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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Catineau, (Pierre-) Henri
Article mis en ligne le 28 mars 2009
dernière modification le 15 décembre 2013

par Desmars, Bernard

Né le 10 juin 1813, à Poitiers (Vienne), décédé le 6 juin 1884 à Châtellerault (Vienne). Officier d’artillerie.

Fils d’un imprimeur-libraire (Etienne-Pierre-Julien Catineau, éditeur au début du XIXe siècle de l’Annuaire du département de la Vienne), Henri Catineau entre à l’Ecole polytechnique en 1832, avant de rejoindre l’Ecole d’application de l’artillerie à Metz en 1834. Il se marie avec Laure-Lucile Rubin, fille d’un propriétaire (née en 1819 à Richelieu, Indre-et-Loire, et décédée à Châtellerault le 5 octobre 1872) [1].
Il passe une grande partie de sa carrière à la poudrerie du Ripault, près de Tours (Indre-et-Loire), dont il est le directeur à partir de 1865 ; il prend sa retraite en 1869 - il est alors chef d’escadron - mais reprend du service pendant la guerre de 1870-1871 avant de repartir définitivement à la vie civile en 1871. Les fiches d’inspection le décrivent comme un « officier supérieur très estimable pour son dévouement à ses devoirs, la loyauté de son caractère ; [il] sert avec zèle et intelligence » [2]. Il est fait chevalier (1858), puis officier (1868) de la Légion d’honneur.
Dans une lettre de février 1848, il dit avoir été « fait phalanstérien à Châtellerault » par un autre officier ; il est alors l’un de ceux qui versent une « rente » à l’Ecole afin d’assurer son existence matérielle [3]. A la fin des années 1860, il soutient les efforts de Barrier pour reconstruire le mouvement fouriériste et souscrit pour 1000 fr au capital de la société fondée en 1866 pour exploiter la Librairie des sciences sociales et organiser l’Ecole sociétaire [4] ; assez rapidement il s’interroge sur la confiance qu’il doit accorder aux dirigeants du mouvement [5]. Jusqu’au début des années 1880, il se prononce lors des assemblées générales d’actionnaires contre la dissolution de la librairie, proposée par quelques condisciples, et continue à envoyer de l’argent pour soutenir son existence. Abonné au Bulletin du mouvement social qui paraît entre 1872 et 1879, il n’hésite pas à exprimer ses critiques envers les rédacteurs quand il estime qu’ils ne sont pas assez fidèles aux idées phalanstériennes. Il accorde une grande importance à la religion, et dénonce la confusion et considère que « le cléricalisme [est une] question très mal traitée dans le Bulletin, qui trop souvent confond le cléricalisme avec la religiosité » [6].
Il est très intéressé par le Familistère fondé à Guise par Jean-Baptiste Godin, et souligne la filiation fouriériste de ce dernier : « Est-il bien certain que M. Godin, quelle que soit sa valeur personnelle, eut l’idée de son familistère si Fourier n’avait rêvé son phalanstère [...] En fait M. Godin est un expérimentateur des idées de Fourier », même si ce n’est que « d’une partie seulement de ses idées » [7]. Lecteur du Devoir, la revue publiée par Godin, Catineau séjourne au familistère du 28 au 31 mai 1881 ; suite à sa visite, il forme le projet d’un familistère à Châtellerault, autour de la manufacture d’armes de guerre [8].