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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Minsinger, François
Article mis en ligne le 12 novembre 2014
dernière modification le 11 décembre 2023

par Sosnowski, Jean-Claude

Né en début d’année 1797. Décédé le 5 juillet 1850 à Paris (Seine). Ébéniste, fabricant de meubles à Paris. Colon de Condé-sur-Vesgre (Seine-et-Oise, auj. Yvelines) en 1833 puis de Cîteaux (Saint-Nicolas-lès-Cîteaux, Côte-d’Or) de 1841 à 1846.

François Minsinger est un des « travailleurs appartenant à l’École sociétaire » [1] ; Il fabrique « des écrans, des jardinières, des bureaux de dames faits si coquettement, avec un tel goût et une telle légèreté, que […] dans les premier salons, on ne trouverait rien de plus élégant et de plus distingué » [2]. Il est un « artisan habile [qui] excelle au plus haut degré dans la confection de meubles de fantaisie » ; ses produits « sont recherchés jusqu’en Amérique » [3].
Son engagement phalanstérien est ancien. Il est un des premiers membres de l’École sociétaire à se rendre à Condé-sur-Vesgre en 1833. Cet engagement ne nuit pas à ses affaires ; cette même année 1833, en septembre, il s’associe à Jacques-Antoine Cherreau, tourneur en bois au sein d’une société formée en nom collectif pour six ou neuf ans et dont « le but est la confection et la vente de tous les objets d’ébénisterie et de tourneur » [4]. Le capital de la société se divise de la manière suivante : Cherreau établi 195 rue Saint-Antoine contribue pour « 3500 fr […] en outils, ustensiles et marchandises ». Minsinger qui réside à cette époque 6 rue Jarente à Paris apporte « 2200 fr. […], 1000 fr. en outils, ustensiles et marchandises, et 1200 fr, en espèces ». Il s’installe à l’adresse de son associé, 195 rue Saint-Antoine, 3 impasse Guéménée [5]. Minsinger contribue également « pour beaucoup à la fondation de la première boulangerie véridique » [6], probablement celle d’Andron en 1838. Il soutient la propagande populaire et l’organisation des « réunions à Belleville » [7] du graveur Fugère. Dès 1840, il est membre du Comité de la Souscription phalanstérienne pour la fondation du premier phalanstère, projet initié dans la mouvance du journal Le Nouveau Monde de Czynski [8]. Il participe pour cinq francs à « la mise au jour » [9] du Plan pour l’établissement comme germe d’harmonie sociétaire d’une maison rurale industrielle d’apprentissage pour 200 élèves de toutes classes, garçons et filles, de 5 à 13 ans..., projet de Guilbaud. En 1841, Le Premier Phalanstère, journal publié spécialement pour la fondation d’un phalanstère d’enfants selon les derniers vœux de Fourier [10], projet concurrent [11] de celui du centre parisien de l’École sociétaire dirigé par Victor Considerant, relève son nom parmi les premiers souscripteurs [12]. Sa contribution est cependant très modeste au regard d’autres contributeurs ; il verse 1 franc. Cette même année, il quitte Paris pour participer à l’expérience de Cîteaux où il travaille « aux machines » [13]. Il y est recensé dès le 1er janvier 1842 [14]. Il est alors âgé de 45 ans. L’ont accompagné dans cette aventure, sa femme Madeleine, âgée de 51 ans et son fils de 17 ans, Guillaume. Cantagrel indique qu’en novembre 1844, il est « le seul phalanstérien qui reste là [et qu’il] se rappelle au souvenir de Considerant » [15]. Il est encore à Cîteaux début 1846 ; George Young signale qu’il lui a fait souscrire un abonnement à La Phalange [16]. D’après les mouvements de son compte ouvert à la Caisse d’épargne de Dijon le 23 juin 1844, il quitte Cîteaux le 15 juin 1846 en obtenant un remboursement de 25,35 francs [17]. La colonie est alors vendue. Il retourne probablement à Paris où il décède au 42 (ou 52), rue Fontaine-du-Roi en 1850 à l’âge de 53 ans et 6 mois. Selon l’almanach « Didot-Bottin », de 1853 à 1862, un ébéniste du nom de Minsinger, fort probablement son fils Guillaume, est installé au 42 de cette rue. C’est l’adresse donnée lors du mariage de ce dernier avec Hélène-Delphine Welchman le 28 septembre 1850, quelques semaines après le décès de François Minsinger.