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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Augier, (Melchior) Ernest (François Xavier)
Article mis en ligne le 30 mars 2019

par Desmars, Bernard

Né le 21 janvier 1821 à Monieux (Vaucluse). Médecin homéopathe. Abonné au Bulletin du mouvement social dans les années 1870.

Ernest Augier est le fils d’un propriétaire qui exerce dans les années 1830 et 1840 les fonctions de juge de paix dans le canton de Sault (arrondissement de Carpentras). Il fait des études de médecine à Montpellier et obtient son doctorat en 1846. Sa thèse, intitulée Considérations générales sur la génération, commence par des « généralités philosophiques » dans lesquelles il insiste sur « l’unité de plan, la série naturelle des êtres » [1] ; selon lui, il existe dans l’univers « une gradation, un développement successif d’ordre, d’harmonie ou d’organisation vivante […] Il y a unité de plan dans la série des êtres en général, unité pour chacune de ses grandes divisions, unité dans chaque être vu en lui-même » [2]. Sans se référer explicitement à Fourier, il recourt au principe analogique et emploie un vocabulaire caractéristique de la théorie sociétaire : en une seule page, il utilise les mots « facultés », « force d’attraction », « série » et « passion » [3], Dans sa conclusion, il souligne « l’action de la loi d’évolution sériaire et celle de la solidarité entre tous les êtres » [4].

En 1847, il épouse Joséphine Liotier, la fille d’un négociant de Carpentras. Il ouvre peu après un cabinet de médecine dans cette ville. Le couple donne naissance à au moins quatre enfants dans les années suivantes [5].

Fouriérisme et homéopathie

Ernest Augier figure sur un répertoire d’adresse élaboré dans les années 1860 par la direction de l’École sociétaire ; il est mentionné en tant que « médecin homéopathe » [6]. En janvier 1873, il s’abonne au Bulletin du mouvement social, qui a commencé à paraître au mois de décembre 1872. Il s’adresse ainsi à Eugène Nus, le directeur du périodique :

Je suis un des plus obscurs adeptes de l’École phalanstérienne, mais je suis un des plus convaincus et des plus heureux de voir surgir en ce moment une publication phalanstérienne, quelque modeste qu’elle soit. Jamais, à aucune époque, le mouvement socialiste qui se fait dans les esprits n’avait eu plus besoin d’être dirigé et éclairé. Cette tâche nous incombe.

Il promet d’aider le mouvement fouriériste :

Lorsque des sacrifices seront demandés, j’aviserai à apporter mon petit contingent et m’imposerai des sacrifices que jusqu’à présent je n’ai pu me permettre à cause des lourdes charges de famille qui ont pesé sur moi [7].

Les archives sociétaires ne conservent pas de traces des contributions qu’a pu apporter Augier à l’existence du mouvement fouriériste. On a davantage d’informations sur son engagement en faveur de l’homéopathie. Il collabore à partir de 1889 à un périodique paraissant à Nice, d’abord intitulé Clinique électro-homéopathique, puis La Clinique. Organe de l’homéopathie complexe [8]. Il y présente quelques cas de traitement de patients par l’homéopathie [9]. Deux malades écrivent à ce bimensuel pour souligner les qualités du « docteur Augier père de Carpentras, médecin homéopathe fort répandu dans la région » ; l’un d’eux lui rend hommage dans un poème intitulé « Un bienfaiteur » [10].

Dans les années 1880, il semble s’être séparé de sa femme ; les deux époux sont encore recensés ensemble en 1881, dans le quartier des Aqueducs ; seule Joséphine Liotier y réside encore en 1886 et en 1891.

On ignore le lieu et la date du décès d’Ernest Augier.