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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Guy (ou Guys)
Article mis en ligne le 30 décembre 2013
dernière modification le 24 février 2023

par Sosnowski, Jean-Claude

Poète et chansonnier. Membre du Groupe phalanstérien des travailleurs de Lyon (Rhône). Fondateur d’une boulangerie sociétaire à Lyon.

Guy est l’un des orateurs qui interviennent lors du rassemblement organisé par le Groupe phalanstérien des travailleurs de Lyon sur la tombe d’Élisa Montmittonet décédée le 17 décembre 1842. Il lit un poème de sa composition à cette occasion. Il s’illustre essentiellement lors des banquets et réunions tenus par les différents groupes locaux lyonnais. En octobre 1843, lors de la réunion organisée pour célébrer l’anniversaire du décès de Charles Fourier, il est l’un de ceux qui prononce un discours qui a « excité le plus vif enthousiasme » [1]. Il conclut la réunion par un hymne de sa composition « à la gloire de Fourier ». En avril 1846, lors de celui célébrant la naissance de Fourier organisé par le Groupe phalanstérien des travailleurs de Lyon, il porte un toast « au propagandisme phalanstérien » :

Quand le moment viendra d’exécuter les nobles et fructueux travaux qui assureront le bonheur de tous et l’harmonie sociale, on nous verra pousser par le plus saint enthousiasme, surmonter tous les obstacles pour assainir les fétides marais, reboiser les montagnes dénudées, fertiliser les déserts, édifier le palais phalanstérien et jouir d’un triomphe, qui loin d’avoir coûté des flots de sang et de larmes, aura fait retentir les échos des monts et des vallons, par des chants d’allégresse, avant, pendant et après ces combats harmoniques. Rapprochons, Messieurs, l’époque de ces glorieuses campagnes, travaillons sans relâche à la propagation des principes de la science de notre illustre maître, si nous voulons arrêter l’effrayante progression des maux du prolétariat [2].

Lors du banquet tenu en présence de Jules Duval le 14 octobre 1846 organisé par le groupe conduit par le docteur Barrier, il porte un toast en l’honneur de ce dernier, toast « qui renfermait trop bien l’expression de la pensée de tous pour ne pas être reçu par les marques de la satisfaction la plus vive » [3]. Toujours selon L’Écho de l’industrie, lors d’un banquet tenu le 11 ou 16 octobre et attribué de manière fallacieuse, selon La Tribune lyonnaise [4], au Groupe phalanstérien des travailleurs de Lyon, il appelle « à une réalisation prochaine ». La Tribune lyonnaise relate également qu’il porte un toast « à la fusion des phalanstérien » le 18 octobre, lors du banquet semestriel du Groupe phalanstérien des travailleurs de Lyon :

M. Guy l’a fait précéder de sages réflexions sur la nécessité d’accorder, à la civilisation expirante, la tolérance que réclament les préjugés qu’elle a fait naître, et c’est pourquoi il invite les disciples de Fourier à s’unir intimement, afin que leur zèle échauffe les tièdes [5].

Lors de ce même banquet, Marius Chastaing discourant sur la découverte astronomique de Le Verrier (l’existence de la planète Neptune) souligne les talents de poète de Guy. Il est l’auteur d’un hymne à Fourier l’« Hymne harmonien » publié par La Tribune lyonnaise en 1845 [6]. Chastaing affirme que les vers de Guy ont un caractère prophétique :

Du firmament tandis qu’un groupe d’astres
Vient compléter notre univers.

Comme lors de chaque banquet au moins depuis octobre 1843 [7], Guy chante cet « Hymne harmonien ». Le refrain est repris en chœur par les convives :

En vain l’erreur combat en furibonde,
De Fourier les sublimes lois.
L’on voir déjà chanceler le vieux monde ;
Ses vains efforts l’on réduit aux abois.
Chantez, enfants de l’harmonie,
Cédez à vos nobles transports :
Bénissez le roi du génie
Par vos accents et vos accords.

Tel que l’éclair, la science nouvelle
Aux deux bouts du monde a brillé ;
A son flambeau, le sophiste rebelle
Comme un phalène s’est brûlé.
Chantez, enfants de l’harmonie,
Cédez à vos nobles transports :
Bénissez le roi du génie
Par vos accents et vos accords.

L’impie a dit, dans stupide ivresse,
Des maux, le fond ne peut tarir,
Mais l’éternel savait dans sa sagesse
Que pour jouir, il faut d’abord souffrir.
Chantez, enfants de l’harmonie,
Cédez à vos nobles transports :
Bénissez le roi du génie
Par vos accents et vos accords.

Du firmament, tandis qu’un groupe d’astres
Vient compléter notre univers,
Tout marche ici, progrès comme désastres,
Pour renverser les systèmes pervers.
Chantez, enfants de l’harmonie,
Cédez à vos nobles transports :
Bénissez le roi du génie
Par vos accents et vos accords.

L’heure a sonné : montre votre oriflamme,
Croyants de la nouvelle loi !
Sous son abri, que votre espoir s’enflamme,
Vous serez forts si vous avez la foi.
Chantez, enfants de l’harmonie,
Cédez à vos nobles transports :
Bénissez le roi du génie
Par vos accents et vos accords.

Fille du ciel, mère de l’espérance,
O foi ! Du plus grand des mortels,
Viens nous guérir de notre indifférence,
Et du bonheur brilleront les autels.
Chantez, enfants de l’harmonie,
Cédez à vos nobles transports :
Bénissez le roi du génie
Par vos accents et vos accords.

En mars 1847, aux côtés de Favre et de Troncy, il est à l’initiative de la création d’une seconde boulangerie sociétaire à Lyon, 20 rue de la Vieille [8].