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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Troncy, Benoît (-Marie)
Article mis en ligne le 23 mars 2014

par Sosnowski, Jean-Claude

Né le 12 juin 1807 à Azolette (Rhône). Décédé le 13 avril 1885 à Beaujeu (Rhône). Dévideur, fabricant de couvertures, négociant puis propriétaire à son décès. Membre du Groupe phalanstérien des travailleurs de Lyon. L’un des fondateurs d’une boulangerie sociétaire à Lyon en mars 1847. Président du Club de l’Égalité en mai 1848.

Benoît (-Marie) Troncy est le fils d’Antoine Troncy, propriétaire à Azolette et de Claudine Coppier décédée lorsqu’il épouse Marguerite Revolon, ouvrière en soie le 28 mars 1830 à La Guillotière (auj. commune de Lyon). Le couple réside 10 rue de Gadagne à Lyon en 1834 lors de la naissance d’un second enfant, Marie-Thérèse. Lors du banquet de l’anniversaire du décès de Fourier organisé par le Groupe phalanstérien des travailleurs de Lyon, en octobre 1844, Troncy porte « un toast à l’union des ouvriers ». Il est probablement présent à celui d’octobre 1847 lors duquel sa fille Marie-Thérèse prononce un vœu « à la réalisation du premier phalanstère d’enfants » [1]. Avec Guy et Favre, Benoît Troncy est l’un des fondateurs de la boulangerie sociétaire établie 20 rue de la Vieille en mars 1847 [2].

Lors des élections législatives d’avril 1848, le nom de Troncy est proposé parmi les possibles candidats pour l’arrondissement de Villefranche. La Tribune lyonnaise dit de lui qu’il est « digne de représenter le petit commerce, classe trop négligée ; ce citoyen a de grandes connaissances, en agriculture, en industrie, en socialisme ; nous ne parlerons pas de son républicanisme, il l’a prouvé aux barricades de St Méry, en avril 1834 [sic] » [3]. Il est membre du Club de l’Égalité [4]. Il représente son club au Comité général des Clubs [5]. Le 11 mai 1848, il est élu à l’unanimité président du Club de l’Egalité, à la suite de la démission d’un autre phalanstérien, Pezzani, accusé d’avoir eu « un rôle actif […] dans la manifestation en faveur du maintien de la statue de Louis XIV » [6]. Lors de la même séance, il se présente comme un ardent défenseur des institutions démocratiques et dénonce « les menées du citoyen Véricel, président d’un club aux Brotteaux, pour amener une collision armée de la part des ouvriers des chantiers nationaux […]. L’amélioration de leur sort ne peut être instantanée, mais elle arrivera certainement par le jeu régulier des institutions démocratiques ». Le 6 juin, il fait adopter à l’unanimité un vœu de « félicitation aux Représentants du peuple qui ont refusé l’autorisation de poursuivre le citoyen Louis Blanc » [7]. Toujours domicilié au 10 rue de Gadane, il est chargé d’aider les citoyens de la troisième section électorale, ayant des difficultés à obtenir leur carte d’électeur, à faire valoir leurs droits [8]. Le 26 juin, il s’oppose à un projet présenter par un autre membre du club de l’Egalité, le citoyen Dassin, projet qui ferait que l’État octroierait une rente de 1 000 francs à chaque individu à sa naissance afin qu’il puisse se livrer à une activité industrielle [9]. Le 6 juillet, alors que Marius Chastaing est menacé d’exclusion pour s’être opposé à un projet du Club central, projet qui le conduirait à se prévaloir d’une supériorité sur les clubs qui le composent, Troncy fait partie des membres du Club de l’Égalité qui prennent sa défense et rejettent tout ostracisme [10].

Lors du mariage de sa fille en 1861 à Lyon, veuf, Benoît Troncy demeure à Azolette.