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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Mangin, Nicolas
Article mis en ligne le 12 juillet 2020
dernière modification le 17 janvier 2023

par Sosnowski, Jean-Claude

Né vers 1807. Employé des chemins de fer en France puis agriculteur au Brésil. Membre de la colonie phalanstérienne du Sahy (São Francisco do Sul, Santa Catarina, Brésil). Membre de la Société industrielle du Sahy en août 1844.

Nicolas Mangin est cité par l’auteur de la lettre témoignage sur le phalanstère du Sahy dirigé par Benoît Mure, publié en 1842 et intitulé Phalanstère du Brésil. Voyage dans l’Amérique méridionale [1]. La narratrice de la lettre est hébergée à la fin juillet 1842 par la famille Mangin dans la maison Picot, du nom du rédacteur en chef du Jornal do Commercio de Rio de Janeiro. La maison Picot est « une halte à l’entrée des bois vierges ». Un champ est semé en bordure de forêt et « une boulangerie […] fournit le pain à toute la colonie. La maison est vaste et suffit au logement des colons qui n’ont point encore pu s’installer dans le Sahy » [2]. Mangin conduit son hôte à l’intérieur du Sahy. Mangin est présenté comme le principal artisan du développement de la colonie :

C’est à ce courageux ingénieur que l’on doit l’ouverture du chemin qui mène au centre de la concession coloniale, pendant une longueur de 2,400 toises ; à travers les plus affreux précipices, par-dessus la cime d’une double chaîne de montagnes, il a conduit et tracé une ligne savante qui élude toutes les difficultés principales ; mais telles sont les brusques aspérités de ces gorges sauvages que dix-sept fois sa ligne s’est trouvée rompue, et que dix-sept ponts lui ont été nécessaires pour la renouer et assurer la communication des plaines centrales au rivage. Je ne suis pas ingénieur, mais grâce aux explications de M. Mangin, j’appréciai en partie le mérite de sa pénible création, dont la nécessité est évidente. Sans elle, pas de Sahy, sans le Sahy pas de phalanstère. Gloire à celui qui a pris possession du territoire sacré ! [3]

Le « chemin Mangin » [4] mène à une vaste plaine boisée au centre de laquelle « s’élève une colline de forme elliptique qui paraît être placée là comme le piédestal d’un immense monument […]. Déjà un vaste emplacement est défriché au sommet de ce monticule, et […] c’est là, [dit Mangin] que nous élèverons le premier phalanstère » [5].
Nicolas Mangin est l’un des seize colons de la colonie encore présent en 1843 lorsque Benoît Mure en confie la direction à Charles Leclerc. Il y vit avec sa femme et deux enfants [6].
Après s’être retrouvés le 10 octobre 1843, lors d’un banquet de célébration de l’anniversaire de la mort de Charles Fourier, les colons du Palmital et du Sahy se réunissent sous la houlette de Michel Derrion à la suite d’un accord passé avec Benoît Mure en mars 1844 (la colonie du Sahy ne compte alors plus que quatre colons).
Le 15 août 1844 est créée la « Société industrielle du Sahy » composée de vingt-quatre colons dont onze hommes parmi lesquels Nicolas Mangin, alors âgé de trente-sept ans, son épouse et leurs trois enfants, un fils de sept ans, deux filles de un et trois ans [7] (une fille est née durant l’année). Les colons réunis s’installent alors sur un terrain, « les Lymbes » acheté à son arrivée par Benoît Mure au bord de la baie à proximité de la maison Picot. À la différence des familles de Raymond Nénévé, de Michel Derrion et de Charles Leclerc ainsi que de quatre autres colons, la famille Mangin ne vit pas en communauté.
En août 1847, la famille est encore établie « aux Lymbes » et vit de l’agriculture [8]. Cependant, Mangin fait régulièrement le voyage pour Rio de Janeiro. Le 28 novembre 1843, il entre dans la baie de Rio de Janeiro à bord, selon les sources, de la goélette Maria [9] ou du yacht Imperatriz [10] en provenance de Rio de Sáo Francisco. Le 4 octobre 1845, il est de retour à Rio de Janeiro à bord du Bom Jezus [11]. Le 16 novembre 1847 [12], le 21 janvier 1848 [13] c’est à bord de la Maria da Gloria qu’il revient à Rio de Janeiro. Le 26 janvier 1851, il quitte le port de Rio de Janeiro à bord du brick Cascudo à destination de Paranagua. Il est accompagné d’un esclave [14]. En 1855, il est propriétaire de terres non loin du lieu-dit « Alvarenga ». Il est adepte de la médecine homéopathique ; le 10-08-1863, il remet un certificat de l’Institut Homéatique de Rio de Janeiro, daté 23 janvier 1847, l’autorisant à être soigné par ce système [15].