Bandeau
charlesfourier.fr
Slogan du site

Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Bouquet, Auguste
Article mis en ligne le 17 janvier 2009
dernière modification le 14 juillet 2021

par Sosnowski, Jean-Claude

Né à Abbeville (Somme), le 13 septembre 1810, décédé à Lucques (Italie), le 21 décembre 1846. Peintre, lithographe et caricaturiste

Il est le fils de Anne-Constance Duvalet et de Louis-Vulfranc Bouquet, serrurier de son état. Son père dont les affaires sont peu prospères à Abbeville se rend à Paris avec sa famille vers 1823, où il devient un entrepreneur aisé à qui le duc d’Orléans confie la construction de la galerie vitrée du Palais-Royal.

En 1829, Auguste Bouquet intègre l’Ecole des Beaux-Arts sur présentation de Louis Hersent, alors professeur [1] et dans l’atelier duquel il travaille. Cependant, son père décède et Auguste Bouquet se charge de la survie de sa mère et de ses deux soeurs [2]. Il effectue des copies au Louvre, qui lui sont achetées par Ary Scheffer, professeur de dessin de la princesse Marie d’Orléans, fille de Louis-Philippe. Scheffer le prend pour aide dans son atelier. En 1833, commande lui est faite d’une copie du portrait de Louise d’Orléans, reine des Belges, pour les Tuileries.

Il s’illustre avant tout comme dessinateur, caricaturiste et lithographe. Il tient sa célébrité de la représentation en Pierrot du mime Jean-Gaspard Deburau, gravée par Porret, parue dans la première édition du Théâtre à quatre sous de Jules Janin, en 1832, chez Gosselin.
C’est à cette période qu’il participe activement à la Caricature et au Charivari de Charles Philipon dont les journaux ridiculisent la monarchie de Juillet et deviennent les organes de l’opposition. A travers ses œuvres, Auguste Bouquet contribue à la campagne de métamorphose du Roi en poire ainsi qu’à la défense de la liberté de la presse dont Philipon est le fer de lance. François Sabatier souligne qu’il resta toujours « attaché à la Caricature ».

Cependant, malgré cette activité, il vit dans un certain dénuement. Un autoportrait [3], à l’âge d’environ 25 ans, le présente vêtu d’une « blouse serrée à la taille par une ceinture, la tête couverte d’une calotte à gland, le visage fin et éveillé, les yeux moqueurs et malicieux ». Il partage alors une maisonnette avec atelier, à « l’allée de l’Elysée des Beaux-Arts, au pied de Montmartre, près la barrière de Pigalle », avec Emile Lessore et François Sabatier. Paul Chenavard, penseur de la théorie de la mission humanitaire et civilisatrice de l’art, partage alors régulièrement leur table. Particulièrement attaché à la gravure, Auguste Bouquet s’associe à deux artistes pour créer un atelier de lithographie en couleur, les Frères Faber. C’est à cette époque, qu’il s’empoisonne de manière irrémédiable en mordant à l’eau-forte une planche de cuivre. Inventeur, il s’intéresse à toutes les nouvelles techniques : daguerréotypie, galvanoplastie.

En 1838, François Sabatier, parti en Italie pour un voyage d’étude avec quelques autres artistes dont Edmond Wagrez, le persuade de les rejoindre. C’est alors qu’il contribue, avec le musicien
Besozzi, selon la lettre de François Sabatier adressée à La Démocratie pacifique lors son décès, à diffuser les idées phalanstériennes en en propageant la littérature auprès de plusieurs artistes de Rome, dont Ottin, Farochon et « en partie » Papety, qu’il rejoint à Rome en 1842.

Si, comme Besozzi l’écrit également à La Démocratie Pacifique, « comme phalanstérien, Aug. Bouquet n’[est] guère connu, il n’[a] jamais agi ostensiblement pour l’idée », il est à l’initiative [4] avec Ottin, du décor « fouriériste » du palais Ungher de Florence que François Sabatier entreprend de restaurer pour sa jeune épouse, Carolina Ungher. Bouquet s’occupe de l’exécution des huit tableaux du salon. Souffrant continuellement des poumons, son travail s’en ressent. Seuls cinq des huit tableaux programmés sont alors réalisés dans l’atelier, lorsqu’il décède. L’annonce de son décès paraît dans La Démocratie pacifique sous la forme de deux lettres, l’une de M.S. [Sabatier ?], l’autre de Besozzi. L’amitié que François Sabatier et Carolina Ungher portent à Auguste Bouquet les conduit à recueillir sa fille Louise, future épouse du patriote sicilien Michele Amari, sénateur et ministre de l’Instruction publique du royaume d’Italie.

L’annonce de la mort de Bouquet
La Démocratie pacifique