Bandeau
charlesfourier.fr
Slogan du site

Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Alix, (Michel) Just
Article mis en ligne le 13 avril 2018

par Desmars, Bernard

Né le 23 janvier 1820 à Besançon (Doubs), décédé le 27 avril 1894 à Besançon. Fabricant de cadrans, puis émailleur. Membre du groupe phalanstérien de Besançon, souscripteur de la Maison rurale de Ry, abonné au Bulletin du mouvement social.

Just Alix est le fils d’un horloger (dans l’acte de naissance de Just, en 1820) puis émailleur (dans l’acte de mariage de Just, en 1853). Lui-même est selon les moments qualifié d’émailleur ou de fabricant de cadrans.

Il fait partie du groupe phalanstérien de Besançon formé autour de Just Muiron. En 1851, il écrit à la direction de l’École sociétaire au nom des fouriéristes bisontins, mais vraisemblablement sous la dictée ou au moins sous l’inspiration de Just Muiron [1].

Désiré Laverdant et Auguste Savardan viennent d’adresser un « appel aux phalanstériens » dans l’objectif de réaliser une « colonie maternelle » [2]. Or, Just Muiron défend un projet de « phalanstérion » - un établissement sociétaire pour enfants – un peu différent. Just Alix souhaite donc interroger les dirigeants du mouvement sociétaire afin de « savoir au juste le point sur lequel nous devons diriger nos efforts ». En réalité, il veut surtout soutenir les efforts et les intentions du « premier disciple » de Fourier.

Le projet adopté par M. Muiron nous semble (je parle des phalanstériens d’ici) de beaucoup supérieur à celui dont l’École vient d’être saisie. Il aurait l’avantage, comme vous le savez, en opérant avec des enfants de 3 à 14 ans, de fournir aux capitaux un placement des plus lucratifs. Ceci est incontestable quand l’on connaît bien le projet. Prendre les civilisés par l’intérêt, tel que le voulait Fourier, sera toujours, je pense, le meilleur moyen. L’âge des enfants du Phalanstérion permettra de donner bien plus promptement un exemple de nos théories et les adultes commis à sa direction seront moins susceptibles de dévoyer du but ou de se décourager, vu qu’ils pourront obtenir plus rapidement des résultats harmoniens. On peut présumer que l’âge de 0 à 7 ans peut donner des difficultés sans toutefois, bien loin de là, condamner le projet de Mrs Laverdant et Savardan. Enfin, le Phalanstérion, qui doit être composé de 400 enfants et de 200 grandes personnes, est conforme aux derniers vœux de notre Maître. Nous pensons qu’il serait beaucoup plus décisif, plus réalisable et capable de passionner beaucoup plus d’individus.

Alix reprend ensuite les griefs déjà formulés par Muiron envers les dirigeants parisiens du mouvement sociétaire comme le refus de lui communiquer certains documents :

quels sont les motifs pour lesquels le Centre a refusé d’obtempérer aux demandes de M. Muiron. Il désirerait avoir, je crois, une partie des plans déjà élaborés, et il se chargerait de les faire achever et de les publier pour servir au placement des actions. Quoi qu’il en soit, l’École gagnerait toujours à ce que ces plans fussent complets et publiés et surtout par un homme tel que M. Muiron qui montre beaucoup d’attraction pour le projet de Phalanstérion, et qui n’ayant pas pu, à cause de son infirmité, s’adonner à la propagande autant que les autres phalanstériens, s’est appliqué (on le voit) à l’étude de ce projet. […] Le premier disciple de Fourier n’a rien perdu de son dévouement et il brûle de consacrer le reste de ses jours à l’édification de l’embryon harmonien. M. Muiron sera libre quand il voudra ; il est encore très ingambe ; il faut donc utiliser dès maintenant son zèle et son expérience. Plus tard il ne serait plus temps. Sa position, son caractère seraient très favorables à l’œuvre.

Just Alix se marie en 1853 avec Augustine Schwengel, la fille d’un aubergiste de Besançon. Sans doute continue-t-il son engagement phalanstérien. Mais l’atonie des activités sociétaires dans les années 1850 et la première moitié des années 1860 et surtout l’organisation du groupe phalanstérien de Besançon, dont la correspondance est assurée par un ou deux membres (Just Muiron, puis Clément Carry et Claude-Mathias Ledoux) réduisent son activité épistolaire et la fréquence de son nom dans la documentation sociétaire. Il souscrit la somme de 10 francs à la Maison rurale d’expérimentation sociétaire de Ry, fondée par Adolphe Jouanne pour éduquer des enfants selon les principes fouriéristes [3]. Il est abonné au Bulletin du mouvement social pendant toute la durée de son existence, de 1872 à 1879 [4]. Son épouse décède en 1881. On ne dispose plus d’informations sur sa participation aux activités sociétaires du début des années 1880 jusqu’à son décès en 1894.