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The French Connection
Fourier et les socialistes chrétiens anglais
Article mis en ligne le 30 juin 2008
dernière modification le 5 juillet 2009

par Cockram, Gill

Aussi improbable que cela puisse paraître, il existe bien un lien entre Fourier et le mouvement socialiste chrétien anglais, par le biais de l’un de ses membres fondateurs, John Malcolm Ludlow (1821-1911). Né à Nimach (Inde) le 8 mars 1821, Ludlow est le deuxième fils d’un officier de l’armée britannique. A la mort de son père, sa mère s’établit à Paris où elle compte de nombreux amis. Ludlow a alors deux ans. Il reçoit une éducation française couronnée par de brillantes études au collège Bourbon. Là, les méthodes et les idées des fouriéristes lui font forte impression. Un brillant avenir s’ouvre à lui en France, mais il accède aux vœux de sa famille et regagne l’Angleterre en 1838 pour y faire son droit. C’est alors qu’il décide de mettre en application les idées socialistes qu’il a appris à connaître en France et qui l’influencent ensuite toute sa vie durant.
Dans les années 1840 Paris est considérée comme le cœur des mouvements démocratiques d’Europe. Au départ, Ludlow n’éprouve pas une grande sympathie pour une pensée socialiste qui, selon lui, va à l’encontre de l’Eglise ; plus tard, il estime possible une forme de socialisme chrétien qui intégrerait le coopératisme de Fourier. Les événements qui accompagnent la révolution de 1848, et dont il est témoin, renforcent cette conviction. Voici ce qu’il écrit à ce propos dans son autobiographie :

On peut sourire lorsque Fourier classe Dieu comme principe premier aux côtés de la nature, de l’humanité et des mathématiques ; lui, qui parmi tous les penseurs français de son temps était le moins esclave des traditions, ne put construire son nouveau monde sans un Dieu... Quant à moi, tout ce que j’ai vu en France m’a profondément convaincu de deux choses : d’une part, cette révolution était par essence socialiste et ses principes se répandront dans le monde entier ; d’autre part, c’est en devenant chrétien que le socialisme sera une bénédiction pour la France et le monde. J’ai senti qu’on avait pour cela moins besoin de professeurs de christianisme que de témoins agissants [1].

Ces convictions poussent Ludlow à se joindre à Charles Kingsley et F. D. Maurice pour fonder le mouvement socialiste chrétien à Londres en 1848. La naissance du mouvement se fait dans un contexte dramatique. Au cours de cette année qui voit éclater nombre de révolutions, certains trônes sont menacés et certaines constitutions remaniées à travers toute l’Europe. Dans certains Etats, les dirigeants sont chassés du pouvoir, comme par exemple en France. En Angleterre, d’anciennes blessures se rouvrent lorsque les travailleurs qui avaient placé de grands espoirs dans la Loi de réforme (Reform Bill) constatent avec amertume qu’elle s’avère incapable de les protéger de l’oppression exercée par le commerce. Le mouvement chartiste, dont l’action protestataire est restée vaine jusqu’alors, se trouve relancé en 1848 avec les nouvelles qui viennent du continent. Une pétition monstre est signée le 10 avril : l’objectif est de la remettre au Parlement, même s’il faut pour cela recourir à la force. Londres est saisie par la panique, la police et l’armée se tiennent prêtes à intervenir. Tout bon démocrate qu’il est, Ludlow n’en a pas moins peur. Si le mouvement protestataire échoue finalement, il débouche néanmoins sur la fondation du mouvement socialiste chrétien. Ludlow, Maurice et Kingsley rédigent un manifeste « Aux Travailleurs d’Angleterre », ce qui confirme leur engagement de socialistes chrétiens. Ils ne sont pas socialistes au sens politique que le mot prend plus tard : ils sont trop modérés pour être vraiment en phase avec la montée de l’agitation. Cependant tous les trois croient à la coopération, et ils proposent une alternative au discours dominant tenu par des Chrétiens orthodoxes qui acceptent sans discussion l’injustice sociale et économique. Ludlow ne mâche pas ses mots quand il condamne l’inaction de l’Eglise et de l’Etat face à la pauvreté. En 1850, dans les colonnes du Frazer’s Magazine, il répond à un article du Morning Chronicle sur la pauvreté et la détresse terribles des classes ouvrières :

