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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Level, Jules-Dominique (dit Jules)
Article mis en ligne le 11 janvier 2020
dernière modification le 20 janvier 2020

par Sosnowski, Jean-Claude

Né le 8 décembre 1813 à Cherbourg (Manche). Décédé à Quinéville (Manche) en juillet 1894. Médecin à Rio de Janeiro. Membre du groupe phalanstérien de Rio de Janeiro en 1850. Sous-préfet de Valognes (Manche) en 1870-1871. Conseiller municipal de Paris de 1874 à 1884 et conseiller général de la Seine. Membre titulaire de la Société d’anthropologie de Paris à partir du 20 juin 1872. Membre de l’Académie de médecine du Brésil. Officier de l’instruction publique.

Il est le fils de Jean-Baptiste Level, entrepreneur et de Marie Françoise Charlotte Beaurepaire. Formé à la faculté de médecine de Paris, il exerce un temps au Brésil. Il est membre de l’Académie de médecine du Brésil.
En 1850, l’anniversaire de la naissance de Fourier est exceptionnellement célébré le 14 juillet en raison de l’épidémie de fièvre jaune qui a emporté Michel Derrion et celle du choléra qui a sévi dans la ville au printemps. Jacques Piel préside ce banquet qui réunit « cent-dix personnes [qui] ont pris part à cette fête, parmi lesquels seize femmes et six enfants » [1].

Revenu en France, il est nommé sous-préfet de Valognes par le gouvernement de Défense nationale le 15 octobre 1870. Il est mis en disponibilité le 29 mars 1871.
Le 6 juin 1872, il est présenté par Bertillon, Broca et Mme Clémence Royer comme membre titulaire à la Société d’anthropologie de Paris. Lors de cette séance, il est fait état de la réception de la publication rendant compte du Congrès phalanstérien tenu le 25 avril 1872 pour la célébration du centième anniversaire de la naissance de Charles Fourier. Jules-Dominique Level est admis le 20 juin 1872. Il est établi au 17 rue des Moines (Batignolles). Lors la séance du 20 février 1873, il est interpellé par Eugène Dally qui pose une « question sur les métis » et compte sur son séjour brésilien pour obtenir des informations sur la situation « des métis issus des croisements des Européens avec les indigènes ou indiens ». Level affirme que « les familles portugaises de race pure sont très rares au Brésil ; la plupart se sont plus ou moins croisées avec les indigènes. Il y a donc une grande partie de la population qui est plus ou moins métisse ; mais ces métis sont blancs et on ne les considère pas comme des métis […]. Quant aux tribus indiennes qui existent encore dans les régions centrales, elles n’ont pas de communications avec la population civilisée » [2].
Le 29 novembre 1874, il entre au conseil municipal de Paris comme élu du quartier des Batignolles (17e arrondissement). Réélu en janvier 1878 et 1881, il ne se représente pas lors des élections de mai 1884 [3]. Son mandat a soulevé quelques objections puisqu’il est également médecin inspecteur des écoles de la Ville de Paris, fonction qu’il exerce selon le journal Le Radical avec rudesse [4]. Il appartient au groupe des « républicains » [5]. Il vote « avec le centre » [6]. Au conseil municipal de Paris, il s’illustre en étant l’un des promoteurs de la crémation. Il présente en 1877 le premier rapport à ce sujet au conseil municipal de Paris [7]. Après un développement historique des pratiques – il donne même un exemple de l’utilisation « dans certaines contrées du Brésil, comme [il a] pu le constater [lui-même] de la cendre des morts incinérés » [8] – il affirme qu’« aujourd’hui, […], l’hygiène et la salubrité publique prescrivent, surtout dans les grands centres de population, de faire pénétrer dans les mœurs l’usage de la crémation, usage qui ne blesse en rien les sentiments de famille, les croyances religieuses et les cérémonies des différents cultes qui précèdent cet acte suprême » [9].
En 1882, il défend un projet de transformation du Collège Rollin en Collège des Arts professionnels. Il s’agit de conserver et promouvoir « la science surtout appliquée à l’industrie » [10]. Il réclame la « gratuité de l’enseignement », dans une « première division […] l’étude théorique et pratique des sciences appliquées aux arts industriels ». L’accès se ferait par concours ouvert aux élèves des écoles primaires supérieures de Paris. Une seconde division d’enseignement « comprendrait seulement les métiers proprement dits » ; l’apprentissage serait ouvert aux élèves des écoles primaires de Paris « sans être obligés pour devenir ouvriers de passer par les mains de patrons qui toujours les exploitent pendant un temps plus ou moins long. Dans cette école d’apprentissage seraient faits des cours théoriques sur chaque catégorie de métier, et les cours de dessin obligatoires pour tous. Le produit du travail manuel, défalcation faite de tous les frais généraux, serait réparti entre les apprentis des différents métiers. Ce petit bénéfice deviendrait un stimulant du travail. Au sortir de l’école il serait délivré un livret d’apprentissage à chaque ouvrier ».

Il a, selon la nécrologie donnée par le docteur Laborde à la revue Le Progrès médical : journal de médecine, de chirurgie et de pharmacie, « par son activité, son dévouement et ses services professionnels […] acquis l’estime de tous, et une popularité qui lui valurent les suffrages de ses concitoyens pour l’élection au conseil municipal et au conseil général de la Seine, après avoir été désigné, durant l’année terrible, aux choix du grand citoyen qui présidait aux destinées de la patrie en danger, de Gambetta, pour remplir à Valognes, son pays natal, les fonctions de sous-préfet dont il s’acquitta avec l’ardent patriotisme et les convictions républicaines qui l’animaient » [11]. Lors de sa retraite, il se retire à Quinéville en Normandie. Il y continue « à prodiguer ses soins et son dévouement aux pauvres malades du pays […]. Fidèle jusqu’au dernier moment à ses convictions de libre-pensée et de conscience indépendante, il a voulu des obsèques civiles, ce qui a été un vrai courage dans un milieu où les pratiques religieuses et mystiques n’ont rien perdu de leur influence dominatrice » [12]. Il laisse une épouse et un fils, Jules « digne continuateur des traditions paternelles » [13]. Il est officier de l’Instruction publique.


Aphorisme du jour :
Les sectes suffisent à elles seules à guider la politique humaine dans le labyrinthe des passions
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