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103-104
BRON Alain : Le Fond tu toucheras (2005)
Saint-Germain-en-Laye, Odin, 2005, 577 p.
Article mis en ligne le décembre 2005
dernière modification le 7 mai 2007

par Dubos, Jean-Claude

Trente ans après Le Haut du pavé d’Yves Grosrichard, le phalanstère de Réunion créé par Considerant à Dallas sert de toile de fond ou plus exactement de point de départ à un roman dont l’action se situe de nos jours. A la mort de son père, Théophile Chambon, directeur technique dans une grande entreprise parisienne, hérite d’une malle bleue dans laquelle il découvre onze cahiers manuscrits qui forment le journal tenu par son trisaïeul, appelé lui aussi Théophile Chambon, un Ardéchois qui, alors âgé de 34 ans, a suivi Considerant au Texas en 1855. Pendant la majeure partie du roman, ces cahiers n’apparaissent qu’en filigrane ou en contrepoint des aventures de son arrière-arrière petit-fils, que nous ne dévoilerons point pour laisser au lecteur le plaisir de les découvrir. Ce n’est que dans les quatre-vingt dix dernières pages, « Les Cahiers de Filou », qu’est retranscrit ce journal qui se lit avec intérêt. L’auteur a bénéficié des conseils des deux meilleurs connaisseurs du phalanstère de Réunion, nos amis Jonathan Beecher et James Pratt qu’il a rencontrés lors d’un séjour à Dallas. Il a utilisé aussi Un naufrage au Texas du docteur Savardan qui reste, puisque Considerant ou Cantagrel n’ont rien écrit là-dessus, le principal témoignage sur la vie et des dissensions de Réunion. Cela donne un récit des travaux et des jours à Réunion vus par un colon ordinaire tout à fait plausible et qui se lit agréablement. L’auteur a poussé d’ailleurs le souci de la précision jusqu’à demander à James Pratt de dessiner un plan de Réunion indiquant notamment l’emplacement des résidences de Savardan et de Reverchon. Par ailleurs le roman lui-même a des allures de roman policier qui ne décevront pas les amateurs du genre.