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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Laforest, Pierre, dit Laforest aîné
Article mis en ligne le 28 juillet 2017

par Desmars, Bernard

Né le 20 juillet 1827 à Saint-Étienne (Loire), décédé le 19 avril 1903 à Saint-Étienne. Veloutier, puis directeur-gérant du Crédit au travail de Saint-Étienne. Conseiller municipal. Membre du groupe phalanstérien de Saint-Étienne, abonné aux périodiques fouriéristes.

Pierre Laforest est le fils d’un veloutier. Lui-même exerce cette profession quand il se marie en 1849 avec Joséphine Angénieux, tailleuse, fille d’un passementier. Selon les recensements des années 1860, il a deux enfants [1].

Engagement fouriériste et militant de l’éducation populaire

Il fait partie du groupe phalanstérien stéphanois. En 1866, quelques-uns de ses membres envisagent la création d’une société de capitalisation à Saint-Étienne, comme il en existe à Lyon ; cette société constituerait un capital, grâce à des versements réguliers de ses membres qui percevraient un intérêt ; ce capital, le moment venu, financerait les essais sociétaires. Ce projet, encouragé par François Barrier et d’abord porté par Pierre Laforest et Jean-Baptiste Siant, n’a finalement pas de suite [2].

Laforest est aussi un militant de l’éducation populaire qui s’efforce d’utiliser le développement des bibliothèques pour diffuser les ouvrages fouriéristes. Mais

dans notre ville, le petit nombre d’ouvrages de Fourier, Considerant, etc., que nous avons introduit dans les bibliothèques populaires, contrarie vivement les cléricaux. Le comité est fermement décidé à résister à l’intervention jusqu’à présent officieuse de l’autorité [3].

En réalité, l’hostilité des milieux cléricaux semble surtout liée à la présence dans le fonds des deux bibliothèques populaires, créées en 1867 sous l’autorité du conseil municipal, d’ouvrages de Rabelais, Voltaire, Rousseau, Renan, etc. [4]

Crédit au travail et conseil municipal

En 1863, l’ancien icarien Jean-Pierre Beluze fonde à Paris avec d’autres militants de la coopération – dont plusieurs fouriéristes – le Crédit au travail, afin d’aider les associations ouvrières de production dans leurs opérations financières (crédit, escompte…) [5]. Pierre Laforest est admis au nombre des souscripteurs en 1866 [6]. Des établissements similaires sont créés dans plusieurs villes de France, dont Saint-Étienne. Pierre Laforest en est le directeur-gérant et il est désormais qualifié de banquier dans les actes d’état civil et dans les recensements.

En 1868, le nouvel organe du mouvement coopératif, La Réforme, publie un « Appel aux démocrates », qui associe la promotion de la coopération et l’affirmation de quelques principes républicains (la séparation des Églises et de l’État, l’affranchissement des communes, l’instruction primaire gratuite et obligatoire, etc.). Laforest fait partie des nombreux signataires [7].

Il siège au conseil municipal de Saint-Étienne à partir de 1865, aux côtés de son ami Jean Tiblier-Verne [8]. Mais en juin 1869, des militaires répriment une grève des mineurs. Quatorze conseillers – dont Laforest et Tiblier-Verne –, « émus de la répression inhumaine à laquelle s’est livré le 4e régiment de ligne », demandent au maire d’intervenir auprès des autorités pour obtenir l’éloignement de ces militaires. Le texte est publié dans la presse locale et repris dans la presse nationale. Le conseil municipal est alors dissous et remplacé par une commission dont les membres sont nommés par le préfet [9].

En septembre 1870, la chute du Second Empire ramène Laforest au conseil municipal, dirigé par Tiblier -Verne. De nouvelles élections ont lieu le 30 avril 1871 ; Laforest, figure sur une liste qualifiée de « radicale-communarde » par ses adversaires [10] ; il est reconduit dans ses fonctions [11]. Cependant, le nouveau conseil municipal décide de désigner lui-même le maire – Laforest intervient dans ce sens lors de la séance du 15 mai – et il rédige une « Adresse à l’Assemblée nationale » dans laquelle il demande à la fois l’arrêt des combats à Paris entre les troupes versaillaises et les communards, la dissolution de l’Assemblée nationale, et l’élection d’une assemblée constituante [12]. Mais, le préfet invalide ces décisions municipales et remplace les conseillers, une nouvelle fois, par une commission qui siège jusqu’aux élections municipales de novembre 1874. Laforest est alors à nouveau élu [13]. En février 1876, il fait partie d’une commission électorale de six membres chargée d’organiser une grande réunion électorale, afin de présenter et de sélectionner les candidats aux élections législatives [14]. En janvier 1878, il démissionne avec plusieurs autres conseillers [15]. À cette même période, il est abonné au périodique fouriériste, le Bulletin du mouvement social [16].

Le Crédit au Travail, dont les moyens sont modestes – son capital n’a pas excédé 211 200 francs – malgré plusieurs augmentations dans les années 1870 et au début des années 1880, est dissous lors d’une assemblée générale en septembre 1882 [17].

Dans ces années 1880, Laforest s’installe avec sa femme dans la maison appartenant aux filles Tiblier-Verne, qui y demeurent aussi. Il y est recensé pour la première fois en 1886 [18]. C’est dans cette maison qu’il meurt en 1902.


Aphorisme du jour :
Les sectes suffisent à elles seules à guider la politique humaine dans le labyrinthe des passions
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