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Site internet de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier

Faney, Charles (Lupicin)
Article mis en ligne le 4 mai 2020

par Desmars, Bernard

Né le 16 juin 1816 à Dole (Jura), décédé le 14 juillet 1894 à Besançon (Doubs). Employé. Actionnaire de l’Union agricole d’Afrique et secrétaire de son conseil d’administration ; membre du groupe phalanstérien de Besançon et de la Société de capitalisation bisontine ; abonné à La Science sociale et au Bulletin du mouvement social.

Charles Faney, fils de Jeanne Faney, sans profession, est né de père inconnu. Dans la seconde moitié des années 1840, il vit à Besançon, où, selon les recensements, les listes électorales et les actes d’état civil, il est qualifié d’employé de commerce, de commis, d’employé de bureau, de teneur de livres ou encore de comptable.

Secrétaire de l’Union agricole d’Afrique

En 1845-1846, des fouriéristes lyonnais créent la société de l’Union agricole d’Afrique qui exploite un domaine près d’Oran. Charles Faney s’associe très vite à ce projet. Il est l’un des « correspondants et délégués auxquels on pourra s’adresser pour les souscriptions d’actions, versements de fonds, demande de renseignements » [1]. Lui-même s’engage pour 500 francs, qu’il verse effectivement [2]. En 1847, le conseil d’administration est transféré de Lyon à Besançon, où il est désormais présidé par Hippolyte Renaud ; Charles Faney y remplit les fonctions de secrétaire et son domicile de la rue Neuve accueille les réunions de la Société [3]. Au début des années 1850, l’Union agricole est dans une situation financière très difficile et son existence est menacée. Malgré le transfert de l’administration de la société à Oran, Faney reste membre du conseil [4]. En 1855-1856, il figure sur la liste des actionnaires qui avancent de l’argent à l’Union – 200 francs dans son cas – pour assurer sa survie [5].

Membre du groupe bisontin

Il fait partie du groupe fouriériste de Besançon réuni autour de Just Muiron. En 1848, Édouard Ordinaire, qui assure alors la correspondance des disciples doubistes avec le centre parisien de l’École, commande à la Librairie sociétaire divers ouvrages, qui doivent être expédiés chez Charles Faney, rue Neuve (Visite au phalanstère de Mathieu Briancourt en douze exemplaires ; Théorie du droit de propriété et du droit au travail, de Victor Considerant en trente exemplaires ; Conjuration des jésuites, de l’abbé Léone, avec une présentation par Victor Considerant, en douze exemplaires encore [6]. Muiron centralise en 1850 les noms des « renteurs » de son département, c’est-à-dire ceux qui se sont engagés à verser régulièrement, en général, chaque trimestre une somme d’argent pour financer le fonctionnement de l’École. Faney verse 3 francs en mars 1850 [7]. On retrouve aussi son nom dans les colonnes de La Démocratie pacifique parmi ceux qui participent à la souscription en faveur de la famille de Robert Blum, un député démocrate du parlement de Francfort fusillé par les troupes autrichiennes pour avoir participé à l’insurrection d’octobre-novembre 1848 à Vienne [8].

À la fin des années 1850, le mouvement fouriériste est peu actif. Muiron s’efforce de le relancer au début de la décennie suivante en créant une Société de capitalisation bisontine, sur le modèle de la Société de capitalisation lyonnaise fondée au milieu des années 1850 par François Barrier. Il s’agit dans les deux cas de collecter de l’argent auprès des disciples et de constituer un capital, qui grossit régulièrement grâce aux intérêts et aux versements périodiques des sociétaires. Cet argent est destiné à financer un essai sociétaire. En 1872, le capital se monte à 1343,30 francs, la part de Faney étant de 70,40 francs. La société est alors dissoute et les fonds accumulés sont versés à la Maison rurale d’expérimentation sociétaire, un établissement scolaire inspiré des principes éducatifs fouriéristes et dirigé par Adolphe Jouanne [9].

En janvier 1865, Charles Faney épouse Louise Françoise Monvoisin, fleuriste de 26 ans, veuve d’un sculpteur et mère d’une fille. Just Muiron fait partie des témoins. Le couple a deux enfants, Jeanne, née en décembre 1865, et Joseph, né en janvier 1870.

Au milieu des années 1860, François Barrier et Jean-Baptiste Noirot s’efforcent de réorganiser le mouvement fouriériste. Ils lancent en 1867 un périodique, La Science sociale, auquel s’abonne Charles Faney, par l’intermédiaire de son condisciple Benoît Brun [10]. La guerre de 1870-1871 provoque la disparition de ce bimensuel. En décembre 1872, une nouvelle revue paraît, le Bulletin du mouvement social. Charles Faney s’y abonne en passant par Claude-Mathias Ledoux, qui assure désormais la correspondance avec le Centre parisien et collecte les abonnements de ses condisciples locaux [11]. On ignore s’il s’abonne à la Revue du mouvement social qui succède au Bulletin de 1880 à 1887. Il ne fait pas partie du nouveau groupe fouriériste fondé en 1886, La Ligue du progrès social.