Qu’a fait l’Eglise avec son clergé et ses visiteurs de quartiers ? Qu’ont fait les autorités locales avec leurs comités de soutien, de secours et d’aide pour les personnes en détresse ? Qu’a fait l’Etat avec ses fonctionnaires et ses délégués ? Qu’ont fait les institutions privées avec leurs innombrables machines à fabriquer de la charité, et les partisans de l’État avec leurs chiffres, et les économistes avec leurs théories ? Oui, qu’est-ce que chacun d’entre eux a fait de ses yeux, de ses oreilles et de son cœur pour que de telles situations existent encore et qu’il soit besoin d’un journal pour nous en parler ? [2]

Ludlow s’en prend aussi directement aux tenants de l’économie politique. Il considère que leur système de laissez-faire n’est en rien humanitaire. La solution, soutient-il, est d’opposer à la concurrence la « combinaison » - ou entreprise coopérative [3]. L’influence de Fourier est ici primordiale [4]. A propos d’un voyage à Paris en 1849, Ludlow écrit dans son autobiographie : « à cette époque, j’étais plus un fouriériste qu’autre chose ; je souscrivis à la Démocratie Pacifique, l’excellent organe fouriériste du moment, j’achetai à Paris un chapeau chez un chapelier fouriériste zélé, qui, pour chaque chapeau vendu, donnait un chèque d’un montant proportionnel pour soutenir les publications fouriéristes. » Il émet cependant certaines réserves sur le socialisme de Fourier [5] :

Je n’ai pas besoin de dire que le socialisme de Fourier était global, qu’il envisageait un nouveau monde industriel et social... et que par conséquent les associations de travailleurs de cette époque à Paris ne pouvaient satisfaire mes aspirations sociales. Je mentionne cela parce que la formation d’associations coopératives de producteurs dans diverses branches d’activité passait pour le but suprême de notre socialisme... Dans cette même lettre du 11-12 octobre 1849 où je décrivais mes visites aux associations de Paris, je me suis exprimé en ces termes : attention, je ne pense pas que ces hommes aient l’instrument qui convienne pour arriver au socialisme, contrairement aux nôtres avec le mouvement dit de « Home Colonization » [6], mais ils en usent avec enthousiasme [7].

En dépit des doutes qu’il conçoit vis-à-vis du socialisme de Fourier, Ludlow lui emprunte certainement la notion d’associations coopératives. C’est lui en effet qui présente expose la méthode coopérative française à Maurice et à plusieurs membres de son cercle de relations, et qui apporte une dimension nouvelle à la tradition socialiste radicale dont Owen est le principal initiateur en Angleterre [8].

Dans son ouvrage The Victorian Christian Socialists (Les Socialistes Chrétiens de l’époque victorienne), E. R. Norman, qui considère Ludlow comme probablement le plus important dirigeant socialiste chrétien de tout le XIXe siècle analyse sa contribution au mouvement :

C’est surtout dans deux domaines que l’obstination silencieuse de Ludlow, au fil de tant d’années difficiles, s’est révélée durablement fructueuse. Il a introduit les idées françaises sur l’entreprise coopérative, et il a tissé des liens entre les coopératives et le mouvement trade-unioniste. Son apport est essentiellement d’ordre pratique. Ce qu’il a introduit auprès de Maurice et de son cercle de relations, ce sont moins les idées des penseurs français que la méthode coopérative et les idéaux qui lui sont liés. Quelle que fût sa dette envers la pensée radicale française des années 1840, Ludlow puisa son inspiration à plusieurs sources. [9]

