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Considerant, Gustave (Adrien)
Article mis en ligne le 20 mai 2012
dernière modification le 25 janvier 2018

par Desmars, Bernard

Né le 7 mars 1800 à Salins (Jura), décédé le 3 décembre 1885 à Saumur (Maine-et-Loire). Professeur de mathématiques. Frère de Victor Considerant.

Gustave Considerant est le frère aîné de Victor, et le fils de Jean-Baptiste Considerant. Bachelier es sciences, il commence sa carrière dans l’enseignement en 1820 comme maître d’études (à Clermont, puis à Besançon) ; il obtient ensuite un poste au collège de Salins (où il est d’abord chargé du pensionnat avant d’être nommé régent de mathématiques), puis à celui de Poligny (Jura). En 1835, il est affecté comme professeur de mathématiques au collège de Saumur. Il se marie dans cette ville en 1839 avec Louise Chauvet (1806-1885), née à Chinon dans une famille de négociants ; le couple a quatre enfants, dont deux décèdent en très bas âge.

Il y a dans cette ville de Saumur un petit groupe phalanstérien, dont le professeur de philosophie du collège, Chouteau, serait l’animateur, autour de 1840 [1]. On ignore si Gustave Considerant y participe. Sa correspondance avec Victor témoigne d’un intérêt modéré pour les idées fouriéristes : en 1842, écrit-il, « j’aurais voulu avoir le Fou du Palais-Royal et l’ouvrage de Renaud, mais je n’ai point d’argent pour le moment » ; il ajoute que « les idées phalanstériennes prennent un peu à Saumur, cela produira [...] quelques abonnements » [2]. Cependant, il ne semble pas avoir eu de véritable activité propagandiste, et les fouriéristes de Saumur (Bardou, Catherine Cavelier, les futurs époux Pierre et Anne Cailhabet) ne mentionnent jamais la présence de Gustave Considerant dans leur groupe sociétaire.

Ses supérieurs hiérarchiques (le principal, les inspecteurs et le recteur) ne font d’ailleurs aucune allusion à un engagement socialiste de Gustave Considerant ; ce qu’ils lui reprochent surtout, c’est sa fréquentation des cafés, ses retards au collège, le manque de discipline dans sa classe, le niveau parfois médiocre de son enseignement (mais certains inspecteurs lui trouvent de grandes qualités pédagogiques) ainsi que des propos tenus à l’égard d’un adjoint de la municipalité (qu’il aurait qualifié de « vieille croûte ») ; ses relations sont particulièrement difficiles avec son principal et lui coûtent son poste en octobre 1841 [3] ; il se retrouve pendant quelques temps sans affectation, malgré ses nombreuses réclamations et les interventions de son frère Victor auprès du ministère.

Il est ensuite nommé provisoirement à Mamers (1843-1846), puis à Saintes, en octobre 1847 ; en mai 1849, alors qu’il assure son service de garde national à la mairie de Saintes, et tandis que le sous-préfet vient lire une dépêche déclarant que la situation de l’armée française à Rome est bonne, il déclare publiquement que cette dépêche « est un véritable canard, c’est un de ces mensonges que le gouvernement ne se fait pas scrupule d’employer pour abuser le public ». Cette déclaration soulève l’émoi public dans la ville, écrit le recteur, notamment chez « les personnes les plus notables » [4]. Sans doute les réactions aux propos de Gustave Considerant sont-elles aussi liées à ses liens avec Victor, membre de l’alliance démocrate-socialiste, dans l’opposition au gouvernement en place. L’affaire arrive d’ailleurs sur le bureau du ministre peu après la manifestation du Conservatoire, manifestation qui provoque des mesures de répression envers l’opposition et des poursuites contre Victor Considerant, réfugié en Belgique.

Gustave Considerant est déplacé à Marmande (Lot-et-Garonne), où, d’après ses supérieurs, il « se tient complètement tranquille » ; mais son poste est supprimé en janvier 1851 à la suite d’une réorganisation de l’établissement ; ses demandes répétées de nouvel emploi auprès du ministre demeurant vaines, il obtient sa mise à la retraite en 1853.

Il continue à correspondre avec Victor, mais ne semble pas participer aux activités de l’Ecole sociétaire dans les décennies suivantes.

Il meurt à l’âge de 85 ans rue de Bordeaux, à Saumur, quelques mois après sa femme (décédée le 2 mars 1885).

En 1905, la municipalité de Saumur rebaptise "Rue Fourier" la rue Haute-Saint-Pierre.


Aphorisme du jour :
Les sectes suffisent à elles seules à guider la politique humaine dans le labyrinthe des passions
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