Né à Contes-Selos (Savoie) le 9 mars 1856, mort à Paris le 28 mai 1937. Journaliste, rédacteur en chef du quotidien Le Soir.
Fils d’un paysan, il rejoint Nice pour trouver un emploi et devient commis dans une boutique de nouveautés. Il crée un journal satirique, Le Diable à quatre où il dénonce les malversations de la municipalité niçoise. Il est condamné à cinq ans de prison pour chantage et 8 000 francs d’amende, par défaut car il a quitté la France entre temps avec l’anarchiste Moineau et Antoinette Durand le Gros qu’il vient d’épouser (elle est la future citoyenne Sorgue). Au Brésil il tente de fonder une communauté de type fouriériste mais il doit rentrer en France, ruiné, au bout de quelques mois. En pleine crise boulangiste il fait reparaître Le Diable à quatre. Repéré par la police, sous le coup de son ancienne condamnation, il quitte la France pour Bruxelles. Là il rejoint la rédaction du Soir (1888) dont il devient le rédacteur en chef inamovible durant un demi-siècle. Signant ses articles par ses pseudonymes D’Arsac ou Piccolo, il est l’ami de Maeterlinck, d’Eugène Baie et du sculpteur Victor Rousseau. En 1899, il réclame dans son journal le droit de vote des femmes. Lors de la Première Guerre mondiale, il doit quitter la Belgique : son nom figure sur la liste noire des Allemands. Réfugié en Italie, il collabore au Popolo d’Italia de Mussolini puis le combat farouchement quand celui-ci passe du socialisme au fascisme. De 1917 à 1918, il collabore à La Victoire, de Gustave Hervé. De retour à Bruxelles après la guerre, il reprend la rédaction du Soir, dénonce le rexisme. Il meurt le 28 mai 1937 d’une syncope foudroyante, à hauteur de Paris, dans le train Nice-Bruxelles.