Si Ludlow n’est pas absolument convaincu par les idées utopiques de Fourier, il ne l’est pas davantage par celles d’Owen [10]. Son installation à Londres en 1838 lui a sans doute permis d’acquérir une bonne connaissance de l’owenisme, mais il a tendance à l’envisager comme une « secte ». L’owenisme, selon Ludlow, « entretient des idées et cherche à établir des principes que ne partage ni même ne comprend la grande majorité des travailleurs » [11]. Pourtant, quelques-uns des premiers socialistes chrétiens se déclarent owenistes malgré la contradiction évidente entre sécularisme et religiosité. Des philanthropes comme Minter Morgan tentent bien de réconcilier owenisme et christianisme, mais ce rapprochement demeure incertain.

Les rencontres organisées en 1848 par les socialistes chrétiens qui viennent de se structurer ont pour but de doter un groupe notoirement peu homogène d’une ligne directrice politique. L’un de ses membres, Lloyd Jones, est un maître tailleur instruit qui se déclare socialiste oweniste. Le christianisme le laisse sceptique, mais les projets du groupe l’enthousiasment et il se révèle capable d’étendre leur connaissance du socialisme, jusque-là limitée à ce que Ludlow a assimilé des socialistes français. Grâce à Ludlow, ils sont au fait non seulement des idées de Fourier, mais aussi de celles de Leroux, de Proudhon, ou encore de Louis Blanc ; ils reconnaissent volontiers leur dette à son égard. Edward Norman note que Ludlow leur transmet « une connaissance critique sur les penseurs socialistes français et, surtout, un savoir de première main sur les pratiques des socialistes français. » [12] Ludlow arrive en 1848 à Paris « par le premier train qui suit la révolution de Février pour s’assurer que ses sœurs sont en sécurité, et il se livre à une analyse précise des questions politiques et sociales du moment ». En 1849 il part une nouvelle fois à Paris pour y rendre visite aux associations ouvrières et comprendre leurs règles et leurs objectifs. Même si la dimension utopiste de la pensée des socialistes français ne le convainc pas, il est, écrit Norman, « à même de transmettre en Angleterre d’importants éléments de leurs analyses sociales. » Le mouvement anglais de 1848-1853 se trouve ainsi, comme le rapporte Ludlow dans son Autobiography « en relation étroite avec le mouvement français contemporain ». [13]

Le souvenir que Ludlow garde de plusieurs Français réfugiés en Angleterre à ce moment-là confirme l’importance de cette relation. Il parle de Jules Lechevalier de façon plutôt négative : « Je le qualifie de Républicain, mais à vrai dire il n’a jamais prêté la moindre attention aux organisations politiques ; seules l’intéressaient les organisations sociales, dont il devait être le pivot - pas nécessairement visible. » [14] Norman considère toutefois que c’est là sous-estimer l’influence de Lechevalier :

On peut dire que Ludlow en apprit autant sur les associations de la bouche de Jules Lechevalier que par sa propre expérience. Il est également possible que le socialisme chrétien anglais doive autant à Lechevalier qu’à Ludlow. Lechevalier s’est exilé en exil en Angleterre en raison de la répression exercée par Cavaignac contre les organisations socialistes, en 1849 [15]. Il avait d’abord suivi Saint Simon, puis Fourier, puis Proudhon et sa Banque du Peuple. Il était aussi le correspondant parisien du New York Tribune, journal pour lequel il continua à travailler après son arrivée à Londres. Il avait joué un rôle important dans le mouvement associationniste et tissé, comme Ludlow, un lien décisif entre socialisme et christianisme grâce aux pratiques de production coopérative. Ludlow l’avait rencontré à Paris et il le présenta au cercle des amis de Maurice lorsqu’il s’établit à Londres. Après son arrivée, Lechevalier rejoignit les rangs de l’Église anglicane, gravitant, en tant qu’ancien catholique, autour des milieux favorables à la Haute Église. Par sa présence, il exerça une influence majeure sur Ludlow : il confirma son diagnostic social et, surtout, il lui fit abandonner ses priorités piétistes et philanthropiques au profit de l’activisme social. [16]

