés aux mains de fouriéristes, s’efforce de créer une association de production [5]. Cependant, cette coopérative cesse rapidement ses travaux. Adolphe ne s’est probablement pas installé à Condé. Il participe au congrès phalanstérien d’octobre 1848 [6].

Son épouse Zélie Aglaé Treuille, qui partage ses convictions fouriéristes, décède en décembre suivant à l’âge de 24 ans [7].

Alphonse Treuille assiste le dimanche 29 avril 1849 au « banquet des prêtres socialistes », présidé par l’abbé Tranchant, un prêtre en rupture avec la hiérarchie catholique, et auquel assistent également les fouriéristes Dameth, Hennequin, Sauvestre et Lachambeaudie. Il porte un toast « À la réalisation de l’Évangile ! à la vérité ! à la justice ! » [8].

Il semble ensuite s’éloigner de l’École sociétaire. Il figure sur un répertoire d’adresses élaboré sous le Second Empire ; il demeure alors rue La Bruyère dans le 9e arrondissement de Paris. Mais on ne voit plus son nom dans la presse et lors des manifestations fouriéristes. Il se remarie en 1854 avec Corinne Éléonore Fidélité Brun, fille d’un propriétaire de Châtellerault (Vienne). Il publie alors des travaux sur les bienfaits du thermalisme, avec notamment une brochure exprimant des réserves sur l’efficacité des traitements dispensés à Contrexéville [9]. Il nuance son jugement dans les années suivantes et finit par faire la promotion des eaux de Contrexéville en 1879 [10].