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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Boulogne, (Frédéric Olivier) Auguste
Article mis en ligne le 30 novembre 2021

par Desmars, Bernard

Né le 17 novembre 1831 à Ribemont (Aisne), décédé le 12 février 1895 à Compiègne (Oise). Receveur de l’enregistrement et des domaines. Abonné à La Science sociale et au Bulletin du mouvement social. Auteur d’une brochure sur le mutualisme.

Auguste Boulogne est le fils d’un bijoutier. Dans les années 1850, il entre dans l’administration de l’enregistrement et des domaines, d’abord comme surnuméraire à Saint-Quentin ; c’est cette position qu’il occupe en avril 1854, quand il se marie avec Augustine Émilienne Decaisne, fille d’un ancien greffier de justice de paix. Il obtient ensuite un poste dans l’Allier, puis est affecté à la recette de Châtillon-sur-Marne (Marne), où naît une fille, en 1859. Il effectue ensuite sa carrière principalement dans les départements des Ardennes, de l’Aisne et de l’Oise.

Son engagement dans le mouvement fouriériste remonte sans doute à la seconde moitié des années 1850 [1]. En 1866, les dirigeants de l’École sociétaire envisagent la création d’un périodique ; ils sollicitent leurs condisciples afin de connaître leurs intentions, et notamment s’ils pensent s’abonner. Boulogne répond qu’il s’abonnera dès que la revue paraîtra [2].

La Société académique de Saint-Quentin met à son concours d’économie sociale de 1867 le sujet suivant : « Des diverses applications du mutualisme. En rechercher les progrès possibles ». Deux mémoires sont adressés à la société savante ; l’un est manifestement très faible ; l’autre, dû à Boulogne, alors receveur à Saint-Simon (Aisne), « est au contraire un travail longuement médité » :

il atteste chez son auteur des études sérieuses, la connaissance des principaux ouvrages des socialistes et des économistes modernes. […]

En ce qui concerne les socialistes, [Boulogne] est opposé à tout système fondé sur l’intervention de l’État, ou sur l’autorité d’un chef ; mais il se montre favorable au Fouriérisme, qui est basé sur l’association libre et volontaire des trois éléments de production, capital, travail et talent. Il trouve dans Fourier l’indication des sociétés coopératives, dont le principe ne rencontre plus d’adversaires [3].

Boulogne souhaite le développement de « sociétés complexes », c’est-à-dire concernant à la fois la production, la consommation, le crédit, l’habitat, l’éducation et les loisirs. « C’est même, à mon avis, le seul moyen de supprimer le prolétariat et de faire marcher la société dans la voie du progrès » [4] ; ces « sociétés complexes » doivent aboutir à « l’association intégrale » [5], la Société agricole et industrielle de Beauregard étant sur cette voie [6]. Boulogne mentionne aussi le Familistère de Guise [7] et la Maison rurale d’expérimentation sociétaire de Ry [8]. Pour son mémoire, il reçoit une médaille d’or de la Société académique qui l’admet parmi ses membres correspondants [9]. Il adresse son travail à L’Économiste français, dirigé par Jules Duval, qui se contente de le signaler dans la liste des ouvrages reçus [10].

Il est encore à Saint-Simon en mars 1869 quand il renouvelle son abonnement à La Science sociale et commande les Principes de sociologie de François Barrier [11].

Peu après, il est muté à La Capelle (Aisne), puis à Bohain-en-Vermandois (Aisne). Il envoie 6 francs en 1871 à la Maison rurale d’expérimentation sociétaire, fondée à Ry, près de Rouen, par Adolphe Jouanne, à qui il adresse encore 5 francs en 1874 [12].

Il s’abonne au Bulletin du mouvement social, publié à partir de 1872 [13]. En 1876, il commande un ouvrage de d’Étienne Barat sur l’association, un de Paul-Émile Laviron sur les retraites, ainsi que des Manuscrits de Fourier, publiés par l’École sociétaire [14]. À la fin des années 1870, on le retrouve à Rethel (Ardennes) ; il est toujours abonné au Bulletin du mouvement social. Vers 1880, il est muté à Compiègne (Oise). Quand quelques-uns de ses condisciples, en particulier Étienne Barat et Hippolyte Destrem fondent la Ligue du progrès social en 1885-1886, il envoie son adhésion [15]. En 1888, la Ligue crée un organe, La Rénovation  ; Boulogne s’y abonne [16]. Il est aussi abonné au Devoir, publié par Jean-Baptiste Godin, le fondateur du Familistère de Guise [17].

Il termine sa carrière à la fin des années 1880 et reste avec son épouse à Compiègne. Il est visiblement bien inséré dans la société locale : d’après le récit de ses obsèques paru dans la presse locale, « une nombreuse assistance […] avait tenu malgré la rigueur de la température, à manifester ses sympathies pour la famille Boulogne, qui ne compte que des amis à Compiègne » [18].