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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Riby, Joseph Alexandre (Baptiste)
Article mis en ligne le 20 mai 2014

par Desmars, Bernard

Né le 23 août 1814, à Tripleville (Loir-et-Cher), décédé le 18 avril 1883 à Marchenoir (Loir-et-Cher). Notaire, puis propriétaire. Maire de Josnes dans les années 1860 et 1870. Beau-frère d’Augustin Houdin. Soutient le candidat fouriériste aux élections législatives de 1849. Actionnaire de Réunion (Texas).

Joseph Alexandre Riby naît dans une famille de cultivateurs : c’est la profession de son père lors de sa naissance et celle de ses deux frères au moment de son mariage.

Lors du recensement de 1841, il demeure à Josnes et il est mentionné comme « successeur désigné du notaire » Armand Berthier, au domicile duquel il réside déjà et qui quitte Josnes peu après. Il est voisin d’Augustin Houdin, précédent notaire. Ce voisinage entre Houdin et Josnes dure peu – le premier s’installe peu après à Saint-Léonard – mais les deux hommes demeurent en relations : Riby se marie en 1841 avec Madeleine Eulalie Fauconnet, fille d’un artisan (maréchal) de Saint-Léonard, et sœur de Marie-Joséphine Fauconnet, l’épouse d’Augustin Houdin, d’ailleurs témoin lors de la cérémonie ; tous les deux ont des convictions fouriéristes, même si Houdin montre davantage d’ardeur et de constance que Riby dans l’engagement au service de la cause sociétaire.

Au printemps 1849, ce même Augustin Houdin, juge de paix, accueille à Saint-Léonard François Cantagrel, candidat aux élections législatives ; puis il l’emmène à Josnes chez Joseph Alexandre Riby ; après le dîner, Cantagrel est conduit par les deux hommes à la mairie où il expose son programme devant des habitants de la commune. Cette participation à la campagne électorale en faveur d’un candidat socialiste vaut à Houdin et à Riby d’être tenus en suspicion par les autorités et par certains habitants : « que d’imputations injurieuses et absurdes » leur sont adressées, se plaint Houdin ; mais « plus ces accusations étaient violentes et perfides et multipliées, plus mon beau-frère et moi avons cru de notre honneur et de notre devoir de maintenir hautement notre communion de principes politiques avec M. Cantagrel, pensant qu’aux yeux des hommes de sens, nos caractères, nos antécédents et notre position de fortune réfutaient plus haut que tout le reste de pareilles absurdités » [1].

D’après le recensement de 1851, alors que sa femme est protestante, Joseph Alexandre Riby est de confession catholique, de même que les deux enfants du couple, Edouard et Léonce, 8 et 6 ans ; pourtant, il contribue très fortement par ses dons à la construction du temple élevé à Josnes au début du Second Empire [2].

Riby, comme Houdin et probablement par son intermédiaire, contribue financièrement à la formation de la colonie fouriériste de Réunion. A la fin des années 1850, il est en affaires avec François Santerre, l’un des colons restés sur place après la fin de l’expérience communautaire ; Santerre « négocie à bon compte des parcelles en paiement différé auprès d’actionnaires de la Société qui ont récupéré sous forme de terres une partie de leur mise mais ne sont pas en mesure de les exploiter eux-mêmes » [3]. Riby est sans doute dans cette situation ; il correspond avec Santerre et s’appuie sur lui pour faire enregistrer la propriété des terres, avant de les lui céder [4].

En 1861, il est nommé maire de Josnes par le préfet, ce qui suggère qu’il s’est rallié au régime ou, en tout cas, qu’il ne manifeste plus ses sympathies républicaines et fouriéristes. Lors du recensement de 1866, il est présenté à la fois comme notaire et comme maire ; en 1872, il semble avoir abandonné son étude notariale et n’apparaît plus que comme propriétaire et maire ; il occupe cette fonction municipale jusqu’à la fin des années 1870. Au recensement de 1881, il est « notaire honoraire ». Il meurt à Marchenoir, dans une maison appartenant à son beau-frère Augustin Houdin, qui effectue la déclaration du décès en mairie. Le règlement de la succession du couple (Madeleine Eulalie Fauconnet décède en octobre 1883, quelques mois après son mari), dont s’occupe encore Houdin, montre son aisance ; il est propriétaire de plusieurs maisons et de nombreux biens fonciers (près d’une centaine d’hectares), l’ensemble représentant un capital de plus de 180 000 francs [5].