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Domère, Henri Désiré
Article mis en ligne le 11 janvier 2020
dernière modification le 27 décembre 2021

par Sosnowski, Jean-Claude

Né à Paris (11e arrondissement) le 31 octobre 1818. Graveur, fournisseur d’articles de bureau et de photographie à Rio de Janeiro (Brésil). Colon de l’Union industrielle. Membre actif de la Société française de secours mutuels de Rio de Janeiro.

Il est marié à Augustine Virginie Paul, tresseuse en cheveux âgée de 21 ans en novembre 1841. Le couple réside à Paris, rue Rambuteau.
Le 20 octobre 1841, ils sont parmi les passagers qui embarquent au Havre à bord de la Caroline affrétée par l’Union industrielle pour conduire une centaine de premiers volontaires au Brésil en vue d’y fonder une colonie phalanstérienne. Le 16 novembre 1841, naît à bord du navire, « à mi-distance entre les Canaries et les îles du Cap vert (latitude 23°3 Nord et longitude 25° Ouest) » [1], leur fils, Charles-Henri. Parmi les témoins, on peut noter la présence d’Édouard Jules Deyrolles, médecin âgé de 25 ans, membre également de l’Union industrielle. Comme d’autres colons, – s’il se rend bien dans la péninsule de Sainte-Catherine pour participer à l’une des colonies du Sahy ou du Palmital –, Henri Domère est de retour à Rio de Janeiro en 1843. Le 10 janvier, une annonce paraît dans le Jornal do commercio (Rio de Janeiro). Henrique Domère propose ses services de graveur aux orfèvres et particuliers. Puis il s’installe dans une loge au Bazar Dillon, 60 rua do Ouvidor. À partir de 1845 et jusqu’en 1853, il est inscrit dans l’Almanak administrativo de Rio de Janeiro au 109 puis 102A rue d’Ouvidor à la rubrique des « Abridores de metaes » [2]. Il propose dans sa boutique « A Loja gothica » [3] différents types de gravures, estampes, cartes de visites, articles de bureau et objets de fantaisie, « presses à copier et autres à timbre à sec avec leurs accessoires ; papier à lettre et enveloppes de toutes qualités ; plumes à pointe diamantée riches et ordinaires ; boîtes de mathématique avec couleur pour ingénieur et autres, et tout ce qui concerne le dessin ; boîtes de couture ; nécessaire de voyage pour les hommes ; jumelles de théâtre ; grand assortiment de cachet : bronze, ivoire, pierre et nacre ; cigarres [sic] de la Havane etc., etc. » [4]. En 1854, il est également référencé parmi les magasins de papeteries. À partir de 1863, il propose également du matériel pour photographies et stéréoscopes. Il reçoit une médaille d’honneur du concours agricole pour des photographies du Jardin botanique de Rio de Janeiro destinées à l’Exposition universelle de Paris. En 1870, l’établissement porte le nom de « Domère et fils ». En 1879, les deux sont associés sous l’appellation « socios Henrique Désiré Domère et Charles Henry Domère ». Si en 1881, « Désiré » et « Henry » Domère sont référencés tant individuellement que comme associés, à partir de 1882, il ne subsiste plus que la mention de « H. Domère », recensé parmi les « capitalistes et propriétaires » [5].

Henri Désiré Domère participe au groupe phalanstérien constitué à Rio de Janeiro en 1846 sous l’égide de Michel Derrion. Il contribue aux souscriptions pour une « médaille à offrir à Eugène Sue, défenseur des classes sacrifiées et promoteur de l’organisation du travail » [6] et pour financer la tombe de Flora Tristan [7]. Il est inscrit sous le prénom de « Désiré Henry » dans le répertoire des contacts de la librairie sociétaire constitué au cours des années 1850.
En 1858, il est membre actif de la Société française de secours mutuels de Rio de Janeiro à laquelle appartiennent également d’autres phalanstériens André Forest, Albert Gierkens, Eugène-Félix Huger, Francis-Charles Vannet, B. Gay). Il en est vice-président en 1862 et 1863.