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Guigonnet (Joseph-Pierre-) Théodore
Article mis en ligne le 18 février 2011

par Desmars, Bernard

Né le 25 décembre 1818 à Ponsas (Drôme) - décédé le 16 avril 1889, Grenoble (Isère). Notaire. Membre du groupe phalanstérien de Grenoble, de la monarchie de Juillet à la Troisième République. Conseiller municipal et adjoint de Grenoble sous la Troisième République.

Arrivé vers l’âge de quatorze ans à Grenoble, Théodore Guigonnet est dans les années 1840 l’un des principaux animateurs du petit groupe phalanstérien qui s’est constitué à Grenoble, avec Albin Crépu, Joseph Juvin, Casimir Roche, Louis Petit... ; il collecte les abonnements à La Démocratie pacifique, correspond avec la direction parisienne de l’Ecole sociétaire ou avec des condisciples d’autres villes (voir document 1).

Lettre de Théodore Guigonnet, « aspirant au notariat », à M. Guiastrennec de Brest
(BM de la Part-Dieu, Lyon, Fonds Rude, Carton 163, brouillon de la lettre)


Avec ses amis grenoblois, il envisage un moment la création d’une bibliothèque sociétaire qui serait un centre local de propagande [1]. Devenu notaire en 1849, il se consacre ensuite principalement à ses affaires professionnelles, c’est-à-dire à son étude notariale ; il occupe successivement les fonctions de syndic, puis la présidence de la Chambre des notaires de Grenoble.
En 1852, il souscrit à la Société de Beauregard, fondée à Vienne (Isère) par le Docteur Henri Couturier. Dans la seconde moitié des années 1860, il participe à l’effort de reconstitution de l’Ecole sociétaire, en prenant des actions dans la société en commandite fondée par le Docteur Barrier pour exploiter la Librairie des sciences sociales et publier un organe, actions conservées lors de la transformation en société anonyme ; il soutient financièrement la librairie jusqu’à sa disparition, au milieu des années 1880 [2]. Il s’abonne en 1875 au Bulletin du mouvement social, et tente alors de ranimer les ardeurs de ses condisciples grenoblois (voir document 2) [3]

Lettre au Centre parisien de l’Ecole sociétaire, 1er mai 1875
Archives nationales, 10 AS 38, Correspondance fouriériste


Alors que sous le Second Empire, en raison de ses convictions républicaines, il avait refusé de participer aux élections, même locales, afin de ne pas avoir à prêter serment à Napoléon III en cas de succès, il est élu en 1876 conseiller municipal de Grenoble et devient adjoint au maire pendant plusieurs années. Il est à nouveau réélu en 1885.
Membre titulaire de la Société de statistique, des sciences naturelles et des arts industriels du département de l’Isère à partir de 1860, Guigonnet est aussi présent au conseil d’administration de l’Ecole normale d’institutrices et au conseil de surveillance de l’asile départemental.

Portrait de Guigonnet
L’Illustration dauphinoise, 23 octobre 1887