Ludlow évoque aussi Louis Blanc :

Un autre Français, beaucoup plus célèbre - mais je ne le connus que plus tard -, se réfugia en Angleterre à la même période : Louis Blanc. J’avais des préventions à son égard car j’avais entendu parler de sa vanité et de sa façon de se mettre en avant par Charles Lesseps. Il avait la réputation d’être un révolutionnaire à tout crin. Carlyle était beaucoup plus près de la vérité lorsqu’il le décrivait comme « un petit homme inoffensif ». La première lettre qu’il m’adressa date de décembre 1850 ; il m’y remerciait de lui avoir envoyé des numéros du Christian Socialist. Il parla à au moins une de nos réunions ou conférences et je le rencontrai quelquefois en d’autres occasions, une fois je crois à un dîner chez Lechevalier. Il menait une vie calme et honorable dans ce pays, vivant de sa plume, et il s’efforça (contrairement à Ledru Rollin) de comprendre l’Angleterre ; il apprit l’anglais à fond afin de le parler couramment en public et il se tenait toujours à l’écart des projets des réfugiés révolutionnaires les plus acharnés. Je n’ai jamais lu ses lettres d’Angleterre bien que je croie qu’elles parlent quelque part de moi en termes amicaux. [17]

Là encore, Norman émet un jugement positif sur l’influence de Louis Blanc. C’est Blanc qui convainc Ludlow qu’il est possible de faire coexister les deux concepts de « liberté » et de « pouvoir ». Ludlow « n’allait pas cependant jusqu’à envisager que le socialisme puisse se réaliser en Angleterre par le biais du pouvoir d’Etat ». Il s’imposerait, pensait-il, par « l’éducation, la moralisation, la transformation des travailleurs grâce à l’action coopérative et la pratique religieuse » [18].

Ludlow connaît aussi Etienne Cabet, « un dirigeant ouvrier - mais de deuxième ordre, loin derrière Saint-Simon et Fourier, ou même Buchez et Louis Blanc, quoique sincère et bien intentionné » :

Il avait sacrifié sa position dans la magistrature française et toute sa fortune afin de concrétiser ses principes. S’il avait adopté le communisme, c’est sans doute parce que son étroitesse d’esprit l’empêchait de comprendre des pensées sociales plus élaborées. Il avait vu des liens entre communisme et la foi religieuse, comme le montre son Vrai Christianisme, quelque limitée que fût sa compréhension du christianisme. Aimé de sa famille, de tous les ouvriers qui le rencontraient, il était tout sauf un vulgaire démagogue [19].

Ludlow s’exprime aussi sur Pierre Leroux qu’il décrit essentiellement comme un penseur, contrairement à Cabet. Cet « artisan imprimeur » a écrit, entre autres, Du Christianisme et de son origine démocratique. De tous les chefs d’école socialistes français, écrit Ludlow, Leroux est « celui qui, de loin, avait l’esprit le plus cultivé. Un temps saint simonien, il fut jusqu’à sa mort un socialiste religieux - quoique pas vraiment, selon moi, un socialiste chrétien. [20] »

La plus grande vague de réfugiés français arrive le 10 décembre 1851. Il y a parmi eux Martin Nadaud, qui devient ensuite pour la vie l’ami de Ludlow. Nadaud est un plâtrier cultivé, considéré par Ludlow comme « l’ouvrier le plus éminent de son époque » [21]. Il est en Angleterre un professeur très apprécié jusqu’à ce qu’il lui soit possible de regagner la France sans risque.

