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Astrié, (François) Gaspard
Article mis en ligne le 30 novembre 2021

par Desmars, Bernard

Né le 13 mai 1799 à Ax, auj. Ax-les-Thermes (Ariège), décédé le 23 mai 1846 à Toulouse (Haute-Garonne). Médecin associant allopathie et homéopathie ; inspecteur des eaux thermales d’Ax. Maire de la commune d’Ax. Abonné au Phalanstère.

Gaspard Astrié est le fils d’un négociant et le petit fils d’un maître de forges [1]. Il fait ses études au collège de Toulouse et à celui de Sorèze (Tarn). Puis il s’inscrit à la faculté de médecine de Paris. Cependant l’agitation politique qui se développe dans cet établissement en 1822 entraîne sa fermeture par les autorités pendant quelques mois [2]. Comme d’autres étudiants, Gaspard Astrié se rend à Montpellier pour finir sa formation et soutenir sa thèse – Essai sur le bégaiement – en août 1824.

Il s’installe à Ax (Ariège) et se marie en 1826 avec Caroline Rolland la fille d’un médecin de la localité. Le couple a trois enfants : une fille et deux garçons (l’aîné devient médecin, le second avocat).

Il s’intéresse aussi aux effets thérapeutiques des eaux thermales d’Ax dont il devient l’inspecteur-adjoint, puis l’inspecteur titulaire [3]. Il fait la promotion des thermes d’Ax lors du Congrès méridional organisé en 1834 [4]. Il examine de nombreux malades qui fréquentent les eaux d’Ax. Il accumule ainsi 17 000 observations, que son fils aîné Gustave utilise quelques années plus tard pour sa thèse de médecine [5].

Associer l’homéopathie et l’allopathie

En 1833, il s’abonne au Phalanstère. Il est nommé en 1835 maire de la commune d’Ax, poste qu’il occupe jusqu’à son décès. Parallèlement à ses fonctions municipales, à ses activités médicales et aux recherches qu’il mène sur les eaux d’Ax, il se fait le défenseur de l’homéopathie, sur laquelle il fait un exposé lors du Congrès méridional de 1835. Il décide d’approfondir ses connaissances en séjournant pendant cinq semaines à Bordeaux et six mois à Paris pour y rencontrer des praticiens et suivre des enseignements. De retour à Toulouse, il publie en 1838 une brochure, Les Trois médecines, dans laquelle il déplore que l’homéopathie ne (supprimer) soit laissée de côté par nombre de ses confrères ; ce « dédaigneux silence est un assez bon moyen de conspirer contre une idée nouvelle » [6]. Dans son travail, après quelques considérations sur les systèmes philosophiques (matérialisme, spiritualisme et syncrétisme) qu’il relie aux « trois médecines », « l’allopathisme », « l’homœopathisme » et le « sympathisme », il insiste sur la nécessité d’utiliser leurs différentes ressources :

l’allopathiste exclusif est un médecin incomplet, aussi bien que l’homœopathiste exclusif, aussi bien que celui qui se bornerait à faire exclusivement de la médecine morale ou sympathique […] Les trois médecines, ou plutôt les trois faces de la médecine, se complètent l’une par l’autre. Si chacune d’elles trouve, dans son utilité particulière, la raison de son existence, elle doit comprendre que sa puissance est limitée, et que les droits des autres ne sauraient être supprimées. Le médecin ne doit pas sacrifier les hommes au désir de généraliser ou de restreindre un système quelconque ; il doit se servir de toutes ses ressources, et ne s’exagérer l’importance d’aucune [7].

Cependant la doctrine d’Hahnemann – sans doute à cause du « mépris du christianisme pour notre corps, pour notre guenille, pour la santé que Fourier, le phalanstérien, appelle le luxe interne de l’homme » [8] – étant récente, « le progrès actuel doit consister à développer, à mettre en relief la face homœopathique de la médecine, parce que cette étude, qui vient combler les lacunes de la science médicale, sera féconde en beaux résultats pour l’humanité » [9].

Dans cette brochure, Astrié fait rapidement allusion au magnétisme ; il « est méconnu et s’ignore lui-même. J’avoue, d’après ce que j’en ai observé, qu’il m’est impossible de n’y pas voir une grande espérance » [10].