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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Nicolas, Claude-R.
Article mis en ligne le 11 janvier 2020
dernière modification le 5 février 2022

par Sosnowski, Jean-Claude

Tisseur à Lyon. Blanchisseur de chapeaux de paille à Rio de Janeiro (Brésil) en 1846. Colon de la colonie du Sahy jusqu’en novembre 1843. Correspondant du Centre parisien de l’École sociétaire et dépositaire de la librairie sociétaire à Rio de Janeiro à partir de 1846.

Il est arrivé au Brésil sur le brick La Virginie parti de Dunkerque le 26 août 1842 [1]. Il est membre de la colonie phalanstérienne du Sahy dont il revient pour Rio de Janeiro à bord de la Maria da Glória, le 28 novembre 1843 en compagnie de deux autres colons, Laurent Bénistant et Ulysse Lefebvre. Il participe au groupe constitué à Rio de Janeiro en 1846 sous l’égide de Michel Derrion. Il contribue aux souscriptions pour une « médaille à offrir à Eugène Sue, défenseur des classes sacrifiées et promoteur de l’organisation du travail » [2] et pour financer la tombe de Flora Tristan [3]. Il prend contact avec le Centre parisien de l’École sociétaire en août 1846 [4]. A la demande de Laurent Bénistant, il se voit confier « en dépôt, une partie de [la] librérie [sic] pour faciliter ici la propagande de nos idées, et recevoir de nous quelques détailles [sic] sur la question sociale qui s’agite très faiblement dans ce pays ». Il signale qu’il reçoit avec difficulté depuis un an La Démocratie pacifique à son domicile, 75 rue San José par l’intermédiaire de Garnier, librairie à Rio de Janeiro. Il gère les abonnements au quotidien fouriériste de Jean-Baptiste Olive, 107 rue d’Ouvidor, d’André Forest ainsi que les « six premiers mois de La Phalange de 1845 », de Jacques Piel, d’un professeur de philosophie au collège San Pedro, Santiago Nunes Ribeiro, d’Étienne Auguste Roudaux, 145 rua dos Ourives. Il dresse un programme de propagande :

[…] pour ce qui est de la question sociale ici à Rio, elle est tout à fait neuve. Mais si elle est une fois bien présenté [sic] à l’opignion [sic] public [sic], il y a lieux [sic] de croire qu’elle germera et grandira vite dans les esprits. Ce qu’il faut ici, c’est de toucher au cœur de la Franc-maçonnerie ; présenter des plans applicables aux enfants trouvés, avoir à présenter des projets pour les établissements tel [sic] que Chalon sur Marne, Petit Bourg, Dorvalet, Métray [sic], etc ! Cela flaterais [sic] l’esprit philanthropique des Bréziliens [sic] car il désseper [sic] de voir l’industrie ce [sic] fixer ici de longtemps encore.

Pour mener à bien la propagande il dresse la liste des titres nécessaires qu’il a déjà réclamés en vain au libraire Garnier : « 25 Almanachs phalanstériens, 25 Unions ouvrières de Madame Floratristant [sic], 5 chants de Poncy, 5 Juifs Roi [sic]de l’époque, 2 Solidarité, 6 fables de Lachambaudie, 2 fou du Palais Royal ».
Il est probablement le « M. N. à Rio de Janeiro » à qui répond le Centre parisien de l’École sociétaire par l’intermédiaire de la « Petite correspondance » de La Démocratie pacifique à partir du 12 juillet 1846 jusqu’en février 1848. Est-il le « Nicolas C.R. » qui est inscrit à « Paris, 27 (?), rue Corbeau chez M. Picotin (?), puis rue Folie Méricourt » dans le « répertoire Noirot » des abonnés et contacts de la Librairie des sciences sociales établi au cours des années 1850 ?