Au total, l’influence française sur le socialisme chrétien est diffuse et difficile à quantifier. L’une des réussites du mouvement est la création du Collège des Travailleurs [22] à Londres en 1854. L’établissement compte, parmi ses enseignants, John Ruskin et Frederic Harrison, qui, tous deux, éprouvent de l’intérêt pour la méthode coopérative du socialisme continental, même s’ils en donnent une interprétation différente. Harrison penche pour le positivisme d’Auguste Comte, tandis que l’idéal utopiste de Ruskin est strictement hiérarchique. Maurice et Kingsley, qui se déclarent socialistes chrétiens, sont plus des « conservateurs éclairés » que des socialistes. E. R. Norman nous invite à ne pas surestimer telle ou telle influence dans un ensemble aussi disparate. « Il serait trompeur, selon lui, de définir le socialisme chrétien en se référant uniquement à l’une ou l’autre des doctrines, attitudes ou pratiques socialistes qui forment un ensemble (sans) dépourvu de véritable cohérence au milieu et à la fin du XIXe siècle ». Il ajoute qu’« il en est de même pour l’associationisme - l’idéal coopératif que tous les socialistes chrétiens adoptèrent d’une façon ou d’une autre ». « Maurice et ses collègues, souligne Norman, doivent plus aux expériences associatives anglaises pragmatiques qu’à la théorie française » [23] . Il n’en reste pas moins que l’influence de Ludlow demeure importante.

Dans son ouvrage Progress of the Working Class, Ludlow incite à suivre l’exemple français d’association par la création d’ateliers coopératifs. A Paris, écrit-il, les associations ont révélé un « sens de la liberté », une capacité de régénération personnelle considérée par lui comme la dimension la plus positive des coopératives [24]. Il est cependant déçu par les résultats de l’expérience parallèle dans laquelle il joue un rôle clef à Londres. Cet échec relatif des coopératives socialistes chrétiennes tient en partie, selon Ludlow, à des causes financières : trop d’argent a été investi dans le Collège des Travailleurs. Mais il identifie une autre cause : les travailleurs de Londres n’ont ni l’enthousiasme ni la capacité d’engagement de leurs homologues français. Il l’explique dans son Autobiography  :

Il faut savoir que le matériau brut de notre association n’était guère prometteur. Il manque aux travailleurs londoniens, selon moi, l’enthousiasme, l’énergie, l’esprit de sacrifice qui, en 1848-1849, animaient ceux de Paris. Il ne s’est trouvé aucune voix populaire et éloquente pour prêcher parmi eux, comme en France, le bien fondé des associations coopératives. Qui plus est, l’organisation propre des travailleurs - les trade-unions -, à l’exception notable des Amalgamated Engineers, voyait la coopération d’un très mauvais œil ; de sorte que ce sont les déclassés, comme disent les Français, qui ont rejoint les associations. Quant à moi, loin d’être étonné de leur échec, je suis plutôt surpris que plusieurs d’entre elles aient existé aussi longtemps et qu’elles aient été nombreuses à faire du bon travail [25].

Quels que soient ses résultats ou son influence réelle, c’est Ludlow qui, sans nul doute, introduit avec succès la méthode coopérative française chez les socialistes chrétiens anglais au milieu du XIXe siècle. C’est très probablement lui aussi qui rapporte de Paris les idées de Fourier, idées qui déteignent pour une part sur l’idéologie complexe et vague du mouvement. Il arrive parfois que l’on soit influencé par quelque chose que l’on finira par rejeter. Dans son introduction à l’autobiographie de Ludlow, A. D. Murray fait cette remarque :

De toute évidence, le socialisme de Ludlow doit quelque chose à Fourier, Proudhon et Louis Blanc (entre autres). On y trouve aussi cette idée, commune à presque tous les socialistes français de l’époque, que la régénération sociale doit aller de pair avec une forme de régénération religieuse. L’introduction des idées socialistes françaises, et plus encore leur application dans un contexte anglais, comptent parmi les plus importantes contributions de Ludlow au socialisme anglais [26].

Si en 1854, les socialistes chrétiens cessent d’agir en tant qu’organisation, leur influence reste perceptible dans les écrits d’une poignée d’individus isolés, dont certains jouent un grand rôle dans la renaissance du socialisme au cours du dernier quart du XIXe siècle.

Traduction : Thomas Bouchet [27]


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