Né le 18 septembre 1805 à Moulins (Allier), décédé le 13 juin 1868 à Paris (Seine). Artiste peintre, professeur de dessin. Membre de la Société lyonnaise de capitalisation et de la Société agricole et industrielle de Beauregard ; actionnaire de la Société en commandite exploitant la Librairie des sciences sociales.
Louis Joseph Peyronnet [1] est le fils d’un charron de Moulins. Élève d’Ingres à Paris, il s’installe bientôt à Lyon, où en 1828, il a un enfant avec Jeanne Josèphe Derveau, fille d’un cabaretier de Cambrai [2] ; il se marie avec elle en 1835, les deux parents légitimant alors l’enfant.
Louis Joseph Peyronnet est alors peintre dessinateur ; dans les recensements – il demeure côte Saint-Sébastien – il est successivement qualifié de dessinateur (1841), peintre (1846), peintre d’histoire (1851), artiste peintre (1856). Il est aussi professeur de dessin et « dessinateur pour la fabrique », c’est-à-dire pour les entreprises textiles [3].
D’après Marius Audin et Eugène Vial, il expose ses œuvres à Lyon de 1837 à 1867, et à Paris, en 1845, 1848 et 1868 [4]. Ainsi, en 1841, la Société des amis des arts présente deux de ses tableaux : Le comte de Blacas partant pour la Terre-Sainte et André de Brienne mourant sur le champ de bataille [5]. Il expose aussi à Grenoble, au salon de 1850 [6], et à Rouen, avec un tableau intitulé Blessés de l’armée d’Afrique [7]. Il peint principalement des scènes historiques ainsi que des épisodes liés à la conquête de l’Algérie.
Sous la Deuxième République, il siège au conseil municipal de Lyon [8]. Il est encore recensé dans cette ville en 1856. Cette même année, François Barrier et quelques fouriéristes lyonnais fondent la Société lyonnaise de capitalisation, qui a pour objectif de réunir des fonds devant servir à une entreprise phalanstérienne ; Louis Joseph Peyronnet est l’un des actionnaires de cette société [9].
Il s’installe vers 1860 à Paris, boulevard Rochechouart. Il fait partie des actionnaires de la Société agricole et industrielle de Beauregard (à Vienne, en Isère) dirigée par Henri Couturier [10]. Il prend une action de la société fondée par François Barrier et Jean-Baptiste Noirot, pour exploiter la Librairie des sciences sociales [11].
Dans les années 1860, il est parfois difficile de distinguer son activité artistique de celle de son fils Joseph Gustave, polytechnicien et officier d’artillerie, mais aussi dessinateur et peintre d’histoire – il est notamment l’auteur de plusieurs dessins représentant la bataille de Solférino –, également présent au salon de Paris.
En 1869, lors de l’assemblée générale de la Société de capitalisation de Lyon, François Barrier fait l’éloge du défunt :
bien connu à Lyon par son dévouement à la cause démocratique, [il] habitait Paris depuis quelques années. Il avait un caractère énergique et de profondes convictions ; mais les difficultés de la vie, les revers de la liberté, le désillusionnement sur les hommes et les choses, ont dû avancer la fin de cet homme de bien qui nous avait donné une preuve de sa sympathie pour nos idées en entrant dans notre Société [12].
[1] Dans son acte de naissance ainsi que dans son acte de mariage, son nom est écrit Péronnet ; mais à partir des années 1840, on lit Peyronnet dans la presse, dans les catalogues d’exposition ou encore dans l’acte de décès. Le plus souvent, il est prénommé Louis Joseph ; mais on trouve aussi Joseph et Louis Henri Joseph.
[2] L’enfant est d’abord déposé dans le tour de l’hôpital de Lyon avec un billet portant le nom de Gustave Peyronnet ; il est finalement prénommé Joseph Gustave Peyronnet. En février 1833, Louis Joseph Peyronnet reconnaît être le père de l’enfant.
[3] Nouvel indicateur de l’agglomération lyonnaise, divisé en trois parties, et suivi d’une liste des rues, quais et places, avec description des arrondissements, Lyon, Bajat, imprimeur, 1853, p. 424 et p. 117 (liste des « Dessinateurs pour la fabrique »).
[4] Marius Audin et Eugène Vial, Dictionnaire des artistes et ouvriers d’art du Lyonnais. Tome deuxième : M à Z, Paris, Bibliothèque d’art et d’archéologie, 1919, p. 113. Pour les expositions parisiennes, on retrouve les mêmes dates dans Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, III. – L.-Z, Paris, Librairie Gründ, 1939, p 473.
[5] L’Artiste en province (Entr’acte lyonnais). Journal des théâtres, de la littérature et des beaux-arts, 30 janvier 1842, n°42.
[6] Caroline Humbert, L’élaboration d’une culture artistique régionale : Grenoble et ses artistes, de 1796 à 1853, thèse d’histoire de l’art, université de Grenoble, 2016, vol. 1, p. 194.
