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209-210
Les Babayagas
Article mis en ligne le 15 décembre 2008
dernière modification le 6 janvier 2009

par Ucciani, Louis

L’Université d’été qui s’est tenue à la Saline d’Arc-et-Senans (Jura) autour du thème de l’Intergénérationnel s’est ouverte le 25 août 2008 par une rencontre-discussion sur l’utopie. Thérèse Clerc est à l’origine de l’expérience des Babayagas de Montreuil. Dans un texte manifeste de 1999 : Sans culotte, tricoteuse, pétroleuse ou ... citoyenne ? elle pose la question de la prise en charge par soi-même de son propre vieillissement : « Vivre et vieillir en citoyenneté. Au risque de déplaire à tous les chantres de la reconnaissance sociale par le travail salarié, vivre et vieillir en citoyenneté reconnue et respectée, c’est refuser d’être les témoins impuissants de la dégénérescence sociale, c’est rester les éléments dynamiques d’une démocratie à créer perpétuellement, c’est insuffler l’utopie dans les réseaux et générer de nouveaux espaces politiques. » C’est autour de cela que des vieilles gens se sont rencontrés et ont donné naissance à la Maison des Babayagas. D’après son programme fondateur, cette maison se veut autogérée, solidaire, citoyenne, écologique. Elle se donne pour mission d’animer son propre quotidien par des interventions aussi diverses que le soutien scolaire, l’aide aux jeunes femmes, la transmission et les échanges réciproques de savoirs et de traditions, l’initiation aux SEL, des rencontres diverses sur le plan artistique et culturel... Cette utopie a pris corps et les vieilles dames se démènent pour faire fonctionner et connaître l’expérience. Thérèse Clerc n’est pas la moins habile en ce registre. Mais, reconnaît-elle, vouloir aller à l’encontre du bien pensant d’Etat (les Maisons de retraite) et prendre en charge son propre vieillir, cela suscite bien des réticences ; certains grincheux du département ne voient pas l’intérêt de se démener pour « une bande vieilles gouines » ; le nouveau maire aimerait imposer en ce lieu la mixité. Le projet est devenu réalité et la vitalité intellectuelle de nos « vieilles » les amènent à poser déjà d’autres projets comme UNISAVI (Université du savoir des vieux) où « nous voulons cerner tout ce qui peut aider à échapper au déterminisme vieillesse égale naufrage. »