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Devay, Joseph Antoine, dit Devay jeune
Article mis en ligne le 1er mai 2016

par Desmars, Bernard

Né le 15 octobre 1803 à Paris (Seine), décédé le 19 mars 1857 à Condé-sur-Vesgre (Seine-et-Oise, aujourd’hui Yvelines). Agriculteur. Conseiller municipal (1834-1852) et maire (1835-1850) de Condé-sur-Vesgre. Actionnaire de la première tentative de réalisation phalanstérienne. Souscripteur de La Phalange.

Joseph Antoine Devay fait des études à la ferme-école de Roville-devant-Bayon, près de Nancy, dirigée par l’agronome Mathieu de Dombasle. Il entretient alors une correspondance avec son ami nantais Ange Guépin [1]. En 1830, il s’installe à Condé-sur-Vesgre où il a acheté une ferme et des terres. Il est également propriétaire, avec son frère François, dit Devay aîné, de biens (terres, maisons) situés sur la commune de Saint-Maurice-sur-Aveyron (Loiret) ; mais à la différence son frère, il ne semble pas y résider.
Il est directement lié à la première tentative d’expérimentation phalanstérienne qui se déroule en 1832-1833 ; il accepte de céder ses terres, non contre de l’argent, mais en échange d’actions de la société de fondation. Il dirige l’opération avec Baudet-Dulary, qui finance l’essentiel des travaux.

Il voit cependant les difficultés à faire accepter le projet phalanstérien :

Les idées de Charles Fourier sont trop avancées pour être aujourd’hui généralement comprises ; elles ont besoin d’être amalgamées avec quelques grains de philanthropie métaphysique [2].

L’essai de Condé est un échec et la société est bientôt dissoute [3]. À l’issue de cette opération, Joseph Devay reprend ses terres et les exploite avec des salariés. Lors du recensement de 1846, il a à ses côtés un domestique, un jardinier, un charretier, un berger, une vachère et un ouvrier à l’année [4].

Il est élu au conseil municipal de Condé-sur-Vesgre en novembre 1834. Le 25 avril 1835, un décret du préfet de Seine-et-Oise le nomme maire de Condé-sur-Vesgre, à la suite du décès de son prédécesseur.

Il continue à soutenir financièrement le mouvement sociétaire. Lors de la création du périodique La Phalange, en 1836, il apporte 1500 francs (tout comme son frère François) [5]. Avec son ami Auguste Savinien Bouvyer, qui habite dans la commune voisine de Houdan, il correspond avec Victor Considerant et s’efforce de placer des publications fouriéristes dans son entourage [6]. Il participe en 1837 aux réflexions menées par l’École sociétaire concernant la création d’un phalanstère d’enfants [7], ainsi qu’au financement des études destinées à préparer ce projet [8]. Ayant noué des relations avec Joaquin Estanislao Abreu y Orta, qui a séjourné à Condé en 1833, il reste en relation épistolaire avec lui et l’informe des initiatives prises à Paris pour la propagation de la théorie sociétaire [9].

Peut-être s’éloigne-t-il ensuite quelque temps de Considerant : en 1840, il figure sur une liste des « correspondants membres de l’Union harmonienne », un groupe de fouriéristes « dissidents » [10]. Mais en 1844, « Devay jeune » – son frère François signe « Devay aîné » – est mentionné sur la liste des collaborateurs de La Démocratie pacifique [11].

En 1850, il démissionne de son poste de maire ; il reste au sein du conseil municipal, mais s’y montre peu assidu, avant de le quitter définitivement lors du renouvellement de l’assemblée locale, en 1852.