[7] Ville de Rouen, Catalogue de la dix-neuvième exposition municipale, ouverte au musée de Rouen, le 1er octobre 1862, Rouen, Imprimerie de Giroux et Renaux, 1862, p.108.
[8] Annuaire du département du Rhône et du ressort de la cour d’appel pour 1849, suivi des Annales lyonnaises de 1848 ou histoire de notre temps, Lyon, Mougin-Rusand, 1849, p. 224-225 ; et A. Hodieu, Essais des nomenclatures lyonnaises municipales et autres de 1800 à 1865, suivis de divers opuscules sur des questions lyonnaises, Lyon, Librairie Thibaudier et Boin, 1866, p. 32.
[9] Archives nationales, fonds Fourier et Considerant, 10 AS 30 (681 Mi 49, vue), acte de société et statuts de la Société lyonnaise de capitalisation et de rente viagère.
[10] Bibliothèque municipale, Lyon-Part-Dieu, fonds Fernand Rude, carton 185, liste des personnes auxquelles et est envoyé le compte-rendu de l’année 1864.
[11] École normale supérieure, fonds Considerant, carton 13, dossier 1, lettres
[12] La Science sociale, 16 juin 1869.
Sources :
Archives nationales, fonds Fourier et Considerant, 10 AS 30 (681 Mi 49, vue), acte de société et statuts de la Société lyonnaise de capitalisation et de rente viagère.
École normale supérieure, fonds Considerant, carton 13, dossier 1, lettre non datée.
Bibliothèque municipale, Lyon-Part-Dieu, fonds Fernand Rude, carton 185, liste des personnes auxquelles est envoyé le compte rendu de l’année 1864.
Archives départementales du Nord, état civil de Cambrai, acte de naissance de Jeanne Josèphe Derveau, 17 germinal an 12 (7 avril 1804) (en ligne sur le site des Archives départementales du Nord, vue 981/1141).
Archives départementales de l’Allier, 2 Mi EC 196 41, état civil de Moulins, acte de naissance de Louis Joseph Peyronnet, 2e jour complémentaire an 13 (19 septembre 1805), (en ligne sur le site des Archives départementales de l’Allier, vue 275/863).
Archives municipales de Lyon, état civil de Lyon, acte de naissance du 12 mai 1828 (en ligne sur le site des Archives municipales, vue 268/403).
Archives de Paris, V4E 2214, état civil du 18e arrondissement, acte de décès, 13 juin 1868 (en ligne sur le site des Archives de Paris, vue 27/31)
Archives municipales de Lyon, 2E318, état civil, acte de mariage, 12 août 1835 (en ligne sur le site des Archives municipales de Lyon, vue 93/366).
Archives départementales du Rhône, recensement de la population lyonnaise en 1841, 1846, 1851 et 1856 (en ligne sur le site des Archives départementales du Rhône->https://archives.rhone.fr/search/results?formUuid=e47668b4-15f2-4292-9287-9741bdf15f04&sort=date_asc&mode=list&0-controlledAccessGeographicName%5B%5D=LYON&1-title=saint-sébastien&2-date=&3-date_begin=&3-date_end=]).
Nouvel indicateur de l’agglomération lyonnaise, divisé en trois parties, et suivi d’une liste des rues, quais et places, avec description des arrondissements, Lyon, Bajat, imprimeur, 1853, 213 p.
Alphonse Hodieu, Essais des nomenclatures lyonnaises municipales et autres de 1800 à 1865, suivis de divers opuscules sur des questions lyonnaises, Lyon, Librairie Thibaudier et Boin, 1866, XXIV-227-195 p.
Annuaire du département du Rhône et du ressort de la cour d’appel pour 1849, suivi des Annales lyonnaises de 1848 ou histoire de notre temps, Lyon, Mougin-Rusand, 1849.
L’Artiste en province (Entr’acte lyonnais). Journal des théâtres, de la littérature et des beaux-arts, 30 janvier 1842, n°42.
La Science sociale, 16 juin 1869 (en ligne sur Gallica).
Bibliographie :
Marius Audin et Eugène Vial, Dictionnaire des artistes et ouvriers d’art du Lyonnais. Tome deuxième : M à Z, Paris, Bibliothèque d’art et d’archéologie, 1919, 370 p.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, III. – L.-Z, Paris, Librairie Gründ, 1939, 1160 p. (en ligne sur Gallica).
Caroline Humbert, L’élaboration d’une culture artistique régionale : Grenoble et ses artistes, de 1796 à 1853, thèse d’histoire de l’art, université de Grenoble, 2016, 2 volumes (en ligne sur Hal SHS->https://halshs.archives-ouvertes.fr/tel-01497820/]]).
Emile Bellier de la Chavignerie et Louis Auvray, Dictionnaire général des artistes de l’École française depuis l’origine des arts du dessin jusqu’à nos jours – Architectes, peintres, sculpteurs, graveurs et lithographes, Paris, Librairie Renouard, 1885, tome 2, (en ligne sur Gallica).
Sitographie :
Notice Joseph Gustave Peyronnet sur la Famille polytechnicienne, sur le site de la Bibliothèque de l’École polytechnique.
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