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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Doyen, (Charles) Léon
Article mis en ligne le 3 avril 2015

par Desmars, Bernard

Né en 1816 à Port-Louis (île Maurice), décédé le 27 janvier 1876 à Port-Louis. Journaliste au Progrès de l’Oise, puis professeur au Collège royal de Port-Louis, historien de l’île Maurice. Participant aux banquets d’avril 1848 et 1849 à Port-Louis.

Léon Doyen est le fils de Joseph Doyen et de Marie Madeleine Monié, qui tient une école à Port-Louis ; il travaille quelque temps dans l’étude de l’avoué Eugène Leclézio. Au milieu des années 1830, il quitte l’île Maurice afin d’étudier le droit en France. Il s’inscrit aussi à la Sorbonne pour suivre des études de lettres et d’histoire ; il fréquente aussi le Collège de France. Il s’installe ensuite à Beauvais où il travaille à la rédaction du Progrès de l’Oise  ; parallèlement, il poursuit les recherches menées par son cousin Édouard de Lafontaine sur l’histoire de Beauvais.

En raison des conditions matérielles difficiles dans lesquelles se trouve sa famille, et sur l’intervention semble-t-il d’Eugène Leclézio, il revient à l’île Maurice et obtient en 1845 un poste de professeur de français au Collège royal de Port-Louis.

Il participe le 7 avril 1848 au banquet célébrant la naissance de Fourier et prononce un long discours dans lequel il dénonce la condition des travailleurs dans les cités industrielles d’Europe ; il ajoute que la situation des prolétaires de l’île Maurice, en apparence plus favorable, est cependant marquée par l’ignorance, l’immoralité et l’imprévoyance qui sont à l’origine « d’une vieillesse misérable et solitaire ».

Vienne donc le jour d’une organisation sociale meilleure qui ne fasse plus consister la richesse des sociétés dans l’opulence de quelques individus ou de quelques familles, mais dans l’aisance et le bien-être mis à la portée de tous ; qui embrasse dans le sein d’une même famille, tous ces fils trop longtemps déshérités ; qui donne l’essor à leurs facultés natives, qui leur rappelle que le travailleur n’est pas seulement une force aveugle et brute dans le grand atelier social, qu’il a une âme, une intelligence, dont il doit aussi le tribut à ses semblables ; qu’il éveille chez le prolétaire l’activité et la persévérance au travail, obtenues non plus par les voies de la contrainte, ni par la crainte de la faim, moyens hideux d’une société qui chaque jour s’éloigne de plus en plus dans le passé, mais par le sentiment acquis de l’obligation du travail comme dette de l’individu envers la société, par la conviction intime de l’utilité, de la dignité morale du travailleur probe et honnête, par l’assurance d’une part équitable dans tous les bénéfices de la production, dans toutes les conquêtes de l’art, de la science, de l’industrie [1].

Léon Doyen prend également la parole lors du banquet du 9 avril 1849 et consacre son intervention « aux arts, aux artistes » [2]. L’activité du groupe fouriériste de Saint-Louis commence alors à décroître, avant de s’interrompre tout à fait au cours de l’année 1850.

En 1851, il se marie avec Catherine Eléonore Joséphine Giblot-Ducray. Parallèlement à ses activités d’enseignement au Collège royal (la littérature, l’histoire, la rhétorique) et à sa participation aux travaux de la Société royale des arts et des sciences, il rassemble une très importante documentation historique sur l’île Maurice. Sa mort précoce l’empêche d’utiliser ces matériaux et de publier l’ambitieuse histoire de Maurice qu’il avait envisagée. Ses manuscrits sont recueillis par Eugène Leclézio et utilisés par les historiens de l’île. Ils appartiennent aujourd’hui à la Société royale des arts et des sciences de l’île Maurice.


Aphorisme du jour :
Les sectes suffisent à elles seules à guider la politique humaine dans le labyrinthe des passions
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