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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Cuxac
Article mis en ligne le 18 octobre 2019

par Desmars, Bernard

Marchand-tailleur à Paris. Directeur d’une société coopérative à Paris (1866-1868). Participe au banquet fouriériste du 7 avril 1867 et y prononce un discours en faveur de la coopération.

Cuxac, dont on ignore à la fois le prénom et l’origine, est cité à deux reprises dans La Renaissance, un périodique dirigé par un ancien fouriériste, Luc-Pierre Riche-Gardon. En 1865, celui-ci indique :

Nous recommandons très particulièrement à nos adhérents de Paris et des départements la maison de marchand-tailleur de M. Cuxac, où l’on travaille aussi pour les personnes qui fournissent leurs étoffes. M. Cuxac est un des adhérents les plus dévoués de l’œuvre de renaissance morale et sociale : il a bien des titres au concours des amis du progrès moral par les sacrifices qu’il y a faits et qu’il est toujours disposé à y faire [1].

En 1866, avec quatre autres ouvriers, il fonde une société coopérative de tailleurs sous la raison sociale Cuxac et Cie [2] ; cette association, affirme-t-il, permet de produire à meilleur marché ; « le problème du bon et du beau accessible à tous se trouve enfin résolu » [3]. Il figure sur un répertoire d’adresses de la Librairie des sciences sociales [4]. Il a pour adresse le 10 rue Lamartine à Paris, siège de l’association. Le 7 avril 1867, il participe au banquet célébrant l’anniversaire de la naissance de Fourier. Il prononce un toast « à la coopération » et au « travail collectif ».

Si dans la phase sociale que nous traversons aujourd’hui, les relations humaines nous donnent le spectacle le plus affligeant, n’en recherchons les causes que dans notre isolement.

Désormais, la forme du travail coopératif, premier jalon de l’association intégrale, aura pour effet de relier tous les travailleurs dans une étroite solidarité et de développer les sentiments de fraternité en germe dans le cœur humain. À ces dispositions natives qui ne demandait qu’un bon milieu pour se manifester, préparons un libre essor. Dirigeons-les vers le travail productif, le seul en honneur dans la société harmoniquement organisée, vers laquelle toutes nos aspirations nous élèvent pour la justification de la créature et du créateur.

Travaillons donc entièrement au développement des sociétés coopératives, qui deviendront autant de chantiers ouverts pour l’élaboration du grand œuvre que nous avons en vue et faciliteront l’éclosion et la direction des vocations.

L’ordre sériaire qui régit tous les règnes de la nature, n’est-il pas l’exposition permanente des œuvres d’une profonde sagesse, n’est-il pas le modèle donné à l’homme pour la recherche du milieu social, dans lequel il est appelé à vivre, se développer et grandir jusqu’aux limites infinies de son éternelle destinée.

Courage donc, vous tous qui souffrez, car l’heure de la délivrance est proche, encore un effort et nous aurons bientôt franchi les douleurs inhérentes à toute transformation sociale ; nous touchons d’un pied cette terre sacrée et bénie que Fourier nous a fait entrevoir [5].

L’association coopérative disparaît en 1868, après 18 mois de fonctionnement [6]. Cuxac n’apparaît plus ensuite dans les manifestations fouriéristes.