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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Camus-Mutel, François
Article mis en ligne le 10 novembre 2014
dernière modification le 21 mars 2015

par Sosnowski, Jean-Claude

Né à Metz. Ouvrier, mécanicien, ingénieur métallurgiste. Contribue en 1841 à la souscription du groupe parisien du Nouveau Monde pour un projet de phalanstère d’enfants. Auteur d’un ouvrage sur l’organisation du travail. Membre de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale.

Ex-ouvrier, - il commence à travailler en 1812 -, il est présenté à partir de 1839 comme contremaître dans l’usine du marquis de Clugny à Liancourt (Oise) et enfin directeur fondateur de plusieurs usines et manufactures métallurgiques dont celle de La Neuville-aux-Joutes (Ardennes) en 1845. Il réside en 1846 à Auvillers-les-Forges (Ardennes).

Habitant alors à Liancourt, il verse par deux fois 10 francs pour la fondation d’un phalanstère d’enfants [1], souscription initiée en janvier 1840 au sein du groupe du Nouveau Monde de Czynski et dont Le Premier Phalanstère est le relais en 1841. Cette même année, il publie une brochure, Organisation générale ou véritable condition d’avenir et de bonheur de tous les hommes de travail. Il propose « d’organiser, par une association légale, les travailleurs et tout membre de la société en général ; […] de régulariser, pour chaque membre de la société, des moyens de secours, de travail continuel et de discipline pour offrir à l’ensemble social des gages de moralité, d’aisance, d’un travail meilleur et mieux exécuté ; [… l’association] aura également pour but d’éteindre le paupérisme, la mendicité, ainsi que d’offrir des gages de calme et de sécurité publics » [2]. Il imagine établir une hiérarchie de neuf catégories de contributeurs et contributeurs bénéficiaires dont les orphelins, tous placés sous la protection des autorités politiques et administratives selon les échelons (au nombre de 13), le Roi étant le « Grand protecteur ». Un système électoral est envisagé pour les premiers échelons « frères puînés », « frères aînés », « tuteurs qui doivent être élus » [3]. La finalité de l’association se résume à un bureau de placement des ouvriers auprès des entrepreneurs, complété par un système de secours et soins pour les malades et les vieux. L’ouvrier est muni d’un « livret social », outil de contrôle. La « Société des invalides industriels » [4] doit en fait réglementer les relations entre salariés et employeurs. Une critique peu favorable est donnée de ce projet dans Le Premier Phalanstère : « cette brochure est faite par un homme qui n’a d’autre science d’organisation industrielle, que celle qu’une longue pratique lui a révélée […]. Il propose une série de garanties, dont quelques-unes sont assez ingénieuses, pour amortir l’ardeur de la lutte et rendre le cours des choses plus calme, plus juste et plus régulier. Mais, quand il arrive à formuler son règlement général de la société, l’auteur ne semble pas s’apercevoir qu’il incline très ostensiblement vers une sorte de féodalité industrielle » [5].

En 1848, il réside à Paris, 86 rue du Cherche-Midi où l’on peut se procurer un extrait de son ouvrage sur l’organisation sociale qu’il adresse à l’Assemblée nationale. Il propose la fondation d’une « société nationale fraternelle » dépassant les antagonismes sociaux. En 1849, conjointement avec Henri Place, cette société doit établir une Caisse générale de secours mutuel. Il est encore actif en 1862.