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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Gaspart, Etienne Auguste Marie
Article mis en ligne le 19 mars 2011
dernière modification le 3 novembre 2014

par Sosnowski, Jean-Claude

Né le 19 octobre 1809 à Livourne (Toscane, Italie). Décédé le 26 janvier 1880 à Paris. Chapelier à Paris. Membre de la Société des magnétiseurs spiritualistes de Paris.

Etienne Gaspart est fils, - semble-t-il aîné -, de Charles Auguste Joseph Gaspart, employé, ancien receveur des douanes lors de son décès en 1853, et d’Adelaïde Ducat, tous deux originaires du département du Nord. Sur les quatre frères, nés dans le Nord de 1813 à 1828, l’un César (né en 1813) est chapelier comme Etienne, un autre Eugène Antoine (né en 1823), marchand de châle [1], et l’épouse de ce dernier modiste. Le 14 mai 1836, Etienne Gaspart épouse, à Paris (3e arrondissement), Joséphine Lambert, née à Mercey (Haute-Saône), le 4 décembre 1807, fille d’un propriétaire de Haute-Saône. Etienne Gaspart est installé chapelier au 3 rue du Coq Héron à Paris. En 1880, son décès est déclaré entre autre par son fils Auguste Joseph Etienne Gaspart, employé à la préfecture et résidant avec lui au 6 rue de l’abbaye à Paris (6ème arrondissement) [2].

En 1845, « fabricant de chapeaux et [...] phalanstérien, chapelier » toujours établi à Paris, 3 rue du Coq Héron en 1845, Etienne Gaspart offre une remise sur ses chapeaux sous forme d’un « billet de prime, échangeable dans les bureaux du journal La Démocratie pacifique contre des publications de l’école sociétaire pour une valeur de 2 fr. à 2 fr. 50 c. ». Gaspart, connu et apprécié de Considérant et Cantagrel, souhaite ainsi consacrer une grande partie de ses bénéfices « à étendre la propagation des idées d’organisation du travail, d’association, en un mot de la théorie sociétaire de Fourier ». Fidèle à la cause phalanstérienne, il insère régulièrement des annonces dans La Démocratie pacifique de 1846 à février 1848, accompagnées par le signe distinctif « ⁂ » signalant les publicités émanant d’un « phalanstérien dévoué » [3]. La Révolution de février ne paraît pas l’éloigner de l’Ecole sociétaire. Alors qu’en juillet, cette marque distinctive disparaît de l’annonce publiée dans le numéro du 3 juillet, elle est à nouveau accolée à celles insérées dans plusieurs numéros d’octobre 1848.

Une annonce dans La Démocratie pacifique
La Démocratie pacifique, 21 novembre 1847


Il fréquente alors Louis-Alphonse Cahagnet, et s’intéresse au magnétisme et somnambulisme, testant sur lui-même l’absorption de hashish afin d’atteindre un « état somnambulique » qu’il rapproche du « passage de notre état spirituel que nous nommons la mort » [4]. Il est membre de la Société des magnétiseurs spiritualistes de Paris fondée le 27 novembre 1848, société prétendument inspirée par Swedenborg. Gaspart en devient trésorier en 1851, à la suite de Cahagnet. Cahagnet est critique vis à vis de l’école sociétaire et de la réflexion menée sur la métempsycose et la « transmigration [des âmes] dans des groupes qui doivent former l’harmonie universelle. Ce système n’est qu’une création de mots qui sont loin de satisfaire la raison », écrit-il, le perfectionnement de l’homme nécessitant « non pas huit cents transformations à subir, mais des millions de milliards » [5].

L’activité de chapelier de Gaspart semble florissante au regard des annonces répétées parues dans les journaux. En mai 1850, son magasin est transféré « rue Vivienne vis à vis le passage Vivienne ». E. Gaspart est l’inventeur d’un chapeau de soie « imperméable à la sueur », puis en 1852, d’un « chapeau mécanique qui surpasse tous les systèmes connus ». Le 16 janvier 1852, il effectue une demande de brevet, en association avec son frère César Auguste Gaspart, pour une « mécanique de chapeau fléchisseuse et réfléchisseuse instantanément par un effet rétroactif, le chapeau étant posé sur la tête » [6]. Le système permet la flexion des branches sous la pression d’un corps extérieur et le redressement lorsque la pression cesse. En 1854, les deux frères installés 68 rue Rambuteau améliorent le système par une double flexion obtenue par « un ressort à boudin » [7]. Néanmoins, sa boutique de chapelier est déclarée en faillite le 15 juin 1876 pour insuffisance d’actifs.

Une annonce dans La Presse
La Presse, 19 mai 1850