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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Bertrand, Antoine Joseph
Article mis en ligne le 1er mars 2017

par Desmars, Bernard

Né le 15 février 1767 à Vireux (Ardennes), décédé le 18 mai 1835 à Bertrange (Moselle). Soldat dans l’armée royale, puis officier des armées révolutionnaires et napoléoniennes ; général de brigade et baron de l’Empire à partir de 1809 ; en retraite en 1815. Conseiller municipal de Bertrange et conseiller général de la Moselle. Abonné au Phalanstère.

Antoine Joseph Bertrand entre en 1784 dans l’armée royale comme simple soldat à l’âge de 17 ans ; il rejoint un régiment d’artillerie où l’un de ses parents est lieutenant-colonel. Mais, apparemment déçu par la lenteur de son avancement, il renonce en février 1791 à la carrière militaire. La France étant menacée par plusieurs monarchies européennes, il reprend du service quelques mois plus tard au sein d’un bataillon de volontaire(s) dans les Ardennes. Nommé sous-lieutenant en août 1791, il gravit peu à peu les échelons de la hiérarchie et accède au capitanat en 1793. Il se marie en 1794. Il participe aux guerres révolutionnaires puis à plusieurs campagnes napoléoniennes en Prusse, en Autriche et en Russie. Fait chevalier de la Légion d’honneur en février 1804, il est promu officier en juin de la même année. En 1808, il reçoit le titre de baron de l’Empire ; la même année, il est nommé général de brigade et commandeur de la Légion d’honneur ; il acquiert un ancien bien national, un château situé à Bertrange (Moselle).

Placé en non activité après la première Restauration, il reprend du service pendant les Cent-Jours dans les armées de Napoléon 1er ; il est blessé devant Belfort. Admis à la retraite en septembre 1815, il se retire sur son domaine de Bertrange. Il doit toutefois affronter pendant trois années l’ancien propriétaire du château, le comte de Gestas, qui tente de récupérer ses biens devant le tribunal administratif de la Moselle, puis le conseil d’État [1]. Le contentieux est réglé en 1819 au profit de Bertrand, que le préfet nomme conseiller municipal de Bertrange la même année [2]. En 1830, il est très favorable à l’arrivée de Louis-Philippe sur le trône. Il aurait alors « offert [ses] services et sollicité de l’emploi sitôt que la révolution de Juillet [lui] a été connue » [3]. En 1831, il est affecté au cadre de réserve ; « mais des infirmités graves, suites d’une blessure […] reçue dans la campagne de 1815, [le] mettent dans l’impossibilité de servir » [4]. Il continue à faire partie du conseil municipal de Bertrange, désormais désigné au suffrage censitaire. Il est l’un des conseillers les mieux élus [5]. Il est nommé conseiller général de la Moselle pour les sessions de 1831 et 1832 [6]. Du reste, l’orientation conservatrice de la monarchie de Juillet lui déplaît. Selon l’un de ses amis :

en 1789, il avait salué avec enthousiasme l’aurore de la liberté ; en 1830, il vit avec un orgueil national la révolution de Juillet qu’il avait appelée de tous ses vœux et préparé comme tant d’autres dans les élections et par la voie de la légalité ; mais il fut bientôt désabusé de ces douces et brillantes illusions, et il éprouva un chagrin mortel d’être obligé à son âge de recommencer une opposition qu’il croyait enfin terminée, contre ses anciens amis devenus ses adversaires politiques [7].

Un de ses contemporains décrit ainsi ses opinions politiques :

Patriote éclairé, sans exaltation, il partageait les sentimens [sic] de Benjamin Constant et de Lamarque dont il était l’ami [8].

Il est abonné au premier périodique fouriériste, La Réforme industrielle ou le Phalanstère au moins à partir de juillet 1833 [9]. En janvier 1834, il écrit à la rédaction pour signaler qu’il n’a pas reçu le dernier numéro :

Ne doutant pas que cet oubli ne soit involontaire, je vous en donne avis en vous priant de le réparer le plus tôt possible.

L’intérêt que je porte à M. Fourrier [sic] et au succès de son système me ferait beaucoup regretter la perte de ce numéro [10].

Cet abonnement et ce courrier constituent les seules manifestations connues de ses liens avec le fouriérisme.


Aphorisme du jour :
Les sectes suffisent à elles seules à guider la politique humaine dans le labyrinthe des passions
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