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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Atger, Marcel
Article mis en ligne le 12 juillet 2007
dernière modification le 16 février 2008

par Grandjonc, Jacques

Mort à Lambessa en 1855. Avocat et propriétaire foncier, sous-commissaire du Gouvernement provisoire à Lodève (Hérault) en mars-avril 1848, « organisateur » des ouvriers de cette ville, journaliste socialiste, victime du coup d’État du 2 décembre 1851. Probablement lié aux milieux fouriéristes de l’Hérault.

Selon la lettre du procureur Zangiacomi à un juge d’instruction en mars 1841, Atger est (ou a été) inculpé de participation à la Jeune Italie. Il est inscrit au barreau de Montpellier et possède des terres en Algérie, lorsque, le 16 mars 1848, il est nommé sous-commissaire du Gouvernement provisoire à Lodève. Dans une proclamation à ses administrés, il affirme son dévouement à la cause populaire et sa foi démocratique.

Lors d’une émeute d’ouvriers qui attaquent les prisons de Lodève, il s’interpose et réussit à éviter toute collision entre la garde nationale et les émeutiers. Les fabricants de draps ne cachent pas leur mécontentement et portent plainte contre Atger qui résigne ses fonctions le 13 avril. Sa lettre de démission, adressée aux commissaires du Gouvernement dans l’Hérault, est un vigoureux réquisitoire contre l’égoïsme et l’inintelligence des patrons en même temps qu’une condamnation de l’autorité supérieure qui « n’a pas vu, dans cette opposition de quelques privilégiés, les pièges que tendaient à la révolution les représentants du monopole et de la féodalité industrielle ». À la nouvelle de son départ, les ouvriers lui écrivirent en ces termes : « Votre cœur a senti les souffrances de notre classe si longtemps déshéritée ; ce lien du coeur qui nous unit sera désormais indissoluble ; partout et toujours les ouvriers de Lodève vous proclament leur bienfaiteur et leur ami. » Il n’en faut pas davantage pour que le sous-préfet, le 22 septembre 1851, se plaigne du fait que les ouvriers de la ville ont été organisés par Atger. Cependant aux élections législatives du 20 mai 1849, celui-ci n’a obtenu que 24 666 voix et n’a pas été élu.

Tandis qu’il est directeur politique et rédacteur en chef de L’Indépendant, les sociétés ouvrières de Lodève proposent, le 29 juin 1849, de lui fournir des renseignements pour un travail qu’il prépare sur « l’organisation sociétaire » de la fabrique de draps de cette ville.

Le 5 novembre 1849, à la suite d’une polémique de presse, il se bat en duel avec Félix Dupin, rédacteur en chef du journal légitimiste L’Écho du Midi et le blesse, ce qui lui vaut une condamnation à 25 francs d’amende et aux dépens. Atger est arrêté dans l’après-midi du 3 décembre 1851 à la réunion républicaine tenue dans la salle du Manège de Montpellier. Il est transporté en Algérie le 25 février 1852, et il y meurt.

Atger connaît sûrement les fouriéristes de l’Hérault et par eux les grandes idées de Charles Fourier. Voir Peyrottes J.-A.