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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Chomette, Jean-Jacques
Article mis en ligne le 27 mars 2009

par Léger, Astrid

Né à Saint-Rémy-sur-Durolle (près de Thiers), le 23 décembre 1820. Domicilié à Thiers et marié. Expert-géomètre et notaire, militant républicain avancé.

Fils d’un notaire de Saint-Rémy, il entre à Polytechnique mais donne bientôt sa démission pour s’occuper de politique. Avant 1848, il milite dans les rangs républicains les plus avancés notamment à Thiers. Il semble non seulement acquis au fouriérisme mais représentant de l’Ecole dans la région de Thiers. En 1848, il entre au Conseil municipal de Thiers où il parle en faveur de la liberté et de l’instruction. Homme fortuné de la commune de Saint-Rémy-sur-Durolle, il en devient maire la même année. Ce membre de la Société républicaine de Thiers est préoccupé de la propagation des doctrines socialistes et de l’instruction du peuple des campagnes.

Sa conviction républicaine est très profonde et se traduit parfois par des actes de désobéissance. Ainsi, après les législatives de mai 1849, Chomette, en tant que maire de Saint-Rémy, reçoit l’ordre de faire enlever l’arbre de liberté de sa ville, mais il refuse. Les gendarmes doivent se rendre sur place et réquisitionner deux ouvriers de Thiers pour abattre l’arbre. Le 3 janvier 1849, il a déjà été condamné à trois mois de prison pour coups et blessures, puis le 3 août 1850 à deux mois pour fabrication de poudre. Entre-temps, le 18 septembre 1849, il est nommé notaire à Saint-Rémy en remplacement de son père.

Chomette est l’une des grandes figures de la résistance au coup d’Etat dans la région thiernoise. Lors de la répression, il est condamné à « Algérie Plus », sous l’observation : « démagogue exalté. Il a réuni une bande de démagogues armés, qu’il a grossie par les menaces. Faisait partie de la bande insurrectionnelle qui a parcouru les montagnes. Ancien fruit de l’Ecole polytechnique. Envieux, jaloux et très dangereux. Pas d’antécédents judiciaires signalés ». Il s’exile alors à Genève jusqu’en 1861.

De retour en Auvergne, il aide à la création d’une section de l’Internationale à Clermont-Ferrand, puis reprend son rôle politique à Thiers jusqu’au 4 septembre 1870. Il joue alors un rôle moteur dans l’agitation ouvrière et dirige la prise de la préfecture le 30 septembre. Lors de la Commune, il se rend à Paris, et à son retour, encourage les Thiernois à lancer un mouvement général en faveur de la tentative révolutionnaire de la capitale.

Le 30 avril 1871, les élections municipales provoquent des violences à Thiers. Quinze personnes sont arrêtées dont Chomette, accusé de complot contre l’État. Il est finalement acquitté et devient conseiller municipal à Thiers le 15 octobre 1871. Réélu le 4 octobre 1874, il se retire en 1875. Jusqu’au milieu des années 1890, il est installé à Barrat, commune de Peschadoires (arrondissement de Thiers) comme expert-géomètre. Il perçoit une pension de 1200 francs en tant que victime du coup d’Etat, au motif qu’il a été exilé, persécuté, et n’a pas de fortune.