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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Briau, René-Marie
Article mis en ligne le 10 octobre 2009
dernière modification le 24 février 2023

par Sosnowski, Jean-Claude

Né au Louroux-Béconnais (Maine-et-Loire) le 23 novembre 1810. Décédé en août 1886 à Paris. Médecin et bibliothécaire de l’Académie de médecine.

Briau, docteur en médecine, domicilié 10 rue du Petit-Bourbon-Saint-Sulpice à Paris depuis 1839, est signalé parmi les principaux travailleurs appartenant à l’Ecole sociétaire en 1841. Il fréquente les réunions populaires du groupe du Nouveau monde [1]. Il exerce durant deux années aux Néothermes [2], institut d’hydrothérapie situé 48 rue de la Victoire [3] que possède Arthur de Bonnard. Il s’agit de René-Marie Briau, qui après avoir été élève au collège de Beaupréau (Maine-et-Loire) et à l’Ecole préparatoire de médecine d’Angers, achève ses études supérieures à la Faculté de médecine de Paris et est reçu docteur en médecine en 1836 [4], la mếme année qu’Emile Chevé, Charles Moreau, médecin à Saulieu (Côte-d’Or), disciple de Victor Considerant [5] et Edouard Ordinaire qui soutient alors sa thèse sur la phrénologie. Installé en 1838 au 31 rue des Fosses-Montmartre, puis en 1842, au 41 rue de la Victoire à proximité des Néothermes, il ne semble pas avoir de cabinet à Paris entre 1843 (il réside alors 52 rue Laffitte) et 1845. Il est à nouveau mentionné dans les annuaires dans cette même rue, à différents numéros, à partir de 1846 [6]. René-Marie Briau est fils de René-François Briau, sculpteur et de Marie-Anne Barrault. Il épouse en février- mars 1854, Mlle Bernier, résidant à Belleville [7].

Doté d’une solide culture classique, helléniste reconnu, René-Marie Briau devient bibliothécaire de l’Académie impériale de médecine en 1855. Il s’illustre par la publication d’ouvrages sur l’histoire de la médecine antique, dont un premier écrit sur la Chirurgie de Paul d’Egine, qui le place, selon les critiques, dans la mouvance d’Emile Littré, en tant que « libre collaborateur » [8] et mérite le patronage du chartiste et professeur de langues orientales Hase, auquel il dédie cet ouvrage et dont il déclare avoir été auditeur. Il est également spécialisé dans l’étude de la phtisie (tuberculose) [9], s’intéresse toujours à l’hydrothérapie, occupe des fonctions d’inspecteur des eaux de Cauterêts (Haute-Pyrénées) ou bien de médecin consultant de l’établissement des Eaux-Bonnes (Pyrénées Atlantique). Briau s’oppose à l’homéopathie à laquelle sont attachés certains fouriéristes [10], pratique qu’il considère comme « extra-médicale » [11]. S’opposant au « dynamisme vital » ou vitalisme, il se revendique comme tenant de l’animisme [12], doctrine héritée d’Aristote, de Thomas d’Aquin et renouvelée au début du 19e siècle par Stahl, expurgée des exagérations de ce dernier par la Revue médicale de Sales-Giron et les écrits de Francisque Bouillier [13] et Joseph Tissot [14], auteurs ayant été parmi les premiers, même de manière critique ou hostile à rendre justice aux idées sociétaires et à les présenter comme « des faits puissants dans le domaine intellectuel » [15]. En 1859, Briau, alors secrétaire général de la Société des médecins du 2e arrondissement de Paris, conserve à défaut d’une idée, au moins un vocabulaire hérité de l’Ecole sociétaire, « l’Association » [16], pour défendre les intérêts des médecins contre l’exercice illégal de la médecine. Néanmoins, Briau paraît n’avoir aucune implication dans la fondation de l’Association générale de prévoyance et de secours mutuels des médecins de France créée en septembre 1858 [17]. Chevalier de la Légion d’honneur le 16 juin ou 13 juillet 1856 [18], il est élevé au rang d’officier le 13 août 1866. Le 21 décembre 1858, il devient également chevalier de l’Ordre du Sauveur de Grèce.